Souvenirs de Marnie

Film d’animation réalisé par Hiromasa Yonebayashi, 2014, Japon

Pendant les vacances d’été, alors qu’Anna est envoyée à la campagne au bord de la mer pour soigner son asthme, elle fait la rencontre d’une étrange jeune fille, Marnie.

Souvenirs de Marnie est un film d’animation étonnant. Tout en poésie et en douceur, comme c’est souvent le cas dans les films du studio Ghibli, il nous montre la naissance d’une amitié et presque d’une histoire d’amour entre les deux adolescentes. Tous les codes amoureux de la rencontre aux premiers émois, sont là et pourtant, la fin déstabilise. Une belle découverte quelle que soit votre appréciation de la fin du film.

Les rivières

Documentaire réalisé par Mai Hua, 2020, France, Vietnam

Mai Hua est Française d’origine vietnamienne. Elle est mère célibataire de 2 enfants. En explorant les générations de femmes de sa famille avant elle, elle retrouve une « malédiction » et décide de mener l’enquête.

Le point de départ de ce documentaire est assez intriguant et intéressant : pourquoi toutes les femmes de cette famille ont fini seules ou remariées de nombreuses fois ? Qu’est-ce qui les a empêchées d’avoir une famille dite classique et sans histoire ? Une enquête sincère et touchante est menée par la réalisatrice, avec à ses côtés 4 générations de femmes (sa grand-mère, sa mère, elle-même, et sa fille)… Elle semble toutefois avoir parfois des difficultés à mettre les mots sur les événements, romançant presque des situations très problématiques de violence familiale. Au final, on a été un peu déçues.

Souvenirs goutte à goutte

Souvenirs goutte à goutte

Film d’animation réalisé par Isao Takahata, 1991, Japon

Début des années 80, Taeko, trentenaire célibataire, travaille à Tokyo et passe régulièrement ses congés à la campagne, à aider aux travaux agricoles. Cet été, la petite fille qu’elle était en 1966 l’accompagne et ses souvenirs égrainent le récit.

Souvenirs goutte à goutte est un film touchant : deux personnages se répondent, l’héroïne pré-adolescente et l’héroïne adulte en pleine réflexion sur son choix de vie, toutes les deux attachantes. Ce film est aussi un bel aperçu de la vie d’une petite fille au Japon dans les années 60, avec ses moments de joie et de difficulté, les relations avec les membres de sa famille et l’affirmation de son caractère. Comme le manga Petite forêt, Souvenirs goutte à goutte est une ode à la vie rurale, une bulle de fraîcheur.

Shrill

Shrill

Série créée par Alexandra Rushfield, depuis 2019, Etats-Unis, d’après le roman de Lindy West, Shrill: Notes from a Loud Woman

Annie est une jeune femme grosse, pleine d’ambition professionnelle et d’aspirations amoureuses.

Shrill est une vraie belle découverte. Déjà, ce n’est pas souvent que le devant de la scène est donné à une femme grosse. Ensuite, elle n’est pas la seule de la série ! De manière parfois drôle, parfois incisive, on aime que la série dissémine au fil des épisodes des problématiques spécifiques aux femmes grosses (taille et choix des vêtements, perception par des inconnu.e.s, etc.). La complicité avec sa meilleure amie et coloc, Fran, est vraiment chouette et les deux actrices convaincantes. Une très bonne découverte que nous vous conseillons !

Mes premières fois

Série créée par Mindy Kaling et Lang Fisher, Etats-Unis, 2020

Devi Vishwakumar est une ado américaine d’origine indienne. Après une année traumatisante (décès de son père et perte de l’usage de ses jambes pendant plusieurs mois), elle décide de devenir une élève populaire.

En partie inspirée de la vie de sa co-créatrice Mindy Kaling (déjà créatrice de The Mindy Project, également aperçue dans Ocean’s 8), Never have I ever (le titre original) est une série drôle et rafraichissante. Certes, on y trouve des thèmes vus et revus dans les séries pour ados (popularité, conflits entre ados, premiers émois amoureux…). Certes, la série ne dépasse pas certains stéréotypes (concernant la culture indienne et les personnes grosses notamment). Toutefois, l’héroïne est attachante, tout comme les personnages secondaires : les 2 meilleures amies, dont l’une se découvre lesbienne, la cousine qui jongle entre mariage arrangé par sa famille et ses propres désirs, etc. Bref, une série divertissante qui n’oublie pas d’aborder des sujets socio-culturels importants et qui fait un sérieux effort de représentation !

Des années avant Mes premières fois, le film Joue-la comme Beckham abordait aussi les questions de double culture avec son héroïne anglaise d’origine indienne.

