Le chant de la mer

le chant de la mer

Long métrage d’animation réalisé par Tomm Moore, 2014, Irlande, France

Maïna et Ben vivent avec leur père dans un phrase sur une île. Leur grand-mère désapprouve leur lieu de vie et décident de les prendre avec elle, en ville. Oui mais Maïna est une selkie, une créature magique de la mer, et ce voyage loin du rivage pourrait lui être fatal !

Waw, ce film est une beauté pour les yeux ! Les dessins sont magnifiques, les décors sublimes, l’histoire toute douce et les musiques très belles. Certes, ici l’histoire n’est pas vue du point de vue de la petite fille mais du petit garçon qui cherche à sauver sa sœur. Cependant, nous avons beaucoup aimé ce duo de personnages, notamment la figure du garçon qui s’éloigne des stéréotypes : il n’hésite pas à pleurer (et c’est normal pour un enfant de cet âge), sa quête le mène à veiller avec tendresse et amour sur sa petite sœur. La figure du père célibataire est également intéressante. Bref, à regarder sans hésitation.

Wild

Long métrage réalisé par Jean-Marc Vallée, 2014, Etats-Unis, d’après l’autobiographie de Cheryl Strayed

En 1995, sans aucune expérience en randonnée, Cheryl s’attaque à une longue marche en solitaire : le Pacific Crest Trail, long de 1700 km. Après avoir tout quitté, famille, mari, ami.e.s, entre vie marquée par les addictions et les souvenirs douloureux, Cheryl arrivera-t-elle à se retrouver ?

En plus des paysages magnifiques, ce film est connu pour la très belle interprétation de Reese Witherspoon dans le rôle principal. Wild, c’est surtout l’histoire d’une renaissance, celle d’une femme qui cherche à mettre la lumière sur ce qui la ronge, et trouve la force et la volonté d’analyser et de tourner le dos à son passé. Le film raconte à demi-mot les traumatismes de l’enfance et de la perte d’un être cher, et comment l’héroïne trouve le moyen de les surmonter, sur le court et le long terme. On la suit dans sa marche et dans sa quête d’elle-même, on l’encourage, et on vibre d’émotion à chacun de ses pas. Un beau voyage.

A noter : Jean-Marc Vallée a aussi réalisé la série Big Little Lies et le film Victoria, les jeunes années d’une reine.

Et pour découvrir une autre héroïne qui randonne, nous vous conseillons le film Edie.

La saison des femmes

La saison des femmes

Long métrage réalisé par Leena Yadav, 2015, Inde

Dans un village au cœur du Rajasthan, les vies de 4 femmes se font et se défont, entre mariage, histoires d’amour et rêves d’indépendance.

Attention pépite ! Si vous voulez un aperçu de comment peut s’appliquer le patriarcat dans cette région de l’Inde, La Saison des femmes est un film à voir. On a bien aimé la profonde amitié qui lie les différentes héroïnes tout au long de l’histoire, envers et contre tous, ainsi que la fin du film, pleine d’espoir.

Pour plus d’héroïnes indiennes qui se rebellent, on vous conseille également Love Sonia, Toilet, ek prem katha et Ek Ladki Ko Dekha Toh Aisa Laga.

Méduse, cheveux afro et autres mythes

Méduse cheveux afro et autres mythes

Documentaire réalisé par Johanna Makabi et Adèle Albrespy, 2018, France

Des tresses à l’afro, du lissage au tissage, Cyn, Romy, Louise et Kami nous racontent leurs cheveux afro et ce qu’ils leur ont appris de leur identité.

Des coiffeuses et coiffeurs au politique, ce court documentaire nous parle de l’histoire et de la perception des cheveux des hommes mais surtout des femmes noires, à la croisée du racisme et du sexisme. On y apprend plein de choses et les témoignages des 4 personnes interviewées sont éclairants.

Même sujet, autre style, nous vous conseillons le court métrage Hair Love et l’album jeunesse Comme un million de papillons noirs.
Et pour plein d’informations autour de ce film, lisez l’article de la revue Atayé.

Hala

Long métrage réalisé par Minhal Baig, 2019, Etats-Unis

Hala est une adolescente musulmane. Jour après jour, regard après regard, elle tombe amoureuse de Jesse. Entre la naissance de ses désirs et les traditions pakistanaises transmises et prônées par sa famille et sa communauté, Hala doit trouver sa place.

Hala est le récit touchant d’une adolescente en quête d’indépendance. Très poétique et avec une réalisation très belle, on suit l’héroïne, entre les heures lumineuses au lycée et au skatepark, et celles, sombres et pleines de malaise, avec sa famille. L’actrice principale, Geraldine Viswanathan, est brillante, une vraie découverte.

Pour d’autres histoires avec des skateuses dedans, on vous conseille le film brésilien Je m’appelle Bagdad et la série Betty !

