Age of youth

Série réalisée par Lee Tae Gon et scénarisée par Park Yeon Seon, 2016, 1 saison, Corée du sud

Eun Jae a tout juste 20 ans. Fraîchement arrivée à Séoul, elle cherche une colocation de femmes. En arrivant à la maison “Belle époque”, elle ne sait pas encore que ses 4 nouvelles colocataires ont autant de secrets que d’amitié à partager.

Age of youth est une série sur la sortie de l’adolescence, le début d’une vie émancipée de ses parents, thème que l’on suit principalement à travers le personnage (affreusement niais) de Eun Jae. Heureusement, les 4 autres femmes ont des personnalités hautes en couleur pour contrebalancer ! Cette série est surtout à voir pour le thème de l’amitié entre femmes qui y est développé, amitié qui devient si forte qu’elle sort certaines d’entre elles de situations compliquées, voire de violences. Il est aussi intéressant de souligner que pour une série coréenne, et même si chacune a un personnage masculin important dans sa vie (petit ami, frère…), ceux-ci ne sont clairement pas des personnages importants : ça change !

Strong Girl Bong-soon

Série créée par Lee Hyeong Min et scénarisé par Baek Mi Gyeong, 2017, 1 saison, Corée du sud 

Bong Soong est une jeune femme qui possède une force extraordinaire, force qui se transmet de mère en fille depuis des générations. Utilisant peu son pouvoir suite à plusieurs catastrophes lors de son adolescence, elle choisit de s’en servir à nouveau pour traquer les méchants suite à plusieurs enlèvements inquiétants de femmes dans son quartier… 

Ah, si seulement le scénario de la série s’arrêtait là ! Mais non, c’est une série coréenne et les romances sont d’usage : en parallèle de cette enquête policière de super-héroïne, Bong Soong aura donc droit à son triangle amoureux. C’est la faiblesse de la série qui fait retomber l’héroïne dans les stéréotypes de jeune femme fragile ayant besoin d’un homme pour la soutenir. Mais elle mérite tout de même le détour, car elle montre un personnage féminin très fort, une femme puissante et en action, avec le thème de la sororité en fil rouge : non seulement elle cherche à secourir d’autres femmes, mais sa meilleure amie est un personnage récurrent et moteur pour le déroulement de l’intrigue : pas si commun pour une série coréenne !

La brindille

Long métrage réalisé par Emmanuelle Millet, 2011, France

Sarah a 20 ans, et au cours de son stage, elle s’effondre. Prise en charge par les secours et quelques examens plus tard, elle apprend qu’elle est enceinte, de 6 mois. Face à l’impossibilité d’avorter à ce stade de sa grossesse, elle choisit d’accoucher sous X.

Ce film suit la vie de Sarah pendant ses 3 derniers mois de grossesse. Regards culpabilisants, mots réprobateurs des gens, incompréhension de son entourage face à sa détermination. Tout est là et on a d’abord du mal à savoir où la réalisatrice veut en venir. Tout semble décourager l’héroïne d’accoucher sous X et « d’abandonner » ce bébé non désiré… Pourtant il faut avoir confiance en la réalisatrice et rappeler que le regard et la direction d’une femme pour parler de ce sujet peut en changer le traitement habituel. 

Djam

Long métrage réalisé par Tony Gatlif, 2017, France, Grèce, Turquie

Djam est une jeune femme traverse les pays de la Grèce à la Turquie pour chercher une pièce qui lui permettra de réparer le bateau de son beau-père. Sur le chemin, elle fait la connaissance d’une jeune française, Avril, qu’elle prend sous son aile, et elles font le chemin ensemble.

Tout de suite, le scénario interpelle et promet un beau récit. Pourtant, le film aurait pu aller plus loin, notamment dans la complicité entre les 2 femmes… C’est vraiment dommage que le personnage d’Avril soit si peu étoffé. Djam est présentée comme une femme libre et qui fait ce qu’elle veut, mais on reste peu convaincues pendant le film, probablement parce que peu de stéréotypes sont déconstruits. Encore une fois, il s’agit ici du regard idéalisant d’un homme sur ces jeunes femmes. 

Mary Shelley

Long métrage réalisé par Haifaa Al Mansour, 2018, Irlande, États-Unis

Un biopic sur Mary Wollstonecraft Godwin (future Mary Shelley), autrice de Frankenstein, qui retrace sa jeunesse à partir de 1814 et notamment la période de sa rencontre avec le poète Percy Bysshe Shelley qui deviendra son époux.

