Séraphine

Long métrage réalisé par Martin Provost, 2008, France

En 1912, quand le collectionneur d’art allemand Wilhelm Uhd s’installe à Senlis, Séraphine devient sa femme de ménage. Il découvre alors que cette femme d’une cinquantaine d’années est une peintresse méconnue et décide de la prendre sous son aile.

C’est sûr, le grand mérite de ce film réside dans le fait de nous faire découvrir cette artiste, peu connue du grand public, et de nous introduire à son art et ses techniques supposées (très pauvre, elle fabriquait elle-même ses couleurs avec des mélanges de produits divers). Yolande Moreau, comme souvent, est saisissante ! Dommage cependant que le point de vue adopté soit surtout celui du collectionneur, ce qui laisse souvent les spectateurs/trices à distance de Séraphine et de ses émotions. On vous laisse vous faire votre avis !

Ek Ladki Ko Dekha Toh Aisa Laga

Long métrage réalisé par Shelly Chopra, 2018, Inde

Poursuivie par son frère aîné, Sweety fait la rencontre de Sahil, un dramaturge sans succès. Celui-ci tombe amoureux d’elle… sans que ce soit réciproque, car Sweety n’est pas très intéressée par les hommes.

Ek Ladki Ko Dekha Toh Aisa Laga est la première grosse production de Bollywood avec une lesbienne comme héroïne, ce qui est suffisamment remarquable pour s’y attarder. L’histoire est assez simple et reste dans les codes du film romantique indien (une héroïne qui doit se marier mais dont les envies vont contre les attentes de sa famille et/ou de la société), mais les personnages sont très attachants, et quel symbole moins de 6 mois après la dépénalisation de l’homosexualité en Inde ! Il dénonce le harcèlement homophobe dont sont victimes les jeunes à l’école, et termine (sans surprise !) par une belle leçon de tolérance de la part du père de l’héroïne. Certes, ne vous attendez pas à des effusions sentimentales (on se contentera de quelques étreintes), mais il s’agit d’un film à gros budget, avec des têtes d’affiche très connues en Inde. Bref, à voir !

Mia et le Migou

Réalisé par Jacques-Rémy Girerd, 2008, France

Le papa de Mia est parti travailler sur un gros chantier dans un endroit paradisiaque, que l’entrepreneur capitaliste ne semble avoir aucun scrupule à détruire en construisant son complexe hôtelier. Quand il est pris dans un étrange accident, Mia le sent et décide de partir à sa recherche.

Déjà, des dessins tout doux, flamboyants et réconfortants posent le décor. Puis, l’histoire se déroule, présentant deux visions du monde : celle du capitalisme destructeur de toute vie, et celle de la classe populaire et des esprits de la nature (comme le Migou !) qui subissent la destruction et s’y opposent. On aime le personnage adorable de Mia, mais on regrette un peu qu’elle ne rencontre que si peu de femmes dans sa quête, les autres personnages du films étant principalement des hommes ou des garçons. Un conte écologique et social à faire découvrir aux plus petit.e.s de votre entourage. Si vous aimez ce genre d’histoire, on vous conseille également les films de Hayao Miyazaki comme Princesse Mononoké, Nausicaa ou la vallée du vent et Mon voisin Totoro.

Star Wars – Troisième trilogie 2015-2019

Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force, réalisé par J. J. Abrams, 2015, États-Unis
Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi, réalisé par Rian Johnson, 2017, États-Unis
Star Wars, épisode IX : L’Ascension de Skywalker, réalisé par J. J. Abrams, 2019, États-Unis

30 après la destruction de la seconde Étoile de la mort, le dernier Jedi (Luke Skywalker) a disparu… et tout le monde le cherche, Premier Ordre comme Résistance. Lors d’une bataille, un Stormtrooper déserte et rencontre Rey, une pilleuse d’épaves. Le duo va ensuite rejoindre les rangs de la Résistance, et Rey va progressivement découvrir ses pouvoirs et contrôler la Force…

Si quelques personnages féminins faisaient déjà partie de l’univers des 2 premières trilogies de Star Wars (dont la mythique princesse puis générale Leia Organa, malheureusement réduite en esclave sexuelle pendant un des épisodes…), leur présence est beaucoup plus marquée dans cette nouvelle trilogie. On trouve des pilotes de vaisseaux, des guerrières dans les 2 camps, une sage millénaire… Le film passe même le test de Bechdel ! Comme dans Rogue One: A Star Wars Story, on a droit à une héroïne forte, Rey, qui est très indépendante, affirme qu’elle n’a pas besoin de l’aide de son coéquipier Finn, n’est jamais sexualisée. Elle sait piloter, se battre… et même maîtriser la Force. A noter que c’est une femme, Kathleen Kennedy, qui a pris la succession en 2012 de Lucasfilm, la société de George Lucas, le créateur de Star Wars. Il n’y a pas de hasard…

Rogue One: A Star Wars Story

Long métrage réalisé par Gareth Edwards, 2016, États-Unis 

15 ans après le meurtre de sa mère et l’enlèvement de son père, ingénieur ayant fui l’Empire, Jyn Erso est une femme solitaire qui se retrouve elle-même aux mains de l’Empire… Elle est alors libérée par l’Alliance rebelle, et fait équipe avec le capitaine Cassian Andor pour aider à retrouver son père, aujourd’hui à la tête du chantier de construction de la destructrice Étoile de la mort…

Cette histoire parallèle de l’univers Star Wars se déroule juste avant les événements de Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir, et explique comment l’Alliance rebelle est parvenue à récupérer les plans de l’Étoile de la mort qui serviront à la détruire. Comme dans la nouvelle trilogie, cet épisode est marqué par la présence d’une héroïne forte, ce qui a d’ailleurs fait bondir certains fans (il y aurait désormais trop de femmes dans Star Wars…). Certes, Jyn est un peu seule au milieu des autres rebelles très masculins (comptez quand même sur la présence, certes brève, de la géniale sénatrice Mon Mothma !), mais sa présence est loin d’être anecdotique et n’est pas même entachée d’une histoire d’amour ! Bref, si vous aimez l’univers, vous aimerez certainement Rogue One !

