Kim Ji-young: Born in 1982

Kim ji young born in 1982 adaptation film roman féministe corée

Long métrage réalisé par Kim Do-young, 2019, Corée du sud, adaptation du livre Kim Ji-young née en 1982 écrit par Cho Nam-joo

Kim Ji-young est une jeune femme trentenaire parfaitement banale. Après des études et un début de carrière prometteur, elle se marie et accouche d’un premier enfant. L’arrivée de ce dernier lui fait perdre pied peu à peu…

Suite au succès en librairie du roman du même nom, le film est arrivé très vite. On attendait beaucoup de l’adaptation et, si la première partie du film est intéressante, la 2ème est assez décevante et dénature le propos principal du roman selon nous (l’héroïne, illustration parfaite du parcours d’une femme dans une société patriarcale, est de plus en plus culpabilisée et la toute fin n’a pas du tout le même sens que celle du livre). Les retours dans le passé ne sont pas toujours faciles à suivre (surtout si vous n’avez pas lu le roman). Comme un exemple supplémentaire du patriarcat, en Corée du sud, l’actrice principale du film, Jung Yu-mi, ainsi que d’autres célébrités sud-coréennes qui se sont exprimées sur le sujet, ont subi des vagues de cyber-harcèlement lors de la sortie du film.

Encore inédit en France, nous l’avons vu grâce au Festival du Film Coréen à Paris !

Nomadland

Nomadland film van aménagé nomade

Long métrage réalisé par Chloé Zhao, 2020, Etats-Unis, d’après le livre Nomadland: Surviving America in the Twenty-First Century de Jessica Bruder

Pendant la crise économique de 2008, Fern, veuve sexagénaire, a tout perdu. Alors elle se décide à prendre la route à bord d’un van aménagé et de vivre la vie de nomade. Sur sa route, elle rencontrera d’autres nomades modernes avec lesquel.le.s elle partagera le mode de vie.

Multi-nominé et récompensé dans les grands festivals de cinéma, Nomadland est un bijou. Des paysages, une lumière et une réalisation magnifiques, et une héroïne comme on en voit peu au cinéma. Un beau portrait de femme épuisée à la recherche un nouveau souffle à sa vie. A mi-mots pendant tout le film, on devine la vie monotone de Fern, conditionnée par son mari. Nomadland est aussi un aperçu d’une certaine forme de pauvreté aux Etats-Unis illustrée par des scènes de films quasi de science fiction (les entrepôts Amazon où travaille l’héroïne à certains moments) et des personnages secondaires aux passés variés.

Pour d’autres héroïnes qui voyagent à travers les Etats-Unis, on vous conseille le film Juanita et l’autobiographie de Gloria Steinem Ma vie sur la route.

Baseball girl

Baseball girl film féministe coréen sport

Long métrage réalisé par Choi Yun-Tae, 2019, Corée du sud

Soo-In est la seule fille de l’équipe de baseball de son lycée. Elle rêve d’intégrer une équipe professionnelle mais le nouvel entraineur de son équipe lycéenne n’a pas l’air de vouloir l’entendre de cette oreille.

Baseball girl, que nous avons découvert grâce au Festival du Film Coréen à Paris 2021, est un film intéressant sur le sexisme dans le milieu du sport. A travers les yeux d’une adolescente, on constate nombre d’obstacles que des jeunes femmes peuvent affronter dans le milieu compétitif du sport, notamment dans des disciplines traditionnellement pratiquées par les hommes. L’héroïne s’accroche, finit par convaincre ses proches, et même si elle semble très isolée pendant une grande partie du film, des lueurs d’espoir s’allument tout au long du récit. A voir si vous en avez l’occasion !

Pour une autre héroïne dans le milieu du sport, on vous conseille le film Slalom et La Beauté du geste.

Voyage vers la Lune

Voyage vers la Lune film enfant chine

Long métrage d’animation réalisé par Glen Keane et John Kahrs, 2020, Etats-Unis, Chine

Lors de la fête de la lune, Fei Fei et ses parents confectionnent ensemble des gâteaux de la lune (mooncake) pour tout le village. A cette occasion, Fei Fei apprend la légende de Chang’e, une déesse immortelle qui vit dans la lune. Bien décidée à prouver son existence, elle construit une fusée pour lui rendre visite.

Inspiré d’une légende chinoise, Voyage vers la Lune est un film coloré et familial qui met en scène une petite fille ordinaire prête à tout pour rencontrer une déesse lunaire (se découvrant ainsi une vocation pour les sciences et l’aérospatial !). Elle rencontre sur son chemin des tas de personnages et créatures improbables et attachantes. Certes, il y a beaucoup (oui, beaucoup) de chansons mais celle chantée par la déesse (« Ultraluminary« ), une parodie de tube de musique pop chinoise, suffit à supporter toutes les autres.

