Tuca & Bertie

Série animée créée par Lisa Hanawalt, 2019, Etats-Unis

Tuca est une toucan décomplexée et irréfléchie, Bertie est une grive timide et hésistante. Les deux oiselles sont amies de longue date, auparavant colocataires… jusqu’à l’emménagement de Bertie avec son amoureux. Les deux amies séparées (de pas beaucoup, elles vivent dans le même immeuble) doivent composer avec cette nouvelle situation…

Tuca & Bertie, c’est une série complètement déjantée ! Hyper colorée, elle enchaîne les situations improbables et ubuesques… et ça marche. On rit beaucoup, et puis la série aborde des thèmes féministes : harcèlement sexuel, sexualités, masturbation, rapport au corps, sororité… Ali Wong et Tiffany Haddish, qui prêtent leurs voix aux 2 héroïnes, sont super !

D’ailleurs, on vous conseille aussi le spectacle d’Ali Wong : Hard Knock Wife.

Hot Girls Wanted

Documentaire réalisé par Jill Bauer et Ronna Gradus, 2014, Etats-Unis

Elles ont entre 18 et 25 ans, à peine majeures, certaines vivent encore chez leurs parents. En répondant à des petites annonces, elles tombent dans le piège du milieu de la pornographie dite « amateur ».

Hot Girls Wanted est un documentaire essentiel et glaçant qui déconstruit l’industrie de la pornographie : conditions de travail violentes, absence de consentement, racisme… Le film suit plusieurs jeunes femmes, qui racontent leur entrée dans ce milieu toxique, leur parcours, leur sortie, les relations avec les autres jeunes femmes et avec leurs « supérieurs ». Des témoignages extrêmement courageux, alors que plusieurs expriment justement les difficultés d’en sortir. Attention, plusieurs scènes et témoignages sont difficiles : ce documentaire n’est pas à voir par toutes et tous.

Une série documentaire en 6 épisodes a également été réalisée à la suite du film.

Feel Good

Série créé par Mae Martin, 2020, Royaume-Uni

Mae est canadienne, elle vit au Royaume-Uni. Elle souhaite devenir humoriste et se produit régulièrement en stand-up dans un club. Un soir, elle y fait la connaissance de George, qui n’a jamais eu de relation lesbienne auparavant. Entre elles commence une histoire d’amour… compliquée.

Feel Good, c’est une comédie en partie autobiographique, qui ne porte pas vraiment bien son nom : si vous n’êtes pas au top de votre forme, on ne vous la conseille pas forcément ! Sinon : go ! Au fil des 6 épisodes très courts, on suit la construction de leur histoire d’amour, entre difficultés du coming-out pour George et mal-être de Mae (entre addiction aux drogues et relations compliquées avec ses parents). Une série qui parle d’identité, de comportements addictifs, de relations humaines, de sexualités.

Toujours du stand-up, mais un style totalement différent : découvrez aussi la série The Marvelous Mrs. Maisel.

Colette

Long métrage réalisé par Wash Westmoreland, 2018, Royaume-Uni, Etats-Unis, Hongrie

Gabrielle vit en Bourgogne, loin de Paris, avant d’épouser un Parisien mondain de 14 ans son aîné, Willy. Celui-ci est journaliste, critique et romancier… mais n’écrit en réalité par grand-chose, s’appuyant sur des collaborateurs qui écrivent à sa place. Il convainc Gabrielle d’écrire pour lui les histoires de son enfance à la campagne : c’est ainsi que nait la série des Claudine. Mais progressivement, Gabrielle (qui se fait désormais appeler Colette) s’affirme…

Il aura fallu un réalisateur américain pour s’emparer d’un morceau de l’histoire de Colette, l’une des plus célèbres romancières de la littérature française… Le film s’attache à dépeindre sa vie pendant cette période d’imposture où elle se découvre écrivaine, mais également comédienne… et bisexuelle. Si Colette tire parfois en longueur, c’est globalement un pari réussi : jeu des acteurs (Keira Knightley et Dominic West entre autres), décors et costumes complètent un scénario qui rend « femmage » à l’écrivaine.

