Papicha

Long métrage réalisé par Mounia Meddour, Algérie, 2019

Années 90, Alger. Nedjma est une jeune femme qui rêve d’être styliste. Elle réalise des créations et la nuit, elle s’échappe de sa cité universitaire pour les vendre dans les boîtes de nuit, encore ouvertes en cette période trouble. Période qui voit les libertés de tous, et surtout de toutes, se réduire drastiquement.

Joie et fureur de vivre, c’est ce qui pourrait décrire Nedjma. On pourrait croire au premier abord que ses passions, la mode et la couture, semblent futiles vu le contexte historique qui se met en place, or ici c’est une très bonne illustration de la tension, des restrictions, de l’étouffement des femmes et de la progression de la violence dans la ville, mise en scène d’une manière majestueuse. Heureusement, Nedjma n’est pas seule, entourée d’amies, de soeurs, de mères, qui tissent ensemble un large réseau où la solidarité et la sororité sont de mise. La lumière du film est aussi très belle, offrant parfois quelques secondes de répit. Un film indispensable.

A voir également, pendant la même période et avec des femmes d’une autre tranche d’âge : A mon âge, je me cache encore pour fumer.

En 2020, Papicha a été récompensé par le César du Meilleur premier film, et son actrice principale Lyna Khoudri par le César du Meilleur espoir féminin.


  • Écrit / Réalisé par une femme