A secret love

Documentaire réalisé par Chris Bolan, Etats-Unis, 2020

Pendant 65 ans, Terry et Pat ont expliqué à leurs familles qu’elles vivaient ensemble par convenance, parce que la vie est chère. Pendant 65 ans, elles ont caché qu’elles vivaient en réalité en couple lesbien, qu’elles s’aimaient, depuis 1947 et leur premier baiser. Jusqu’à la révélation…

Quelle histoire incroyable que celle d’un couple lesbien qui a traversé toutes ces décennies… on avait envie d’en savoir plus, de découvrir leurs histoires, leurs ressentis, en savoir plus sur les lieux de rencontres lesbiens et homosexuels, sur le fait de vieillir en tant que personne LGBT aussi. Quel dommage : le film loupe le coche. C’est le petit-neveu de Terry qui a réalisé le documentaire, et ça se sent : le parti-pris est clairement celui de la famille, souvent au détriment du couple lui-même. On voit notamment la nièce de Terry insister (très lourdement, et à plusieurs reprises) pour que les deux femmes déménagent plus proches d’elles, s’éloignant ainsi de leur ami.e.s… qui connaissaient très bien leur situation, avec lesquel.le.s elles pouvaient être elles-mêmes, hors du placard. Ce qui irait presque à l’encontre du pitch de départ et de ce que tente de démontrer le réalisateur : oui, une vie lesbienne et gay était possible dans ces années-là ! Malaise aussi : on a souvent l’impression que la famille en veut à Pat de leur avoir « enlevé » leur tante. Homophobie/lesbophobie ? La question se pose. Et pendant ce temps, les 2 héroïnes n’ont presque pas leur mot à dire…

Si vous lisez l’anglais, ce long article parle plus en détails de ce malaise que nous avons pu ressentir en regardant le film.

The Morning Show

Série dirigée par Kerry Ehrin, depuis 2019, Etats-Unis (en cours)

Depuis 15 ans, la matinale de la chaîne UBA est présentée par Alex Levy et Mitch Kessler. Oui, mais Mitch est accusé de harcèlement sexuel… Pour conserver son poste, Alex désigne une nouvelle binôme, auparavant reporter sur le terrain : Bradley Jackson.

Cette série vibrante d’actualité, jouée et co-produite par deux actrices engagées contre les violences sexuelles (Jennifer Anniston et Reese Witherspoon, toutes les deux excellentes), est implacable. Elle démontre impeccablement comment les enjeux de pouvoir influencent sur les relations interpersonnelles et la culture du silence. Comment, aussi, des hommes blancs puissants maintiennent l’entre-soi au plus haut niveau de la chaîne hiérarchique (un véritable « boys’ club »). Elle évoque la difficulté de se soutenir entre femmes, d’être sorores, dans ce monde d’hommes. La série parle également du traumatisme issu des violences sexuelles et de ses conséquences, y compris des années après. Bref, une vraie démonstration féministe qui fait du bien !

Harriet

Long métrage réalisé par Kasi Lemmons, 2019, Etats-Unis

Dans les années 1840, dans un état du sud esclavagiste des Etats-Unis, Minty se bat pour obtenir sa liberté. Quand elle lui est refusée, elle décide de s’enfuir. Elle deviendra la célèbre Harriet Tubman, femme libre, qui a aidé à faire échapper des centaines d’esclaves des états du sud.

Harriet est un film important pour découvrir une figure historique encore trop peu connue. Il y a parfois quelques longueurs… Pour compenser, Cynthia Erivo, qui joue l’héroïne en titre, tient merveilleusement bien son rôle. Par la même réalisatrice, allez jeter un oeil à la série Self Made.

She-Ra et les princesses au pouvoir

Série animée réalisée par Noelle Stevenson, 2018-2020, Etats-Unis (5 saisons)

Adora est une jeune femme, membre de l’armée de la Horde. Alors qu’elle s’aventure dans la forêt des murmures avec son amie Catra, elle trouve une étrange épée… qui lui donne le pouvoir de se transformer en She-Ra, une puissante princesse guerrière. Elle découvre alors les méfaits de la Horde et décide de rallier le camp des princesses pour sauver la planète Etheria.

De l’aventure, de l’humour, des amitiés fortes et des personnages qui grandissent au fil de leur quête, comment ne pas aimer She-Ra ! Nouvelle version d’une série datant de 1985, celle-ci, mise au goût du jour, vaut vraiment le détour notamment par la diversité des personnages qu’elle propose : caractères bien différents, plusieurs nuances de couleurs de peau, silhouettes diverses, personnages masculins (très peu nombreux !) hors des stéréotypes habituels, histoires d’amour entre personnages de même sexe… Les héroïnes (et leurs costumes) ne sont pas sexualisées et les princesses sont même musclées ! Bref, beaucoup d’atouts pour cette série qu’on vous conseille, même avec des plus jeunes.

De la même créatrice, on vous conseille la bande dessinée Nimona.

Purl

Court-métrage réalisé par Kristen Lester, 2018, Etats-Unis

Purl est une pelote de laine très motivée qui commence un nouveau travail. Oui, mais elle ne semble pas très bien accueillie…

Ce court-métrage développe très intelligemment et subtilement le sujet du sexisme au travail. D’abord ignorée, puis rejetée, Purl essaie tant mieux que mal de s’intégrer dans cette entreprise où il n’y a que des hommes et essaie plusieurs stratégies. Au beau reflet de situations existantes, avec une graine d’espoir à la fin !

Le court-métrage est disponible en intégralité sur YouTube (vous pouvez activer les sous-titres en français !).