Loli

Loli bd la réunion

Bande dessinée écrite par Lolita Duchemann et dessinée par Olivier Trotignon, 2017, La Réunion

Dans les années 70 sur l’île de la Réunion, Loli est la dernière enfant de sa famille. De ses 3 à 13 ans, elle raconte des souvenirs clés de son enfance.

Du bonheur, de l’inquiétude, des conflits familiaux, des légendes urbaines, des disparitions… Loli est un condensé d’émotions et d’étapes marquantes dans la vie d’une fille des années 70 à La Réunion, comme un documentaire. Pas notre coup de coeur de l’année mais une bande dessinée chouette tout de même.

Seules contre tous

BD seconde guerre mondiale

Bande dessinée écrite et illustrée par Miriam Katin, 2006, Hongrie

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Miriam et sa mère doivent fuir Budapest pour échapper à la persécution des Juifs et Juives par les nazis. Un long voyage commence alors…

Seules contre tous est le récit autobiographique poignant d’une mère et sa petite fille juives dans la Hongrie des années 40. Majoritairement raconté du point de vue de la petite fille (l’autrice), le monde qui l’entoure au style de dessin au crayon à papier est inquiétant. Un témoignage essentiel de cette époque.

Entremêlées

Bande dessinée écrite et illustrée par Ster, 2021, France

Quatre ami.e.s étudiant.e.s se battent contre le racisme et le sexisme sur leur campus…

La première BD des éditions Anacaona (1492, Anacaona l’insurgée des Caraïbes, Petit manuel antiraciste et féministe…) est résolument dans l’air du temps ! Elle aborde et permet de mieux comprendre un concept essentiel, l’intersectionnalité, au croisement de plusieurs discriminations. Si les dessins sont assez naïfs, les personnages sont attachants et les textes vraiment intéressants et pédagogiques. Un vrai bon moyen d’aborder ces questions pour les ados !

Pour le moment, la BD est uniquement disponible sur le site de la maison d’édition. Elle sortira en librairie en janvier 2022.

Touchées

BD violences sexuelles


Bande dessinée écrite et illustrée par Quentin Zuttion, 2019, France

Lucie, Nicole et Tamara ont subi des violences sexuelles masculines. L’une évite le contact des hommes, la deuxième est si seule, la troisième crie sa colère et ne trouve pas la paix. Elles ne se connaissent pas, mais elles vont toutes les trois se retrouver dans un atelier d’escrime thérapeutique, un parcours d’un an entre femmes victimes.

Parmi les bandes dessinées qui parlent de violences (L’une d’elles, Sur la route de West, Moi aussi…), celle-ci est une réussite. On a aimé qu’elle parle surtout de l’après, ce moment de la reconstruction, et surtout dans ce contexte de grande sororité entre femmes inscrites dans un parcours d’escrime thérapeutique qui les rapproche progressivement. Le dessin à l’aquarelle met en lumière le récit et les parcours individuels de chacune de ces femmes.

ReSisters

resisters

Roman graphique écrit par Jeanne Burgart Goutal et illustré par Aurore Chapon, 2021, France

Nous sommes en 2030. Lila, Mehdi, Parvati, Sandy et Pierre vivent dans un monde chaotique, marqué par l’épuisement des ressources, l’accroissement des inégalités et la restriction des libertés. Quand Pierre commence à recevoir de mystérieux messages signés d’un dessin d’abeille, Lila mène l’enquête… et atterrit alors chez les ReSisters, une communauté en rupture avec le système, où s’invente un monde écoféministe.

Dans cette BD aux couleurs vives, le monde va mal. Nous voici projeté.e.s dans un univers légèrement dystopique, mais pourtant terriblement proche de nous (avec de nombreuses références à la pandémie de COVID-19, notamment…). On y suit plusieurs personnages et leur découverte du mouvement écoféministe, et on apprend donc plein de choses sur ce mouvement très riche !

Nowhere girl

Bande dessinée écrite et illustrée par Magali Le Huche, 2021, France

Au début des années 90, Magali a 11 ans. Sa passion : les Beatles ! Par contre, elle aime nettement moins le collège… Chaque jour, y aller devient plus difficile, jusqu’à un profond mal être.

