Roman écrit par Mary Lynn Bracht, 2018, États-Unis, Corée du sud
Dans les années 1940, sur l’île de Jeju, Hana apprend avec sa mère le métier des Haenyeo, les pêcheuses de coquillages connues comme d’excellentes plongeuses en apnée, tandis que sa petite soeur, Emi, l’attend sur le rivage. Un jour, pour sauver Emi, Hana se laisse enlever par les soldats japonais. Le récit alterne celui d’Hana, en 1943, réduite en esclave sexuelle par l’armée japonaise, et celui d’Emi, en 2011, fouillant dans sa mémoire à la fin de sa vie, à la recherche de cette soeur perdue depuis longtemps.
Fille de la mer est un roman poignant, qui bouleverse, prend au corps et vous fait même verser quelques larmes. La narration croisée entre les deux soeurs à des époques différentes est très bien ficelée, entre l’horreur d’Hana qu’on suit, déportée, violée et violentée, de Corée jusqu’en Mandchourie, et le tabou qui reste au sein de la société coréenne des dizaines années plus tard, du point de vue d’Emi. Si c’est un pan de l’histoire que vous ne connaissez pas encore (sujet également connu sous le terme de “femmes de réconfort”, expression que nous n’utilisons pas volontairement car elle masque la vérité : l’esclavage sexuel de dizaines de milliers de femmes, notamment coréennes mais pas seulement, par l’armée japonaise au milieu du XXème siècle), cette fiction est une bonne entrée. A lire en ayant le cœur bien accroché.