Les figures de l’ombre

Long métrage réalisé par Theodore Melfi (adapté du roman Hidden Figures de Margot Lee Shetterly), 2016, États-Unis

Alors que la guerre fait rage entre Américains et Russes pour la conquête spatiale, Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson, brillantes mathématiciennes noires, sont recrutées à la NASA. Reléguées au second plan, dans l’ombre de leurs collègues masculins blancs, se heurtant à la politique ségrégationniste, elles vont faire preuve d’un immense courage et vont fortement contribuer aux programmes aéronautiques et spatiaux.

Inspiré de l’histoire vraie des 3 scientifiques longtemps oubliées, Les figures de l’ombre met en avant le racisme et le sexisme qu’elles ont subi. S’attachant à montrer à la fois les obstacles qu’elles rencontrent dans leur vie professionnelle et dans leur vie personnelle, il montre aussi la sororité qui les unit. Avec un superbe trio d’actrices qui interprètent avec brio les trois femmes !

Joy

Long métrage réalisé par David O. Russell, 2015, États-Unis

Dans les années 80, Joy Mangano est une mère célibataire de 2 enfants. Un jour, elle se blesse en ramassant un verre cassé… ce qui lui donne l’idée d’inventer un balai-serpillère essorant.

Joy est un film plein d’espoir et de détermination, qui raconte notamment (une histoire vraie) la bataille d’une femme pour faire reconnaître son invention, malgré les réappropriations des hommes. Une héroïne forte à découvrir !

Naissance des pieuvres

Long métrage réalisé par Céline Sciamma, 2007, France

Vacances scolaires dans un quartier résidentiel. Marie s’ennuie et s’occupe en allant voir son amie Anne à ses cours de natation synchronisée. Intriguée par Floriane, la leadeuse de l’équipe, Marie tente timidement de se rapprocher d’elle.

On peut le dire : le premier film de Céline Sciamma (également réalisatrice de Tomboy, Bande de filles, Portrait de la jeune fille en feu, Petite maman…) est intriguant. Entre poésie et épisodes plus triviaux du quotidien d’adolescentes, La naissance des pieuvres raconte surtout la naissance du désir sexuel de 3 jeunes femmes, les héroïnes principales, entre contrainte sociale et regard patriarcal sur leurs corps, leurs fréquentations, leurs vies. Un récit qui peut parler à de jeunes lesbiennes qui cherchent des représentations justes. Attention cependant, deux éléments du film peuvent déranger : la manipulation/domination d’une ado plus âgée sur une plus jeune, et une scène de sexe perturbante entre elles deux.

Bonne nouvelle : le film est disponible en replay sur le site de France.tv jusqu’au 31 août 2022.

Jackie

Long métrage réalisé par Pablo Larraín, 2016, Chili, États-Unis, France

Quelques jours seulement après l’assassinat du président américain John Fitzgerald Kennedy, un journaliste se rend au domicile de son épouse Jacqueline Kennedy, pour une longue interview.

Attention, si vous pensez en apprendre plus sur la vie de Jackie Kennedy avec ce film, passez votre chemin ! Le film est centré sur la dimension psychologique du drame : son vécu du décès de son mari, comment elle tente de préserver ses enfants, comment elle organise des funérailles nationales. Natalie Portman interprète de manière convaincante la douleur et la force de cette femme restée une icône.

Mamma Mia

Long métrage réalisé par Phyllida Lloyd, 2008, États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Grèce

En vacances en Europe, Donna tombe tour à tour amoureuse de trois hommes différents. 20 ans plus tard, sa fille Sophie, issue de l’une de ces trois relations, est sur le point de se marier. N’ayant jamais connu son père, Sophie décide d’envoyer des invitations à son mariage aux trois anciens amants de sa mère.

Mamma Mia n’est pas un film sur la jeune femme, future mariée, mais sur… sa mère ! Une réalisatrice, une scénariste, un casting d’enfer (Meryl Streep est excellente), les chansons mythiques du groupe suédois ABBA, une relation mère-fille, une bande de vieilles copines inoubliables, tout est là pour passer un bon moment. On vous déconseille par contre la suite, Mamma Mia Here we go again, sortie en 2018, qui tombe facilement dans le gnangnantisme et les clichés, et dans laquelle Meryl Streep ne joue même pas.

Tomboy

Long métrage réalisé par Céline Sciamma, 2011, France

Laure a 10 ans et déménage pendant les grandes vacances. Dite « garçon manqué » (« tomboy » en anglais), elle profite de l’erreur d’une autre fille de son âge l’ayant prise pour un garçon pour réellement se faire passer pour un garçon, appelé Mickaël, auprès des autres enfants de son nouveau quartier.