Nowhere girl est le récit autobiographique touchant de Magali Le Huche, qui raconte 3 années de sa vie marquées par la phobie scolaire. Les chansons des Beatles deviennent son moyen d’évasion ! On a aimé la palette de couleurs, du rose et noir pour les scènes du quotidien en alternance avec le multicolore éclatant pour les Beatles.

Déracinée – Soledad et sa famille d’accueil

Bande dessinée écrite et illustrée par Tiffanie Vande Ghinste, 2021, Belgique

Dans la famille de Billie, il y a des frères et sœurs biologiques… et des frères et sœurs d’accueil. Un jour, sa mère l’appelle pour l’informer d’une décision de la juge aux familles : Soledad, une des sœurs d’accueil, doit retourner auprès de sa mère biologique. Toute la famille craint pour la stabilité émotionnelle de la jeune fille…

Une très belle bande dessinée, pleine de couleurs, qui illustre le quotidien peu ordinaire de cette famille d’accueil. La BD décrit le système tel qu’il existe en Belgique, où il s’agit d’un engagement bénévole. Entre tendresse et découragement, on suit chacun.e des membres de la famille dans ce moment difficile, où une nouvelle rupture est créée dans le parcours déjà chaotique de Soledad… qui a bien du mal à trouver sa place.

Alice Guy

Roman graphique scénarisé par José-Louis Bocquet et illustré par Catel Muller, 2021, France

En 1895, les frères Lumière inventent le cinématographe à Lyon. Moins d’un an plus tard, à Paris, une femme de 23 ans réalise le premier film de fiction de l’histoire du cinéma. Cette femme, c’est Alice Guy.

Après Olympe de Gouges et Joséphine Baker, Catel et Bocquet nous offrent de nouveau la biographie d’une femme peu connue de notre histoire, sous forme d’un roman graphique de 400 pages ! Un récit passionnant, sur les traces de cette réalisatrice incroyable qui a réalisé plus de 300 films en France avant de partir aux Etats-Unis… Une figure importante mais pourtant effacée de l’histoire, certains de ses films ayant a posteriori été attribués à des hommes… Bref, un livre qui réhabilite cette pionnière, à découvrir absolument !

A noter : depuis 2018, le prix Alice Guy rend hommage à cette pionnière en récompensant chaque année une réalisatrice.

Grand silence

Roman graphique écrit par Théa Rojzman et illustré par Sandrine Revel, 2021, France

Sur une île imaginaire où vivent des humain.e.s qui nous ressemblent, un petit garçon est violé par un homme. Mais une usine nommée « Grand silence » absorbe les cris et la parole de cet enfant… et de tant d’autres. Quelques années plus tard, une institutrice mène l’enquête pour permettre de libérer l’écoute.

Ce roman graphique explore le sujet difficile mais si important des violences sexuelles faites aux enfants. Sous forme de conte (pour adultes), on a trouvé très puissant et bouleversant ce récit, qui montre bien que ces violences sont systémiques et touchent de nombreux enfants (1 sur 10 en France). Le travail de l’illustratrice est formidable, elle a vraiment mis en dessin le traumatisme issu des violences : bulles sans parole, corps morcelés, couleurs pour illustrer qui est victime, qui est bourreau, qui a été victime et est devenu bourreau. A la fin du récit, on a apprécié la postface de l’autrice, expliquant le choix du conte pour raconter l’indicible. Quelques pages avec des chiffres et des contacts utiles complètent également efficacement la BD.

Nimona

Nimona bd féministe

Bande dessinée écrite et dessinée par Noelle Stevenson, 2012, Etats-Unis

Nimona est une jeune femme aux pouvoirs métamorphes étranges qui aime la bagarre. Elle décide de s’allier à Lord Ballister Blackheart, le méchant le plus connu du royaume (qui n’a pas vraiment besoin de cette assistante encombrante et gaffeuse).

Une héroïne avec des formes et le crâne rasé, un méchant pas si méchant, des femmes à la tête d’institutions et des hommes qui proposent des modèles loin de la masculinité toxique… nous n’en attentions pas moins de Noelle Stevenson, que l’on connait déjà pour sa série She-Ra et les princesses au pouvoir. Ce conte, à l’origine publié en ligne par épisodes, propose une aventure insolite avec deux personnages principaux attachants et un sous-texte LGBT indéniable. Une adaptation en film était prévue et a malheureusement été annulée. Vraiment dommage, on aurait aimé voir cette héroïne s’épanouir à l’écran.