Gorilles dans la brume

Long métrage réalisé par Michael Apted, 1988, Etats-Unis

En 1967, Dian Fossey est engagée par un anthropologue pour étudier et recenser les gorilles des montagnes, à la frontière du Rwanda et de la République démocratique du Congo. Elle se fascine pour ces animaux et décide de lutter contre le braconnage donc ils sont victimes.

Inspiré de l’autobiographie de la primatologue, réalisé seulement 3 ans après son assassinat, ce film hommage suit toute son aventure, de sa première mission sur le terrain à sa mort. Un film émouvant, qui donne envie de rejoindre le combat de Dian Fossey !

Cléo de 5 à 7

Cléo de 5 à 7

Long métrage réalisé par Agnès Varda, 1962, France

Cléo, jeune chanteuse à succès, attend les résultats d’examens médicaux qu’elle doit récupérer à 19h. Le film se déroule en temps réel, à partir de 17h, et suit Cléo dans ses errances dans Paris et son inquiétude à l’idée d’être gravement malade.

Charmante, stressée, décidée, majestueuse, parisienne… on ne voit qu’elle, Cléo, dans ce film de l’incontournable réalisatrice Agnès Varda. Pendant 2h, on suit ses états d’âme et toutes ses activités. Le film est découpé en deux parties bien distinctes : dans la première, Cléo se laisse transporter par les autres, elle est bien peu actrice de sa propre vie. Jusqu’à un changement radical, y compris dans sa façon de s’habiller et de se mouvoir dans l’espace public. On a beaucoup aimé le moment où elle rencontre une femme taxi ! Une bonne référence des années 60 et une excellente introduction à l’univers d’Agnès Varda.

Numéro une

Numéro Une

Long métrage réalisé par Tonie Marshall, 2017, France

Ingénieure brillante, Emmanuelle Blachey est repérée par un réseau de femmes d’influence, qui lui propose de la soutenir pour qu’elle devienne la 1ère femme à la tête d’une entreprise du CAC40.

Captivant, ce film est une brillante illustration de ce qu’est le plafond de verre et de la difficulté à le percer. L’entresoi masculin et l’énergie que le réseau de femmes s’efforce de mettre en place pour arriver à ses fins sont saisissants. Un bon film sur le patriarcat dans les plus hautes sphères de la société et sur les sacrifices (notamment sur leur vie personnelle) que doivent encore faire les femmes pour atteindre ces postes-là.

Nina

Long métrage réalisé par Cynthia Mort, 2016, Etats-Unis

Nina est un biopic qui retrace les années 90 de la vie de l’incroyable chanteuse, musicienne et militante Nina Simone.

Dans ce film, le parti pris est de montrer la vie privée (et le caractère bien trempé !) de cette artiste incontournable, notamment à travers sa relation avec son assistant. Dommage, la magie ne fonctionne pas complètement dans ce film, on s’est même un peu ennuyées. Le film a été très controversé à cause du choix de l’actrice principale Zoé Saldana, beaucoup plus claire de peau que Nina Simone. Son interprétation est néanmoins impressionnante (et elle a chanté elle-même les chansons du film).

Dans un autre style, on vous conseille le documentaire What happened Miss Simone? Et pour (re)découvrir d’autres chanteuses noires-américaines incontournables pour l’histoire de la musique, on vous conseille Billie Holiday, une affaire d’Etat et Respect.

Portrait de la jeune fille en feu

Long métrage réalisé par Céline Sciamma, France, 2019

Marianne, peintresse à la fin du XVIIIème siècle, arrive sur une île bretonne. Une comtesse lui a commandé le portrait de sa fille Héloïse, afin de le faire envoyer à l’homme qu’elle doit épouser à Milan. Mais Héloïse refuse ce mariage, et refuse donc de poser pour réaliser son portrait… Marianne devra se faire passer pour la dame de compagnie d’Héloïse, mémoriser ses traits et la peindre ensuite en son absence.

Portrait de la jeune fille en feu est une merveille, une œuvre d’art ! En plus d’être une très belle histoire d’amour entre deux femmes, le film est un véritable antidote à l’habituel « male gaze », une ode au « female gaze ». Les jeux de regards entre femmes sont magiques. Dans le film, les hommes sont complètement mis à distance : on les voit à peine, ils n’existent presque pas, ou bien seulement en filigrane, à travers mariage forcé et grossesse non désirée. Marianne, Héloïse et Sophie, la domestique, créent une parenthèse de vie entre femmes, une utopie sorore où elles se tiennent les coudes (face aux douleurs des règles, face à l’avortement) et abolissent les normes sociales. Noémie Merlant et Adèle Haenel sont lumineuses. On rit, on pleure, on ne voudrait plus quitter cette bulle d’amour et de sororité.

Céline Sciamma a également réalisé Naissance des pieuvres, Tomboy et Bande de filles et Petite Maman.