Pour découvrir une autre histoire d’imposture, on vous conseille le film Big Eyes.

Betty

Skateuses série Betty

Série créée par Crystal Moselle, 2020, Etats-Unis

Janay et Kurt sont deux copines, fanes de skate. Un jour, elles lancent un appel sur les réseaux sociaux pour former un groupe de groupe de skateuses et prendre leur place au skatepark !

Janay, Kurt, Honeybear, Indigo et Camille, les cinq personnages de la série, sont toutes d’attachantes et touchantes jeunes femmes. On aime les suivre au gré de leurs aventures à travers New-York, entre amitié, amourettes, sorties entre filles… et le combat contre le sexisme ! Du peps, de l’humour et de belles images, une réussite pour cette mini série !

Pour d’autres héroïnes qui roulent, on vous conseille la série Les filles du rink et les films Bliss et Hala.

Orgueil et préjugés

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Long métrage réalisé par Joe Wright, 2005, Royaume-Uni, d’après le roman Orgueil et préjugés de Jane Austen

Dans un village de la campagne anglaise, Mrs. Bennet ne cherche qu’à marier ses 5 filles. Lorsque Mr. Bingley, accompagné de son ami Mr. Darcy, devient son nouveau voisin, elle fera en sorte de caser à tout prix au moins l’une de ses deux aînées, Jane et Elizabeth.

Orgueil et préjugés est une chouette adaptation d’un des romans cultes de Jane Austen. Les héroïnes et actrices principales sont fraîches, pleines de caractère, notamment Elizabeth dite Lizzie qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et n’hésite pas à éconduire le riche Mr. Darcy, chose impensable à cette époque. Certes, toutes les femmes n’ont pas le beau rôle et certains personnages sont stéréotypés (la mère et les sœurs hystériques, la marâtre, etc.) mais l’héroïne principale vaut à elle seule le détour.

Scandal

Scandal kerry washington

Série créée par Shonda Rhimes, 2012-2018 (7 saisons), Etats-Unis

Olivia Pope est une experte en relations publiques, connue pour ses compétences en gestion de crise. Elle tient un cabinet et résout les affaires qui lui sont confiées avec brio avec son équipe. Jusqu’à ce qu’un de ses amis, Fitzgerald Grant, aujourd’hui président des Etats-Unis, fasse appel à elle…

L’idée de départ de la série est assez bonne : d’un côté, une équipe attachante et efficace, menée par une femme brillante, s’occupe d’affaires à résoudre pour sauver la réputation de ses clients. De l’autre, la vie privée de cette femme noire et forte, Olivia Pope, modèle de réussite, qui n’hésite pas à exprimer ce qu’elle pense et ce qu’elle veut (notamment en amour). Mais saison après saison, le scénario s’enlise et la série devient de plus en plus mélo. Dommage ! On vous conseille tout de même de commencer et vous verrez bien à quel moment vous lâcherez !

Et pour plus de séries de Shonda Rhimes, rendez-vous avec l’équipe de Grey’s Anatomy et de Murder. Pour revoir Kerry Washington dans une autre série, nous vous conseillons Little Fires Everywhere.

Anna Karénine

Anna Karenine Keira Knighley

Long métrage réalisé par Joe Wright, 2012, Royaume-Uni, France, Russie, d’après le roman du même nom de Léon Tolstoi

En rendant visite son frère à Moscou, Anna Karénine rencontre le Comte Vronsky. Les deux tombent immédiatement et irrémédiablement amoureux l’un de l’autre, malgré leurs engagements respectifs et les regards de la bonne société russe.

