Les 100

Série créée par Jason Rothenberg (d’après les romans de Kass Morgan), depuis 2014, États-Unis

Il y a 97 ans, un incident nucléaire a dévasté la Terre… Les seul.e.s survivant.e.s, aujourd’hui au nombre de 2 400, vivent dans une énorme station spatiale. Malgré les mesures draconiennes (peine de mort, politique de l’enfant unique), la survie n’est pas forcément assurée pour le futur… Les dirigeant.e.s décident d’envoyer secrètement 100 prisonnier.e.s mineur.e.s sur Terre, pour savoir si elle est de nouveau habitable. Parmi “les 100” : Clarke, brillante fille de la cheffe médecin de la station spatiale… 

Les 100 fait définitivement la part belle aux femmes ! Elles sont puissantes, chacune avec des personnalités et des choix très différents, qui en font des personnages complexes et passionnants. Avec une jolie surprise lesbienne !

Atomic Blonde

Long métrage réalisé par David Leitch, 2017, États-Unis, Allemagne

Lorraine Broughton est l’une des meilleures agentes secrètes du Royaume-Uni. Elle est donc envoyée pour résoudre une affaire sensible à Berlin, en pleine guerre froide.

Bon ok, on devrait s’en douter vu le titre du film (résumer un personnage féminin à sa couleur de cheveux, quelle originalité), Atomic Blonde est certes un film d’action avec une héroïne, mais le scénario comme la réalisation sont vraiment désespérants. Héroïne hyper stéréotypée et sexualisée (voire pornifiée) tout au long du film, tout est fait pour montrer Charlize Theron nue, chemise bien ouverte, en mini-jupe et perchée sur des talons d’une hauteur improbable (mais comment fait-elle pour courir après les méchants ?!). Et il en est de même pour l’autre personnage féminin (oui, le film passe le test de Bechdel par contre). Bref, une déception, à regarder si VRAIMENT vous êtes en manque d’héroïne. 

Agent Carter

Série créée par Christopher Markus et Stephen McFeely, 2015 (2 saisons), États-Unis

Après avoir été une grande espionne pendant la Seconde Guerre mondiale et s’être battue aux côté de Captain America (qui était aussi son amoureux), Peggy Carter se retrouve derrière un bureau… Ses supérieurs ne lui confient que des tâches administratives, puisqu’elle est une femme. Heureusement, Howard Stark (le père du futur Tony Stark, aka Iron Man) lui confie une mission secrète… 

Cette série est un dérivé du très masculin univers Marvel ; elle se passe chronologiquement juste après Captain America: Civil War. Elle s’attarde peu sur les conséquences de la mort de Captain America, et tant mieux ! On est directement face à une femme forte, déterminée, bien que faisant face au sexisme de ses collègues et supérieurs. Le personnage masculin d’Edwin Jarvis est aussi intéressant, parce qu’il casse les stéréotypes masculins habituels et qu’il offre une jolie histoire d’amitié sans ambiguïté avec Peggy Carter. Bref, une série sympathique !

Pour découvrir d’autres héroïnes de l’univers Marvel en série, on vous conseille Jessica Jones et WandaVision.

Conspiracy

Long métrage réalisé par Michael Apted, 2017, Royaume-Uni, République Tchèque

Ancienne interrogatrice de la CIA, partie après un cas particulièrement traumatisant, Alice Racine est rappelée pour déjouer une attaque prévue à Londres. Rapidement rejointe par de nombreux collègues pour l’aider, elle se rend compte que son équipe a été infiltrée.

Voilà enfin un bon film d’action et d’espionnage avec une héroïne, alors que les films de ce genre ont du mal à se passer du bon héros viril et blanc, sûr de lui. Résultat ? L’histoire tient la route (non, ça n’est pas un film bidon où on aurait placé une héroïne pour satisfaire un public exclusivement féminin en manque de représentation) et emporte le public dans l’intrigue. Certes, il y a encore des efforts à faire en termes de parité des personnages : il n’y a que deux personnages féminins mais… le film passe le test de Bechdel. Sans spoiler, la fin appellerait même à une suite, à l’image de la saga Jason Bourne… à surveiller dans les prochaines années ?

The L Word

Série créée par Ilene Chaiken, 2004-2009 (6 saisons), États-Unis

Jenny débarque à Los Angeles, où elle s’installe chez son petit ami dans le quartier de West Hollywood. En arrivant, elle fait la connaissance de ses voisines Bette et Tina, un couple de lesbiennes. Cette rencontre lui ouvre la porte d’un monde qui lui était jusqu’alors inconnu : celui de la communauté lesbienne, qui se réunit bien souvent au fameux café The Planet ! 

The L Word marque un tournant pour la visibilité des lesbiennes dans les séries ! Ilene Chaiken, sa créatrice, est militante lesbienne… alors forcément, ça change tout. La série a des écueils (l’univers est riche et ultra lisse : pas de poils, des corps parfaits, des jobs de rêve), mais elle met en scène des femmes, uniquement des femmes, qui n’ont pas besoin d’hommes pour vivre leur vie. Une nouvelle saison est prévue pour 2019 ! 

