Aggretsuko

Série réalisée par Rarecho, 2016-2018, 2 saisons, Japon

Dans un monde où toutes les personnes sont des animaux, Retsuko, une jeune panda rousse, est une employée classique dans une grosse entreprise japonaise classique. Son plus grand problème dans la vie ? Son supérieur, ultra sexiste et harcelant. Son défouloir pour décompresser ? Chanter du death metal au karaoké !

Quelle bonne surprise que cette série aux épisodes courts (15 minutes environ) ! Mignonne, punchy et féministe, c’est un plaisir de suivre l’héroïne dans la résolution de ses problèmes, dans ses choix de vie, dans la découverte de nouvelles alliées… Un coup de cœur ! On espère que de nouvelles saisons arriveront bientôt !

Mia et le Migou

Réalisé par Jacques-Rémy Girerd, 2008, France

Le papa de Mia est parti travailler sur un gros chantier dans un endroit paradisiaque, que l’entrepreneur capitaliste ne semble avoir aucun scrupule à détruire en construisant son complexe hôtelier. Quand il est pris dans un étrange accident, Mia le sent et décide de partir à sa recherche.

Déjà, des dessins tout doux, flamboyants et réconfortants posent le décor. Puis, l’histoire se déroule, présentant deux visions du monde : celle du capitalisme destructeur de toute vie, et celle de la classe populaire et des esprits de la nature (comme le Migou !) qui subissent la destruction et s’y opposent. On aime le personnage adorable de Mia, mais on regrette un peu qu’elle ne rencontre que si peu de femmes dans sa quête, les autres personnages du films étant principalement des hommes ou des garçons. Un conte écologique et social à faire découvrir aux plus petit.e.s de votre entourage. Si vous aimez ce genre d’histoire, on vous conseille également les films de Hayao Miyazaki comme Princesse Mononoké, Nausicaa ou la vallée du vent et Mon voisin Totoro.

Hilda

Série animée créée par Luke Pearson (adaptée de sa série de bandes dessinées), Canada, Royaume-Uni, depuis 2018

Hilda, une petite fille aux cheveux bleus, a passé toute sa vie dans une petite maison isolée loin de la ville, avec sa mère et Brindille, son renard-cerf. Mais un jour, des petits elfes invisibles qui vivent non loin de là décident qu’ils en ont assez de se faire piétiner quotidiennement par ces humaines…

Cette série animée est une pépite, un régal absolu ! L’univers magique est ultra mignon, avec des créatures de toutes tailles et toutes formes, les personnages (dont beaucoup de filles et de femmes) sont hyper attachant.e.s et cassent les stéréotypes (alors qu’Hilda est toujours prête à partir à l’aventure, son ami David est plus timide), chaque épisode est centré sur une aventure toujours originale… Et puis, la série défend des valeurs écologistes et solidaires : respect de la nature et de l’ensemble de ses habitant.e.s, entraide et amitié entre humain.e.s et inter-espèces… La série est parfaite pour petit.e.s et grand.e.s. Bref, on adore !

Funan

Film d’animation réalisé par Denis Do, 2018, Cambodge, Belgique, France, Luxembourg, à partir de 12 ans

En 1975, Chou, Khuon et leur famille sont chassés par les Khmers rouges et doivent quitter Phnom Penh. Mais sur la longue route qui les mène jusqu’à un camp de travail, la famille est séparée : Sovanh, le fils de 4 ans, et sa grand-mère, sont emmenés dans un autre camp. Commencent alors des années de lutte pour Chou, qui refuse de perdre l’espoir de retrouver un jour son fils.

Un excellent premier film, très beau (autant les personnages que les paysages), dans lequel on suit une famille détruite par les crimes du régime totalitaire des Khmers rouges. Même si ces crimes et le génocide ne sont pas le sujet principal du film, on comprend très bien le déroulé des événements et les conséquences pour les habitant.e.s. Un autre point très fort du film : Funan se centre sur les émotions des personnages face à la violence, sans montrer la violence directement (ou très peu). N’hésitez pas à lire des interviews du réalisateur sur internet, sa démarche est vraiment très intéressante !

Kiki la petite sorcière

kiki la petite sorcière

Film d’animation réalisé par Hayao Miyazaki, 1989, Japon (adaptation des livres de l’autrice Eiko Kadono)

Kiki, une jeune sorcière, fête ses 13 ans. Elle quitte le domicile familial pour s’installer dans une nouvelle ville, avec son chat Jiji et son balai magique, et crée un service de livraison à domicile. 

Kiki, la petite sorcière est un vrai coup de cœur. On aime cette héroïne débrouillarde et le fait qu’elle rencontre sur son chemin d’autres femmes alliées : une qui lui permet de s’installer, ses premières clientes sont des femmes, une autre qui lui fait prendre du recul sur ses aventures et lui remonte le moral. Certes, en arrivant dans sa nouvelle ville, elle est harcelée par un garçon qui deviendra ensuite son ami, et on a tendance à voir un peu trop sa culotte ultra-bouffante, mais ce récit reste un voyage initiatique mignon, à regarder à tout âge.