Dans la catégorie des adaptations cinématographiques qui ne rendent vraiment pas hommage à leur roman d’origine, ce film a une belle place. Certes, ce n’est pas facile de condenser les plus de 1000 pages du roman en un film de 2h. Le réalisateur a fait le choix de garder quasiment tous les personnages, même secondaires, ce qui laisse peu de place pour construire et faire comprendre la personnalité de chacun et chacune, notamment celle de l’héroïne principale, Anna Karénine, dont les traits et les émotions sont grossies et perdent en subtilité. La mise en scène et la réalisation sont très étranges et vous plairont… ou pas. Bref, si ce film permet tout de même de vous donner envie de lire le roman, tant mieux. C’est vraiment dommage quand on sait que Joe Wright (le réalisateur) et Keira Knighley (l’actrice principale) ont déjà travaillé ensemble sur une adaptation très réussie d’Orgueil et Préjugés, roman écrit par Jane Austen.

Little Fires Everywhere

Little fires everywhere

Série créée par Liz Tigelaar, 2020 (1 saison), Etats-Unis, d’après le roman de Celeste Ng

Hiver 1997-1998, Elena contemple les restes de sa grande maison, en cendres après un incendie. Quelques mois plus tôt, Mia arrive avec sa fille adolescente à Shaker Heights. Elles trouvent un logement loué par Elena, mère parfaite d’une famille idéale composée de son époux et de 4 adolescent.e.s. Rapidement, les deux familles se rapprochent.

Racisme, sexisme, classisme, droits des femmes, homosexualité, les thèmes qui traversent cette série sont multiples, souvent abordés de manière frontale pour les personnages, rangés en deux camps qui s’affrontent : celui de la famille blanche et bourgeoise installée depuis longtemps, et celui de la famille noire monoparentale et nomade. Little Fires Everywhere, c’est aussi une série qui parle de ce qu’est être une bonne mère et de la difficulté à assumer ce rôle tout simplement, que ce soit d’un bébé ou d’adolescent.e.s (à ce sujet, allez voir aussi le film Tallulah). Le suspens tient en haleine pendant les 8 épisodes de la série, et on se demande sans cesse le ou laquel.le des personnages a finalement mis le feu à cette maison tant les étincelles émergent de tous côtés. Une vraie bonne découverte !

Pour bingewatcher une autre série récente avec Reese Witherspoon, on vous conseille The Morning Show et Big Little Lies, et pour Kerry Washington, l’incontournable Scandal.

Les Envolées

Série créée par Diego Martínez Ulanosky, 2020, Mexique

Rocío, Carlota et Vera sont 3 amies d’une vingtaine d’années, qui vivent à Mexico. Aucune n’est pleinement satisfaite de sa vie… La première doit partir poursuivre ses études de médecine en Europe, avec son copain : sa vie semble toute tracée. Carlota est poète et militante féministe ; elle entretient une relation avec un cyber-petit-ami qu’elle n’a jamais rencontré, à qui elle envoie des photos et vidéos d’elle nue. Vera est blogueuse mode, aux tendances autodestructrices. Avant que leurs routes se séparent, Vera propose à ses amies un road trip en direction d’Oaxaca. Sur la route, elles rencontrent Marcela, une jeune femme bien moins privilégiée…

Cette série étonnante a provoqué chez nous des sentiments assez ambivalents. Du positif : 4 jeunes femmes libres aux caractères bien trempés, dont l’une est ouvertement féministe, qui se cherchent. De la sororité, des poils, un début de réflexion sur les inégalités sociales au Mexique, de la musique et plein de couleurs. Et puis du négatif : c’est franchement assez énervant de voir les 3 héroïnes privilégiées s’en foutre parfois royalement des personnes qui les entourent et des conséquences de leurs actes… même si, progressivement, leurs comportements évoluent. Leur vie tourne beaucoup autour d’hommes, souvent passablement toxiques. Les scènes de sexe sont nombreuses et sont montrées frontalement, de même que les violences sexuelles. Le male gaze est bien présent et les insultes (sexistes) nombreuses. Bref, une série qui ne plaira peut-être pas à tout le monde !