Une réalisatrice, une scénariste, une compositrice, 2 productrices sur 3… déjà le générique annonce la couleur ! A part, comme toujours, 2-3 scènes dont on aurait pu se passer, c’est globalement un beau film de matrimoine, qui met réellement en valeur le parcours de créatrice de Mary Shelley et tout ce qui l’a amené à son oeuvre majeure.

Lou Andreas-Salomé

Long métrage réalisé par Cordula Kablitz-Post, 2016, Allemagne, Suisse

Femme de lettres, intellectuelle importante de la fin du XIXème siècle en Europe et une des premières femmes psychanalystes, Lou Andreas-Salomé a enfin droit à son biopic, raconté comme des mémoires.

On peut regretter que le film se concentre (trop) sur ses histoires d’amour et d’amitié avec les hommes de son entourage qui eux, ont trouvé place dans les livres d’histoire (Nietzsche, Rilke, Freud…)… Il aurait pourtant été intéressant d’approfondir ses pensées et œuvres qui sont seulement survolées. Mais il est tout de même intéressant et plaisant de découvrir cette femme importante pour l’autonomisation et l’indépendance des femmes, résolument décidée à ne jamais se marier, en bref, une pionnière de son temps.

La reine garçon

Long métrage réalisé par Mika Kaurismäki, 2017, Finlande, Suède

Kristina de Suède est élevée « comme un homme » et proclamée « Roi de Suède » par son père pour qu’elle puisse lui succéder. Grande mécène, lesbienne, importante reine européenne à son époque, ce film raconte sa vie romancée. 

Dans La reine garçon, la réalisation est portée par un homme et ça se voit : on n’échappe pas au “male gaze”, le regard sexualisant des hommes sur les femmes. Pourtant, c’est un film qui permet de faire connaissance avec une femme importante de l’histoire européenne du 17ème siècle et qui mérite donc un détour.

Always be my maybe

Long métrage réalisé par Nahnatchka Khan, 2019, États-Unis

Sasha et Marcus se connaissent depuis l’enfance et ont d’abord été meilleurs amis avant d’être brièvement amoureux. Quand 15 ans plus tard, Sasha, devenue une cheffe renommée, vient ouvrir un nouveau restaurant dans sa ville d’origine, elle recroise Marcus, toujours musicien de quartier… vous devinerez bien la suite !

Une comédie romantique qui casse les codes et les stéréotypes, ça existerait vraiment ? Eh bien Always by my maybe propose quelque chose qui y ressemble. Certes, on retrouve le couple hétéro, l’amour d’une vie, les ex “bad boy” (comprendre potentiellement violents mais soi-disant sexy pour le public…) mais ces éléments sont rapidement compensés par du positif. Amitié entre femmes, modèle féminin structurant, lesboparentalité, différence de statut et de salaire visible entre les deux personnages principaux, en faveur de l’héroïne, qui n’est jamais remise en question… Et une héroïne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et expose ses désirs sans réserve ! De quoi passer un bon moment.

Maléfique

Long métrage réalisé par Robert Stromberg, 2014, États-Unis

Maléfique vivait en paix sur ses terres lorsque le roi voisin décide de lui faire la guerre… Mais Maléfique est aussi sorcière et pour se venger, elle lance une malédiction à la toute jeune princesse Aurore, fille du roi. Les années passant, Maléfique se rend compte que la princesse Aurore pourrait être la clé de la paix entre les différentes parties.

Si vous avez grandi avec des films Disney, le personnage de cette sorcière iconique ne vous est pas inconnu. Et pourtant, qui connaît sa véritable histoire ? Voilà une version retravaillée, retournée pour changer de point de vue, et cette expérience est plus qu’intéressante. C’est ici un vrai film sur la sororité et la domination masculine, la manipulation des hommes, la division des femmes mais aussi l’entraide et l’amour entre femmes (qui sont plus fortes que tout). Une vraie surprise pour ce blockbuster ! A partir de 9 ou 10 ans. 

Bandidas

Long métrage réalisé par Joachim Rønning et Espen Sandberg, 2006, France, Mexique, États-Unis

Mexique, 1880. Deux femmes issues de milieux complètement différents (la fille d’un pauvre fermier et la fille d’un riche banquier) vont unir leurs forces contre un financier qui saisit illégalement des terres pour y installer le chemin de fer… 

Dans Bandidas, deux héroïnes fortes s’unissent contre un homme… Malheureusement, le film comporte un bon paquet de bémols. D’abord, il y a beaucoup de scènes de chamailleries en tous genre, la sororité est longue à arriver. Ensuite, les deux femmes sont souvent hypersexualisées, notamment dans une scène particulièrement gênante… Et puis finalement, elles suivent pendant les trois quarts du film les instructions d’un homme, qui les dirige. Sans surprise, le film est réalisé par deux hommes.