Aurore

Long métrage réalisé par Blandine Lenoir, 2017, France

A 50 ans, Aurore affronte perte d’emploi et ménopause, heureusement avec le soutien de ses filles et de sa meilleure amie. C’est alors qu’elle croise par hasard son amour de jeunesse… 

Un coup de coeur ! Agnès Jaoui étincelle dans ce film drôle et émouvant, “femmage” à la sororité et aux femmes quinquagénaires habituellement invisibilisées. Le féminisme est au rendez-vous, et pas qu’un peu ! Les militantes s’amuseront à repérer les symboles, affiches (et même une vidéo !) présents dans les décors. Avec en prime un passage succulent dans la Maison des Babayagas, cette résidence autogérée pour femmes âgées, fondée par Thérèse Clerc à Montreuil. On ose imaginer qu’il aurait même été possible de supprimer carrément l’amour de jeunesse du scénario !

Blandine Lenoir est également réalisatrice du film Annie Colère, qu’on vous conseille !

Wonder Woman 

Long métrage réalisé par Patty Jenkins, 2017, États-Unis

Diana vit sur une île secrète peuplée d’Amazones… jusqu’au jour où un pilote américain s’écrase sur l’île. Elle le sauve, puis décide de l’accompagner pour combattre à ses côtés, alors que la Première Guerre mondiale bat son plein. Elle découvre alors l’immensité de ses pouvoirs. 

Enfin un film avec une super-héroïne, qui plus est réalisé par une femme ! Oui, mais… Contrairement à Captain Marvel, les clichés restent bien ancrés dans ce blockbuster pourtant markété féministe. Bien peu indépendante des hommes qui l’entourent, Wonder Woman porte une tenue hypersexualisée (coucou les bottes à talons, trop pratique pour combattre) et vit une histoire d’amour gnangnan au possible… Dommage. Et pour voir la suite, c’est Wonder Woman 1984 qu’il faut regarder.

Captain Marvel 

Long métrage réalisé par Anna Boden et Ryan Fleck, 2019, États-Unis

Dans les années 1990, Vers est une combattante humanoïde de race Kree, qui vit sur la planète Hala. Un conflit oppose les Kree aux Skrulls. Au cours de ce conflit, Vers débarque sur Terre… Elle découvre alors qu’elle est en réalité humaine et se nomme Carol Denvers… Elle va devenir une des héroïnes les plus puissantes que la Terre ait jamais connu.

Pour les fan.e.s de super-héros en manque de super-héroïnes ! On a apprécié la tenue non sexualisée de Captain Marvel (exit les chaussures à talons), la sororité et l’absence d’histoire d’amour. Il faut dire que le film est co-réalisé par une femme, et que 4 des 5 scénaristes sont également des femmes… ce qui est assez rare pour le noter ! 

Big Eyes

Long métrage réalisé par Tim Burton, 2014, États-Unis, Canada

Big Eyes raconte l’histoire vraie de Margaret Keane, peintresse des années 50-60. Son mari, Walter Keane, a connu un succès phénoménal en vendant les toiles de son épouse… en son nom à lui. Jusqu’au début des années 80, quand Margaret lui intente un procès et que la vérité triomphe.

Une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art est racontée dans ce film, qui montre aussi l’emprise et la violence exercée par Walter sur Margaret. Toutefois, on se sent parfois mal à l’aise face au film, quand la culpabilité de l’imposture semble presque incomber à la peintresse elle-même.

Pour découvrir une autre histoire d’imposture, on vous conseille le film Colette.

Les invisibles

Long métrage réalisé par Louis-Julien Petit (adapté du livre de Claire Lajeunie, Sur la route des invisibles, femmes dans la rue), 2018, France

L’Envol est un centre d’accueil de jour pour femmes en situation de rue. La municipalité décide de fermer le centre dans 3 mois, pour “absence de résultats”… L’équipe de travailleuses sociales se mobilise pour insérer ou réinsérer les femmes, dans ce court laps de temps… 

De beaux portraits de femmes combattantes, travailleuses sociales comme bénéficiaires, dans cette comédie française portée par d’excellentes actrices. Des scènes très drôles qui nous font rire, même si on n’oublie jamais la réalité des situations vécues par les femmes exclues et l’absurdité du système administratif qui demande de l’efficacité. Un vrai beau moment de cinéma !