La reine des neiges

Film d’animation réalisé par Jennifer Lee et Chris Buck, 2013, États-Unis

Elsa et Anna sont deux soeurs, princesses du royaume d’Arendelle. Petites filles, elles adorent jouer ensemble et profitent des pouvoirs d’Elsa, capable de créer glace et neige. Mais un jour, Elsa blesse accidentellement sa soeur… Leurs parents décident de les séparer et de faire porter des gants à Elsa pour qu’elle ne crée plus de magie. Plusieurs années plus tard, après la mort du roi et de la reine, une fête est organisée au château en l’honneur de la majorité d’Elsa. Par mégarde, elle dévoile ses pouvoirs et plonge le royaume dans l’hiver… Elle prend alors la fuite, et Anna part à sa recherche.

Libérééééée, délivréééée… Un chouette film des studios Disney, avec pour la première fois DEUX héroïnes fortes. Leur relation est très développée et centrale dans le film, c’est assez rare pour être souligné ! Bon, les autres personnages sont tous des hommes, et on n’échappe ni à l’extrême minceur des princesses Disney, ni bien sûr à une histoire d’amour hétéro bien comme il faut (et aux chansons qui vont avec)… Heureusement, Elsa y échappe, elle chante surtout sur l’amour de soi (et certain.e.s la verraient bien lesbienne !).

La princesse et la grenouille 

Dessin animé réalisé par Ron Clements et John Musker, 2009, États-Unis

Années 1920, Nouvelle-Orléans. Un prince se retrouve transformé en grenouille par un sorcier… Il se met en tête de trouver une princesse acceptant de l’embrasser, et rencontre Tiana, une serveuse noire américaine qui s’apprête à acheter son propre restaurant. Mais quand elle l’embrasse, elle se transforme elle aussi en grenouille…

Tiana, c’est la première héroïne noire de Disney (même si elle passe finalement la plus grande partie du film en grenouille à la peau verte…). Déterminée et courageuse, elle est aussi ancrée dans une réalité plus proche de la nôtre, elle est moins “princesse gnangnan”. Dommage que dans ce dessin animé en 2D, qui tente un peu trop de renouer avec les classiques d’antan, on n’échappe pas au schéma du prince charmant qui permettra l’accomplissement.

Minga et la cuillère cassée

Film d’animation réalisé par Claye Edou, 2017, Cameroun (inspiré d’un conte camerounais)

Minga, orpheline, vit chez sa belle-mère Mami Kaba avec sa belle-soeur Abena. Elle est contrainte d’effectuer de nombreuses tâches domestiques… Mais un jour, en sortant chercher de l’eau, elle casse une cuillère à laquelle Mami Kaba tient beaucoup. Elle est donc chassée de la maison, avec l’interdiction de revenir si elle ne trouve pas la même cuillère en remplacement. Elle se lance alors à la recherche de cette cuillère…

Inspiré d’un conte camerounais, ce film est le premier long-métrage d’animation entièrement réalisé au Cameroun, avec un bien petit budget comparé aux grosses productions américaines, canadiennes ou françaises… On suit les aventures de Minga, l’héroïne, et ses rencontres avec de nombreux personnages qui vont l’aider ou l’empêcher d’atteindre son objectif. L’aider, voire faire à sa place… malheureusement, l’arrivée d’un prince charmant prend rapidement le dessus sur les aventures de Minga. Et puis, les seules autres femmes de l’histoire sont des méchantes, dommage. Bref, une chouette découverte, mais qui est fortement marquée par les stéréotypes !

Wardi 

Film d’animation réalisé par Mats Grorud, 2018, Palestine, Liban, Norvège, Suède, France

Wardi est une petite fille palestinienne, qui vit dans un camp de réfugié.e.s au Liban. Elle y est née, ainsi que ses parents et même ses grands-parents. Un jour, son arrière-grand-père Sidi, le seul né en Galilée, lui confie les clés de son ancienne maison. Wardi craint qu’il ait perdu l’espoir d’y retourner un jour… Alors, elle part à la recherche de cet espoir perdu, auprès de chacun.e des membres de la famille.

Wardi grimpe les étages de sa maison, construite sur 4 générations de vie au camp de réfugié.e.s, pour rencontrer son arrière-grand-père, son grand-père et sa grand-mère, sa tante, son oncle… qui témoignent chacun.e de la manière dont ils/elles sont arrivé.e.s ou sorti.e.s du camp et des atrocités qu’ils/elles ont traversé pour survivre. C’est un très beau film, qui alterne deux techniques d’animation en fonction de la temporalité des différentes scènes : le présent en stop-motion, le passé en dessins animés. Accessible dès 10 ans, très pédagogique, certaines scènes sont cependant particulièrement violentes et nécessiteront un accompagnement.

Tout en haut du monde

Long métrage d’animation réalisé par Rémi Chayé, 2016, Russie, France

Sasha est une jeune fille de l’aristocratie russe de la fin du XIXème siècle. Son grand-père, explorateur du Grand Nord qu’elle adore et admire, est porté disparu et mort. Elle décide de fuir à sa recherche pour tenter de le retrouver.

Déjà, les dessins sont magnifiques, et c’est une bonne raison d’apprécier ce film. Ensuite, il met en scène une “princesse” téméraire, courageuse, qui n’a pas peur de partir à l’aventure et de faire des rencontres pendant son périple. On apprécie aussi sa rencontre avec un autre personnage féminin fort, qui devient son modèle et son alliée. Un récit initiative inspirant à regarder avec plaisir !

Prix du public du Festival d’Annecy (2015)

Rémi Chayé est également réalisateur du film Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary.