Mamma Mia

Long métrage réalisé par Phyllida Lloyd, 2008, États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Grèce

En vacances en Europe, Donna tombe tour à tour amoureuse de trois hommes différents. 20 ans plus tard, sa fille Sophie, issue de l’une de ces trois relations, est sur le point de se marier. N’ayant jamais connu son père, Sophie décide d’envoyer des invitations à son mariage aux trois anciens amants de sa mère.

Mamma Mia n’est pas un film sur la jeune femme, future mariée, mais sur… sa mère ! Une réalisatrice, une scénariste, un casting d’enfer (Meryl Streep est excellente), les chansons mythiques du groupe suédois ABBA, une relation mère-fille, une bande de vieilles copines inoubliables, tout est là pour passer un bon moment. On vous déconseille par contre la suite, Mamma Mia Here we go again, sortie en 2018, qui tombe facilement dans le gnangnantisme et les clichés, et dans laquelle Meryl Streep ne joue même pas.

Tomboy

Long métrage réalisé par Céline Sciamma, 2011, France

Laure a 10 ans et déménage pendant les grandes vacances. Dite « garçon manqué » (« tomboy » en anglais), elle profite de l’erreur d’une autre fille de son âge l’ayant prise pour un garçon pour réellement se faire passer pour un garçon, appelé Mickaël, auprès des autres enfants de son nouveau quartier.

Les petites filles n’ont-elles pas le droit de porter des shorts et de jouer au foot ? Devraient-elles seulement avoir des cheveux longs et jouer sagement à la poupée ? Tour à tour, subtilement ou frontalement, c’est cette question des stéréotypes et des contraintes absurdes imposées aux enfants selon leur sexe, qui est montrée dans ce film. Après Naissance des pieuvres de Céline Sciamma également, Tomboy donne plein de clés pour réfléchir, en mettant en évidence des exemples : la petite soeur de Laure qui a absorbé tous les codes féminins imposés aux petites filles (vêtements roses, robes, poupées, jouer à l’intérieur de la maison, être sage, etc.), Laure qui se demande s’il est possible d’embrasser une fille quand on est soi-même une fille… Un film essentiel.

Toilet, ek prem katha

Long métrage réalisé par Shree Narayan Singh, 2017, Inde (inspiré d’une histoire vraie)

Jaya et Keshav se rencontrent, tombent amoureux, arrivent à convaincre leurs familles et finissent par se marier. Oui mais quand Jaya emménage chez Keshav après leur mariage comme la tradition le veut, elle découvre que la maison de son époux n’a pas de toilettes et que les femmes du village (dont elle fait désormais partie) doivent se lever avant le jour pour faire leurs besoins loin des habitations… Face à cette situation nouvelle pour elle, Jaya va utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire en sorte d’obtenir des toilettes dans sa maison.

Bon, on ne va pas vous le cacher, ce film est très énervant parce que tout tourne surtout autour du mari, tout est vu depuis son point de vue (les chansons notamment). Cependant, la question de l’accès aux toilettes et les conséquences sur la vie des femmes qui en sont privées est encore très vive en Inde. C’est particulièrement impressionnant de voir cette héroïne pleine de force et de conviction se rebeller contre ses obligations de femme mariée et les traditions pour gagner le droit d’avoir des toilettes chez elle.

Gentleman Jack

Série créée par Sally Wainwright, depuis 2019, Royaume-Uni, États-Unis

En 1832, Anne Lister, propriétaire terrienne, rentre d’un long voyage en Europe, après avoir été quittée par son ancienne amante. Elle décide de reprendre en main son domaine et de se lancer dans l’exploitation minière. Elle fait aussi la rencontre d’Ann Walker, sa riche voisine…

Même si le personnage d’Anne Lister n’est pas forcément facile à apprécier au début de la série (voire pour certaines à apprécier tout court), quel plaisir de découvrir cette figure historique ! Une femme forte, lesbienne assumée, voyageuse, indépendante… qui écrivit un journal de 24 volumes dont est inspirée la série.

Orphan black

Série créée par Graeme Manson et John Fawcett, depuis 2013, Canada 

Sarah, une jeune femme marginale, assiste au suicide d’une femme… qui lui ressemble trait pour trait. Elle décide de prendre son identité et devient donc la détective Beth Childs. Elle découvre alors qu’elles sont deux clones, et que d’autres clones existent dans le monde… Oui, mais elles sont poursuivies par un mystérieux tueur…

Orphan Black, c’est peut-être avant tout la performance magistrale de l’actrice Tatiana Maslany, qui joue jusqu’à 17 personnages, parfois présentes dans une même scène ! Les rebondissements s’enchaînent, c’est le moins qu’on puisse dire (oui, c’est parfois dur à suivre !). La série est également particulièrement marquée par la sororité.