Les petites filles n’ont-elles pas le droit de porter des shorts et de jouer au foot ? Devraient-elles seulement avoir des cheveux longs et jouer sagement à la poupée ? Tour à tour, subtilement ou frontalement, c’est cette question des stéréotypes et des contraintes absurdes imposées aux enfants selon leur sexe, qui est montrée dans ce film. Après Naissance des pieuvres de Céline Sciamma également, Tomboy donne plein de clés pour réfléchir, en mettant en évidence des exemples : la petite soeur de Laure qui a absorbé tous les codes féminins imposés aux petites filles (vêtements roses, robes, poupées, jouer à l’intérieur de la maison, être sage, etc.), Laure qui se demande s’il est possible d’embrasser une fille quand on est soi-même une fille… Un film essentiel.

Toilet, ek prem katha

Long métrage réalisé par Shree Narayan Singh, 2017, Inde (inspiré d’une histoire vraie)

Jaya et Keshav se rencontrent, tombent amoureux, arrivent à convaincre leurs familles et finissent par se marier. Oui mais quand Jaya emménage chez Keshav après leur mariage comme la tradition le veut, elle découvre que la maison de son époux n’a pas de toilettes et que les femmes du village (dont elle fait désormais partie) doivent se lever avant le jour pour faire leurs besoins loin des habitations… Face à cette situation nouvelle pour elle, Jaya va utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire en sorte d’obtenir des toilettes dans sa maison.

Bon, on ne va pas vous le cacher, ce film est très énervant parce que tout tourne surtout autour du mari, tout est vu depuis son point de vue (les chansons notamment). Cependant, la question de l’accès aux toilettes et les conséquences sur la vie des femmes qui en sont privées est encore très vive en Inde. C’est particulièrement impressionnant de voir cette héroïne pleine de force et de conviction se rebeller contre ses obligations de femme mariée et les traditions pour gagner le droit d’avoir des toilettes chez elle.

Tout en haut du monde

Long métrage d’animation réalisé par Rémi Chayé, 2016, Russie, France

Sasha est une jeune fille de l’aristocratie russe de la fin du XIXème siècle. Son grand-père, explorateur du Grand Nord qu’elle adore et admire, est porté disparu et mort. Elle décide de fuir à sa recherche pour tenter de le retrouver.

Déjà, les dessins sont magnifiques, et c’est une bonne raison d’apprécier ce film. Ensuite, il met en scène une “princesse” téméraire, courageuse, qui n’a pas peur de partir à l’aventure et de faire des rencontres pendant son périple. On apprécie aussi sa rencontre avec un autre personnage féminin fort, qui devient son modèle et son alliée. Un récit initiative inspirant à regarder avec plaisir !

Prix du public du Festival d’Annecy (2015)

Rémi Chayé est également réalisateur du film Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary.

Parvana, une enfance en Afghanistan

Long métrage d’animation réalisé par Nora Twomey, 2017, Canada, Irlande, Luxembourg, Afghanistan

Parvana a 11 ans, elle habite à Kaboul, en Afghanistan, territoire encore en guerre et contrôlé par les talibans, avec sa famille. Un jour, son père est arrêté. Parvana se coupe alors les cheveux et se fait passer pour garçon pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille et essayer de retrouver son père.

Parvana est un véritable bijou. Beaucoup d’émotions sont au rendez-vous : on rit avec quelques scènes très drôles et malines, comme on pleure lorsque la tension et la tristesse sont trop fortes. Si le film peut être adapté à des enfants à partir de 9-10 ans, prenez quand même peut-être le soin de rassurer et d’expliquer avant, pendant et après le film des scènes qui pourrait impressionner les plus jeunes.

La fiancée du désert 

Long métrage réalisé par Cecilia Atán et Valeria Pivato, 2017, Argentine, Chili 

Teresa, 54 ans, travaille depuis 20 ans au service d’une famille à Buenos Aires. Mais un jour, elle est contrainte d’accepter un nouvel emploi… à 1000 km de là. Commence alors un long voyage à travers le pays… 

La fiancée du désert, c’est le délicat portrait d’une femme cinquantenaire (jouée par l’actrice chilienne star Paulina Garcià), contrainte à refaire sa vie. Une histoire de rencontres et de comment celles-ci peuvent changer une vie. Une ode à la liberté, enfin, à travers un road movie qui emprunte les paysages magnifiques de l’Argentine.