Trois visages

Long métrage réalisé par Jafar Panahi, 2018, Iran

Une célèbre actrice iranienne reçoit une vidéo d’une jeune femme désespérée, implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice. Accompagnée d’un ami réalisateur, elle entame un voyage pour tenter de retrouver la jeune fille et de comprendre la situation.

Le scénario est intéressant, et parfois déroutant car il laisse les spectatrices et spectateurs dans le doute : s’agit-il d’une manipulation ? Voire d’un piège pour l’actrice ayant réussi à s’affranchir des traditions ? Ou est-ce réellement un appel au secours ? S’agit-il d’une récit inventé ou d’un mélange entre la réalité et la fiction (les personnages du milieu du cinéma portent a priori leurs noms d’actrices et acteurs) ? A vous de vous faire votre propre idée. Cela reste un film notable pour plusieurs aspects, malgré certaines scènes de violence dont le film aurait pu se passer.

The Good Place

Série créé par Michael Schur, 2016, depuis 2016, États-Unis

Eleanor se réveille dans un bureau : elle apprend qu’elle est morte et qu’elle vient d’être admise au “bon endroit” (« the good place »), l’au-delà à destination des personnes ayant accompli des choses extraordinaires. Or, Eleanor était bien loin d’être une “bonne” personne… il semble qu’il y ait eu erreur ! 

Déroutante, étrange, puis addictive, The Good Place fait passer les spectatrices et spectateurs par plusieurs étapes avant de susciter l’adhésion. Doit-on détester ou apprécier pour ce qu’elle est le personnage d’Eleanor ? Une série surprenante qui a pour mérite de nous dépeindre des personnages complexes et des nouveaux profils féminins intéressants en tant qu’héroïnes.

Masters of Sex

Série créé par Michelle Ashford, 2013, 4 saisons, États-Unis

Masters of Sex se déroulé dans les années 50 et 60. La série raconte les recherches de William Masters et Virginia Johnson sur la sexualité, notamment celle des femmes.

L’idée de départ est plutôt bonne : il s’agit ici de parler de l’origine des recherches sur l’orgasme, notamment féminin, en mettant en scène deux scientifiques pionnier.e.s, le tout sans tomber dans la pornification. Virginia Johnson très bien campée par l’actrice Lizzy Caplan, et les sujets abordés divers (avortement, désir ou non-désir de grossesse, suivi médical de femmes en situation de prostitution, place des femmes divorcées dans la société de l’époque…). Cependant, on s’est rapidement lassées : le Docteur Masters conserve son comportement hyper patriarcal et n’est pas vraiment remis en question, le contexte des années 50 n’est pas dépassé, et plusieurs scènes de sexe auraient pu être évitées (oui, même pour en parler). Bref, une approche intéressante mais qui ne permettra pas à toutes et tous d’aller au bout des 4 saisons.

13 reasons why

Série créée par Brian Yorkey (d’après le roman Treize raisons de Jay Asher), depuis 2017, États-Unis

Quand Hannah Baker, se suicide, elle vient bouleverser toute la petite vie de son lycée et de son quartier. Avant de mourir, elle a enregistré 13 cassettes audio, chacune destinée à un personnage, expliquant les raisons de son geste.

On peut penser ce qu’on veut du thème principal de la série, il est indéniable qu’elle a introduit une nouvelle génération de séries pour adolescent.e.s, faisant la part belle à la diversité des personnages, autant filles que garçons, doté.e.s d’histoires complexes (oui, même les jeunes femmes de la série). Harcèlement scolaire, harcèlement moral et sexuel, agression sexuelle, homosexualité tant masculine que féminine, grandir et choisir son camp (celui des meneurs ou celui des suiveurs)… ce sont autant de thèmes que la série détaille épisode après épisode en gardant en fil rouge le mal-être d’Hannah. Un reflet parfois exagéré mais souvent sincère de l’adolescence. 

Attention cependant, la série n’est pas à conseiller à toutes et tous en raison des thèmes parfois très violents abordés et même montrés.

3 x Manon

Série créée par Jean-Xavier de Lestrade, 2014-2017, 2 saisons, France 

Manon, 15 ans, est pleine de rage et de violence. Après un incident (qu’on vous laisse découvrir), elle se retrouve dans un centre éducatif fermé pour jeunes filles, pour 6 mois. Le temps d’apprivoiser sa violence et de se projeter vers l’avenir. 

Mais pourquoi ne parle-t-on pas plus de cette mini-série de 3 épisodes ? Déjà la scène d’ouverture, magistrale, pose le décor et laisse les spectatrices et spectateurs sans mot, comme en apnée face à la violence et à la tension de la scène. Les 3 épisodes se succèdent tout en subtilité pour aborder l’adolescence, la violence chez les jeunes et notamment les femmes, la sociabilisation chez des jeunes en marge et le regard tour à tour bienveillant ou incompétent des adultes. Alba Gaïa Bellugi, qui joue Manon, est fabuleuse de justesse, tout comme toutes les actrices et acteurs de la série. Une pépite !

On vous déconseille par contre Manon 20 ans, la 2ème saison qui se déroule 5 ans plus tard. Elle enchaîne les clichés et fait perdre toute subtilité et consistance à l’héroïne. Suite aussi décevante que la 1ère saison est bluffante.