Féminin / Féminin 

Websérie créée par Chloé Robichaud, 2014 (2 saisons), Canada 

Céline, Alex, Léa, Julie, Steph, Anne, Emilie… Elles vivent toutes à Montréal au Québec, sont toutes lesbiennes ou bisexuelles et forment une bande d’amies !

Une websérie de 2 saisons, des épisodes courts (10 à 20 min), plein de personnages lesbiens avec des parcours et des personnalités diversifiés ! On suit leur quotidien, leurs désirs, leurs peurs… Une chouette série, avec des beaux portraits de femmes (même si la grande majorité sont blanches, c’est notre petit regret) ! Pour d’autres webséries avec des lesbiennes dedans, on vous invite à regarder Homoscope, Anne + et La théorie du Y !

Veronica Mars

Série créée par Rob Thomas, 2004-2007 (3 saisons) puis depuis 2019, États-Unis

Veronica Mars est élève dans un lycée huppé de Californie. Le bonheur semble être au rendez-vous, entre ses parents, son petit-ami et sa meilleure amie Lilly. Jusqu’au jour où celle-ci est assassinée… Veronica va alors enquêter pour découvrir le meurtrier de Lilly.

Un féminicide et une héroïne qui n’a pas froid aux yeux, voici les ingrédients de départ de cette série pour ados et jeunes adultes ! Et les thèmes secondaires abordés en font aussi une série féministe : homosexualité, harcèlement, viols… Pour les fan.e.s, un film est sorti en 2014 et une nouvelle saison a même été lancée en juillet 2019.

Girls

Série créée par Lena Dunham, 2012-2017 (6 saisons), États-Unis

Girls, c’est l’histoire de 4 jeunes femmes, amies de plus ou moins longue date, qui entrent dans la vie active. On suit leurs galères, leurs amours, leurs prises de tête, leurs avancées, leurs réflexions existentielles, bref, tout ce qui fait partie de la vie des femmes.

Que vous les adoriez ou les détestiez, que vous vous identifiez à l’une d’elles, à toutes, ou à aucune, leurs histoires ne devraient pas vous laisser indifférentes. Lors de sa sortie, cette série, créée par Lena Dunham, a bousculé la représentation des femmes à l’écran (notamment des femmes grosses) et de leur sexualité, et pour ça, elle vaut le détour. Bien sûr, après 6 ans et 6 saisons, il y aurait des choses à questionner (sexualité 100% hétéro, aucune femme noire ou racisée parmi les héroïnes par exemple).

The Handmaid’s Tale : La Servante écarlate 

Série créée par Bruce Miller, depuis 2017, États-Unis

Dans un avenir proche marqué par une diminution drastique de la fécondité, les États-Unis sont devenus la “République de Gilead”. Les hommes détiennent le pouvoir, pendant que les femmes sont catégorisées par fonctions (les épouses, les servantes, les prostituées, les gestatrices). Defred est une gestatrice, mise au service d’une famille. La série suit son parcours…

Difficile d’être passées à côté de La Servante écarlate ces dernières années : c’est LA série d’anticipation ultra-réaliste, qui a une résonance forte après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump… Cette adaptation du roman du même nom de Margaret Atwood mérite le détour ! La tension est palpable, les décors et lumières sont parfaites. Attention, plusieurs scènes sont violentes : à regarder avec un œil averti.

Tout en haut du monde

Long métrage d’animation réalisé par Rémi Chayé, 2016, Russie, France

Sasha est une jeune fille de l’aristocratie russe de la fin du XIXème siècle. Son grand-père, explorateur du Grand Nord qu’elle adore et admire, est porté disparu et mort. Elle décide de fuir à sa recherche pour tenter de le retrouver.

Déjà, les dessins sont magnifiques, et c’est une bonne raison d’apprécier ce film. Ensuite, il met en scène une “princesse” téméraire, courageuse, qui n’a pas peur de partir à l’aventure et de faire des rencontres pendant son périple. On apprécie aussi sa rencontre avec un autre personnage féminin fort, qui devient son modèle et son alliée. Un récit initiative inspirant à regarder avec plaisir !

Prix du public du Festival d’Annecy (2015)

Rémi Chayé est également réalisateur du film Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary.