Documentaire réalisé par Chris Bolan, Etats-Unis, 2020
Pendant 65 ans, Terry et Pat ont expliqué à leurs familles qu’elles vivaient ensemble par convenance, parce que la vie est chère. Pendant 65 ans, elles ont caché qu’elles vivaient en réalité en couple lesbien, qu’elles s’aimaient, depuis 1947 et leur premier baiser. Jusqu’à la révélation…
Quelle histoire incroyable que celle d’un couple lesbien qui a traversé toutes ces décennies… on avait envie d’en savoir plus, de découvrir leurs histoires, leurs ressentis, en savoir plus sur les lieux de rencontres lesbiens et homosexuels, sur le fait de vieillir en tant que personne LGBT aussi. Quel dommage : le film loupe le coche. C’est le petit-neveu de Terry qui a réalisé le documentaire, et ça se sent : le parti-pris est clairement celui de la famille, souvent au détriment du couple lui-même. On voit notamment la nièce de Terry insister (très lourdement, et à plusieurs reprises) pour que les deux femmes déménagent plus proches d’elles, s’éloignant ainsi de leur ami.e.s… qui connaissaient très bien leur situation, avec lesquel.le.s elles pouvaient être elles-mêmes, hors du placard. Ce qui irait presque à l’encontre du pitch de départ et de ce que tente de démontrer le réalisateur : oui, une vie lesbienne et gay était possible dans ces années-là ! Malaise aussi : on a souvent l’impression que la famille en veut à Pat de leur avoir « enlevé » leur tante. Homophobie/lesbophobie ? La question se pose. Et pendant ce temps, les 2 héroïnes n’ont presque pas leur mot à dire…
Si vous lisez l’anglais, ce long article parle plus en détails de ce malaise que nous avons pu ressentir en regardant le film.
- Avec une héroïne lesbienne