Populaire

Long métrage réalisé par Régis Roinsard, 2012, France, Belgique 

En 1958, Rose Pamphyle quitte son village et débarque à Lisieux : elle veut devenir secrétaire ! Elle est recrutée par Louis Echard, impressionné par sa vitesse de frappe à la machine. Il décide alors de l’inscrire à un concours de vitesse dactylographique, qui regroupe des centaines de femmes secrétaires… 

Bon, vraiment, le personnage joué par Romain Duris est INSUPPORTABLE : il décide tout pour Rose (Déborah François), il a mauvais caractère, il est obsédé par la compétition. On a TRÈS envie de crier à l’héroïne de s’en débarrasser au plus vite ! On n’échappe pas non plus aux mièvreries… C’est très dommage, car le film est sympathique, en mode rétro, et le thème peu commun. 

Rebelle

Long métrage d’animation réalisé par Mark Andrews et Brenda Chapman, 2012, États-Unis, Ecosse

La princesse Merida est une jeune femme indépendante qui… refuse de se marier. Alors que ses parents convoquent les chefs des clans voisins pour départager lequel de leurs fils pourrait être marié à Merida, celle-ci les ridiculise et s’enfuit. Sur son chemin, elle croise une sorcière et change accidentellement sa mère en ourse…

Ce film Disney a beaucoup fait parler quand il est sorti, et pour cause. Adieu les princes charmants ! Ici, la princesse ne doit pas trouver l’amour de sa vie mais se réconcilier avec sa mère pour vaincre son sort. Autre élément phare de l’héroïne : ses cheveux. Merida est loin du stéréotype de princesse sage aux cheveux blonds et lisses : sa tignasse rousse, bouclée et mal coiffée est une illustration parfaite de sa rébellion. Une belle histoire d’héroïne à regarder en famille !

Mulan

Long métrage d’animation réalisé par Tony Bancroft et Barry Cook, 1998, États-Unis, Chine

Fa Mulan est une jeune femme en âge d’être mariée, ce qui l’intéresse bien peu… La guerre contre les Huns étant déclarée, elle s’habille en homme et prend les armes à la place de son père, trop âgée pour combattre. Il lui faudra alors s’intégrer et passer inaperçue au milieu des hommes de l’armée.

Grand classique de Disney, Mulan est une des premières héroïnes pour les enfants à n’en faire qu’à sa tête et à vouloir s’affranchir des traditions. Elle est courageuse, parfois hésitante, parfois absolument résignée, elle est en fait une héroïne à qui il est facile de s’identifier. On regrette qu’elle n’ait pas plus de femmes alliées au cours de son histoire et qu’il lui faille absolument son histoire d’amour. Elle reste pourtant une de nos héroïnes Disney préférées !

Big Little Lies

Série créée par David E. Kelley (d’après le roman de Liane Moriarty), depuis 2017, États-Unis

Big Little Lies, c’est la rencontre entre plusieurs mères d’enfants fréquentant la même école à Monterey, aux États-Unis : Madeline, à la vie apparemment parfaite ; Jane, mère célibataire au passé mystérieux ; Céleste, coincée avec un mari de plus en plus violent ; et puis Bonnie et Renata. Au fur et à mesure des épisodes, des flash nous montrent un incident de plus en plus précis, dont on ne sait pas encore qui il implique… 

Au départ pensée comme une mini série, inspirée du roman Petits secrets, grands mensonges de Liane Moriarty, Big Little Lies a eu un grand succès. Résultat : une deuxième saison diffusée en 2019 (pas encore regardée de notre côté) ! Il faut dire que la série compose avec d’excellents ingrédients : très bon casting et belle réalisation, sur fond de sororité, de lutte contre l’enfermement dans des stéréotypes (celui de la maman parfaite, au foyer bien sûr) et de dénonciation des violences masculines.

A noter : Jean-Marc Vallée a aussi réalisé les films Wild et Victoria, les jeunes années d’une reine.

Les Demoiselles du téléphone

Série créée par Ramón Campos, Teresa Fernández-Valdés et Gema R. Neira, depuis 2017, Espagne 

1928, Madrid. Alba est accusée de meurtre par un policier corrompu, qui lui propose de la laisser en liberté en échange d’une grosse somme d’argent qu’elle doit voler à une entreprise de télécommunications… Elle s’y fait embaucher comme opératrice sous le nom de Lidia, et se lie d’amitié avec 3 autres jeunes femmes. 

Las chicas del cable, c’est surtout l’histoire de l’amitié entre ces 4 jeunes femmes en quête d’indépendance, car étouffées par le pouvoir des hommes (police, mari, père, société…). Elles découvrent ensemble la force de la sororité ! Une chouette série, qui peut cependant rapidement lasser : on n’échappe pas au traditionnel triangle amoureux, qui s’étale sur plusieurs saisons… Un autre regret : on passe à côté d’une histoire lesbienne au profit d’un autre triangle amoureux, avec un homme dans l’équation.