Julie et Julia

Long métrage réalisé par Nora Ephron, États-Unis, 2009 (d’après Julie & Julia de Julie Powell et My Life in France de Julia Child et Alex Prud’homme)

En 1948, Julia Child et son mari emménagent à Paris. Julia se prend alors de passion pour la cuisine française, et deviendra célèbre grâce à son livre qui propose aux ménagères américaines des adaptations de cette cuisine française. En 2002, Julie Powell vit à New-York… et s’ennuie. Elle décide alors de se donner un défi : cuisiner chacune des 524 recettes du livre de Julia Child… en un an. Elle crée un blog pour relater cette expérience.

Julie et Julia relate les histoires croisées de ces 2 femmes qui… cuisinent ! Pourtant, on ne s’ennuie pas dans ce film très sympathique, et il y a presque du suspense ! Meryl Streep incarne Julia, cette femme très grande et hors du commun, avec brio. Amy Adams n’est pas en reste, et le contraste entre leurs vies si différentes, à 50 ans d’intervalle, est étonnant.

Crash Test Aglaé

Long métrage réalisé par Eric Gravel, 2017, France 

Aglaé adore son métier de technicienne en tests de collisions dans une usine automobile française. Mais un jour, elle apprend que l’usine va fermer et délocaliser à l’autre bout du monde… Elle décide alors de tout quitter et d’accepter le poste équivalent, en Inde. L’entreprise refusant de prendre en charge le billet d’avion, elle part avec ses collègues Liette et Marcelle… en voiture.

Crash Test Aglaé dénonce les absurdités du monde du travail. Mais c’est surtout un road-movie frais, tendre et décalé, qui nous fait notamment traverser les paysages extraordinaires du Kazakhstan. Les 3 collègues, de 3 générations différentes, sont drôles et attachantes. Et puis il restera seulement Aglaé, déterminée à arriver coûte que coûte en Asie… Une héroïne un peu naïve qui devient aventurière malgré elle, enchaîne les rencontres et les moyens de transports, pour finalement trouver un nouveau sens à sa vie. Découvrez aussi le film Prendre le large : un synopsis proche, un style très différent !

Fleur du désert

Long métrage réalisé par Sherry Hormann, Allemagne, Autriche, France, Royaume-Uni, 2009 (basé sur l’autobiographie de Waris Dirie publiée en 1998, Fleur du désert : du désert de Somalie à l’univers des top models)

L’histoire vraie de Waris Dirie, une femme somalienne qui a survécu à l’excision quand elle avait 5 ans, aux menaces d’un mariage forcé avec un homme beaucoup plus âgé quand elle avait 13 ans, à 6 ans d’esclavage à l’ambassade de Somalie à Londres. Elle est ensuite “découverte” par un célèbre photographe de mode, rejoint une agence de mannequins et devient l’une des plus grandes top models au niveau international.

Fleur du désert retrace le parcours d’une femme devenue militante engagée, une des premières à prendre publiquement la parole pour dénoncer les mutilations sexuelles en 1997, avant de devenir “ambassadrice de bonne volonté” de l’ONU puis de créer sa propre fondation. Le film montre également l’amitié et la sororité qui unissent Waris et Marilyn, une jeune femme qui rêve de devenir danseuse, qui l’héberge et l’aide à trouver un emploi. Enfin et même si ce n’est pas forcément l’objectif, le film montre la violence du monde du mannequinat dans lequel est projeté Waris, à travers plusieurs scènes de nudité très gênantes… Attention aussi à la violence d’une scène qui montre l’excision.

Juanita

Long métrage de Clark Johnson, 2019, États-Unis

Juanita, la cinquantaine, est mère de 3 grands enfants désormais adultes, l’un en prison, un autre sur le chemin pour y entrer et une troisième peu indépendante. Juanita est épuisée. Un jour, elle décide de renouer avec ses rêves de jeunesse et de partir en voyage à travers les États-Unis, seule, pour se changer les idées.

Juanita est un chouette film qui raconte l’importance pour une femme de s’accorder du temps pour soi et de se recentrer, notamment après avoir été mère, à la tête d’un ménage, avec toute la charge mentale que cela implique. Le scénario est simple et efficace, pas beaucoup de suspens quant à son déroulé mais on passe un bon moment à suivre cette femme forte écouter ses envies et trouver un nouveau chemin dans sa vie.

Kings

Long métrage réalisé par Deniz Gamze Ergüven, 2018, France, États-Unis

En 1992, Millie vit dans un quartier populaire de Los Angeles. Elle accueille chez elle de nombreux enfants, dont les parents sont absents car victimes de violences policières racistes. Quand les émeutes suite à l’acquittement de 4 policiers blancs accusés d’avoir tabassé Rodney King commencent, elle devra se débrouiller pour veiller sur toutes et tous, avec l’aide inattendue de son voisin, seul blanc du quartier.

Kings est un film saisissant, qui évoque la “petite” histoire de quelques personnes du quartier durant cette semaine d’émeutes à Los Angeles, entrée dans la “grande” histoire des États-Unis. Halle Berry joue son rôle de mère courageuse avec conviction. On regrette peut-être l’introduction d’une romance dans la deuxième partie du film, à moins qu’elle ne soit là pour dénouer la tension qui règne en fil rouge dans le film. Deniz Gamze Ergüven est aussi la réalisatrice du film Mustang.