Little Miss Sunshine 

Long métrage réalisé par Jonathan Dayton et Valerie Faris, 2006, États-Unis

Dans la famille Hoover, il y a le grand-père, la mère, le père, l’oncle, le fils adolescent et enfin la fille de 7 ans, Olive, qui rêve d’être Miss. Quand elle obtient une invitation pour participer au célèbre concours de beauté « Little miss Sunshine » en Californie, à 3 jours de route, toute la famille décide de l’accompagner.

Dans ce road movie plein de bonne humeur, on suit les déboires de toute cette famille un peu déjantée, unie pour soutenir Olive. On (re)découvre aussi l’horreur des concours de mini-Miss, interdits en France depuis 2013, et de la pression exercée sur les corps de toutes jeunes filles pour être « la plus belle ». Jonathan Dayton et Valerie Faris ont également réalisé Battle of the sexes.

Yes or no

Film réalisé par Saratswadee Wongsomphet, 2010, Thaïlande

C’est la rentrée à l’université pour Pie. En s’installant dans sa nouvelle chambre d’étudiante, elle découvre qu’elle la partagera avec Kim, une jeune femme au look très « masculin »… Kim serait-elle lesbienne ?!

Si vous cherchez une comédie romantique lesbienne un peu mielleuse et mignonne comme tout, voilà ce qu’il vous faut ! Un peu rétro, parfois surprenant, Yes or no est un bon film du genre si vous l’aimez, et l’un des premiers films lesbiens grand public en Thaïlande. On aime bien la construction de l’amitié puis de l’amour entre les deux personnages principales, la « tante » plus âgée réconfortante quand il le faut, et le fait qu’une personnage secondaire tombe éperdument amoureuse d’une autre femme… sans pour autant que ce soit questionné par son entourage.

Et pour prolonger le plaisir et découvrir ce qui arrive aux deux héroïnes dans les années suivantes, une suite existe : Yes or no 2 ! (ainsi qu’un autre film avec d’autres personnages Yes or no 2.5).

Tomb Raider

Long métrage réalisé par Roar Uthaug, 2018, États-Unis, Royaume-Uni

A 21 ans, Lara Croft vit seule à Londres. 7 ans ont passé depuis la disparition de son père, un célèbre explorateur, mais elle refuse de reprendre les rênes de l’entreprise familiale. Persuadée que son père n’est pas mort, elle part à sa recherche sur une île au sud du Japon.

Alors que les jeux vidéo et les précédents films avec Angelina Jolie en avaient fait une icône hypersexualisée, ce n’est pas du tout le parti pris de ce nouveau film. Lara Croft (jouée par la convaincante Alicia Vikander) est ici sportive, téméraire, mais elle n’est pas pour autant une super-héroïne invincible : elle reste très humaine, ce qui la rend très attachante. Même si le film ne nous plonge pas dans des aventures hyper originales (c’est très Indiana Jones !), c’est quand même prenant ! Une suite est prévue pour mars 2021.

Funan

Film d’animation réalisé par Denis Do, 2018, Cambodge, Belgique, France, Luxembourg, à partir de 12 ans

En 1975, Chou, Khuon et leur famille sont chassés par les Khmers rouges et doivent quitter Phnom Penh. Mais sur la longue route qui les mène jusqu’à un camp de travail, la famille est séparée : Sovanh, le fils de 4 ans, et sa grand-mère, sont emmenés dans un autre camp. Commencent alors des années de lutte pour Chou, qui refuse de perdre l’espoir de retrouver un jour son fils.

Un excellent premier film, très beau (autant les personnages que les paysages), dans lequel on suit une famille détruite par les crimes du régime totalitaire des Khmers rouges. Même si ces crimes et le génocide ne sont pas le sujet principal du film, on comprend très bien le déroulé des événements et les conséquences pour les habitant.e.s. Un autre point très fort du film : Funan se centre sur les émotions des personnages face à la violence, sans montrer la violence directement (ou très peu). N’hésitez pas à lire des interviews du réalisateur sur internet, sa démarche est vraiment très intéressante !

Les chatouilles

Long métrage réalisé par Andréa Bescond et Éric Métayer, 2018, France (adapté de la pièce de théâtre Les chatouilles ou la danse de la colère)

Odette a 8 ans et elle adore danser. Mais un jour, un ami de la famille la suit dans sa chambre et la viole. S’ensuivent alors des années d’agressions sexuelles et de viols. Adulte, Odette lutte contre le traumatisme.

La narration nous emmène dans les souvenirs d’Odette, qui raconte à sa psychologue ce qu’elle a subi. On visite donc le passé, parfois déformé, d’Odette. On rencontre les personnes qui l’entourent : son meilleur ami, ses collègues danseuses, son petit ami, ses parents. Les personnages des parents montrent d’ailleurs la violence du déni et rappellent que les victimes doivent être crues. Si vous avez l’occasion, la pièce qui a inspiré le film est à voir, absolument.