Les Justicières

Série créée par Holly Phillips d’après une série de romans écrits par Gretchen McNeil, Royaume-Unis, 2020

Kitty, Bree, Margot et Olivia forment le groupe clandestin « GTC/DGM » (Garde Ton Calme / Don’t Get Mad en VO). Leur objectif : dénoncer les harceleurs et agresseurs de leur lycée ! Mais un jour, l’une de leur cible (un lycéen agressant des jeunes filles notamment via « revenge porn ») est retrouvé mort devant chez lui… et tout semble accuser GTC.

Les Justicières (Get Even en VO) est une série divertissante, qui tient en haleine. Issues de milieux sociaux très différents, réunies on ne sait pas trop comment, les 4 héroïnes sont attachantes. Et même si on regrette un peu que les sujets liés au harcèlement soient seulement survolés, c’est une série bien rythmée, qu’on a plaisir à bingewatcher !

Sur le même thèmes (des jeunes femmes badass qui pourchassent des agresseurs), on vous conseille la géniale série Sweet/Vicious et le roman Les orageuses.

Blood & Water

Série créée par Nosipho Dumisa et Travis Taute, Afrique du Sud, 2020

Puleng est lycéenne. Comme chaque année, sa famille célèbre l’anniversaire de sa sœur, disparue il y a de nombreuses années dans des circonstances obscures. C’est alors que Puleng rencontre Fikile, une adolescente née le même jour que sa sœur disparue…

Le scénario de cette série sud-africaine (une des premières de Netflix avec Queen Sono) donnait vraiment envie : une enquête de lycéen.ne.s, un peu à la Veronica Mars, sur fonds de trafic d’enfants et d’inégalités sociales. Dommage, la série s’attarde en fait surtout sur les amourettes, jalousies et conflits entre ados d’un lycée ultra huppé… et l’enquête est finalement reléguée au second plan. Aussi, la sororité n’est pas vraiment au rendez-vous : les personnages féminins passent leur temps à se chercher des noises !

A peine j’ouvre les yeux

A peine j'ouvre les yeux

Long métrage réalisé par Leyla Bouzid, 2015, Tunisie

Farah a 18 ans, elle vit à Tunis avec sa mère, est un brin rebelle et amoureuse, chante dans un groupe de rock, fait la fête. Mais quelques mois avant la révolution, les textes qu’elle chante et sa liberté en tant que femme sont de plus en plus difficiles à affirmer.

Déjà, rien que pour les passages musicaux, ce film est à voir (et à écouter). Ensuite, c’est ici un beau portrait d’une jeune femme qui est raconté, qui grandit et s’affirme en même temps que le contexte politique se précise dans la capitale tunisienne.

Scénario de départ similaire, on vous conseille le court métrage Black Mamba. Pour d’autres jeunes femmes qui résistent pour atteindre leurs rêves, allez voir Papicha et qui jouent du rock, lisez la BD La nuit est mon royaume.

Wolfblood

wolfblood

Série créée par Debbie Moon, 2012-2017 (5 saisons), Royaume-Uni

Maddy est une lycéenne presque ordinaire dans une petite ville au milieu de la campagne. Son secret ? C’est « wolfblood », une « sang de loup » : elle et ses parents ont le pouvoir de se transformer en loup. Ils vivent en cachant cette part de leur vie jusqu’à l’arrivée d’un nouveau lycéen dans le village, lui aussi un wolfblood.

Wolfblood, ça change un peu des séries américaines sur les loup-garou ! En parallèle de leurs pouvoirs de loups à explorer et à maîtriser, c’est surtout la vie quotidienne d’adolescent.e.s qu’on suit dans cette série, avec leurs amitiés, leurs relations avec leurs parents et les autres adultes, etc. La personnage principale Maddy est volontaire, dégourdie et effrontée, on aime la façon dont elle découvre son pouvoir et n’hésite pas à explorer ses limites. On aime bien aussi sa meilleure amie Shannon, qui croit dur comme fer à l’existence d’une bête dans les alentours et passe de nombreux épisodes à la traquer sans savoir qu’il s’agit de son amie ! On regrette que le « meilleur ami noir » n’ait le droit qu’à un développement narratif sur 2 épisodes (et semble être présent dans la série uniquement pour ne pas avoir que des actrices et acteurs blanc.he.s). En bref, c’est chouette à regarder. On s’est arrêtées à la première saison (donc on ne sait pas comme évolue la série !).

Le fruit de nos entrailles

le fruit de nos entrailles film

Court métrage réalisé par Laurie Mannessier, 2017, France

Marie et Andréa sont en couple. Alors qu’Andréa rentre de soirée saoule, Marie lui conseille de boire beaucoup d’eau. Dans leur cuisine, Andréa ne trouve qu’une fiole d’eau bénite pour étancher sa soif… et se découvre enceinte quelques semaines plus tard !

Mêler couple lesbien et religion avec humour, c’est possible avec Le fruit de nos entrailles ! C’est un chouette court métrage avec des détails drôles très bien trouvés. Une bonne découverte.

Sujet proche mais la religion en moins, on vous conseille la web-série Polichinelles.