Petite maman

Petite maman Céline Sciamma scène des crêpes

Long métrage réalisé par Céline Sciamma, 2021, France

Nelly a 10 ans quand sa grand-mère décède. Alors qu’elle aide sa maman, Marion, à vider sa maison d’enfance, elle fait la rencontre dans les bois, d’une fille de son âge. Cette dernière s’appelle Marion, comme sa mère.

Après Naissance des pieuvres, Tomboy ou encore Portrait de la jeune fille en feu, Céline Sciamma nous invite à une nouvelle aventure, celle-ci à travers les yeux d’une jeune héroïne. Toujours avec une lumière sublime et plein de poésie, les spectatrices et spectateurs sont embarqué.e.s dans ce rêve éveillé où l’héroïne rencontre sa mère au même âge qu’elle. Certaines scènes entre les deux jeunes filles sont très belles et les jeunes actrices extra ! Un film à voir et à revoir.

Promising Young Woman

Promising Young Woman

Long métrage réalisé par Emerald Fennell, 2020, Etats-Unis

Il y a 7 ans, Cassie était une brillante étudiante en médecine. Il y a 7 ans, Nina, sa meilleure amie, a été violée. Depuis, Cassie tente une vengeance contre les violeurs de sa ville.

Une héroïne convaincante (Carey Mulligan, déjà vue dans Les suffragettes), une bande son géniale, un sujet absolument d’actualité… A la croisée du thriller et de la comédie romantique (si, si, c’est possible), Emerald Fennell nous offre pour son premier long métrage, un film punchy résolument féministe. On rit, on s’énerve et on tremble à intervalles réguliers. La fin peut être assez impressionnante et porter à débat (on ne spoile rien), mais dans l’ensemble, c’est une réussite !

Moxie

Moxie

Long métrage réalisé par Amy Poehler, 2021, Etats-Unis

Vivian est une ado timide de 16 ans. Après une rencontre avec Lucy, une ado révoltée par le harcèlement de garçons populaires à son encontre, et inspirée par sa mère militante féministe, elle crée un fanzine (journal) féministe anonyme et le diffuse dans le lycée.

Moxie est un film pour ado gentillet et féministe, avec une chouette bande son punk féministe. Plein de sororité, il montre que, qu’importe son âge, on peut agir à son échelle. Et ça, c’est frais et chouette ! Bon, si vous êtes adulte et militant.e féministe, vous le trouverez peut-être peu subtil et parfois un peu cliché.

Kokon

Kokon Cocoon film 2020

Long métrage réalisé par Leonie Krippendorff, 2020, Allemagne

Nora, 14 ans, suit sa grande sœur, Jule, et sa bande dans toutes leurs aventures berlinoises. Discrète, elle observe et se sent extérieure… jusqu’à ce qu’elle rencontre Romy.

Kokon est un film sur la naissance du désir lesbien chez une adolescente ordinaire. L’héroïne est touchante, et certaines scènes sont vraiment belles et intéressantes sur plusieurs aspects (notamment lorsque l’héroïne a ses premières règles !), loin du male gaze habituel. A voir sans hésitation.

Thunder Force

Thunder force

Long métrage réalisé par Ben Falcone, 2021, Etats-Unis

Dans les années 80, des super-pouvoirs sont apparus chez des personnes, principalement malveillantes. Des années plus tard, Lydia retrouve sa brillante amie d’enfance Emily, scientifique reconnue, qui a réussi à trouver le traitement pour donner des super-pouvoirs à n’importe qui. Ensemble, elles vont combattre les méchants.

Thunder Force est plutôt une bonne idée : pour une fois, ce sont de vieilles amies d’enfance, quarantenaires, qui vont sauver le monde ensemble. Et quand les deux héroïnes sont grosses et que l’une d’elles est noire, on accède à des héroïnes très peu représentées à l’écran, et ça change ! Sans être le film du siècle, on passe un bon moment avec Thunder Force (on a beaucoup rigolé !) et sa foule d’héroïnes.

Pour retrouver la fabuleuse Octavia Spencer dans d’autres films et séries, on vous conseille Self Made et Les figures de l’ombre.

Je m’appelle Bagdad

Je m'appelle Bagdad film

Long métrage réalisé par Caru Alves de Souza, 2021, Brésil

Bagdad est une skateuse de 17 ans. Elle traine et skate dans un quartier populaire de São Paulo, avec ses amis, tous des hommes. Quand elle rencontre un groupe de skateuses de son âge, son quotidien va changer.

Je m’appelle Bagdad est un film lumineux, avec comme dans Hala ou encore dans la série Betty, une jeune héroïne qui fait du skate. Si elle semble bien seule au milieu de tous ces hommes dans la première partie du film, son environnement familial, est lui composé de personnages secondaires féminins (ses sœurs, sa mère…) hauts en couleurs et très attachants. On adore le rythme, la musique et les intermèdes stylisés qui ponctuent le film. Et bien sûr, la fin (on ne spoile pas) offre une note positive, punchy et pleine d’espoir ! Un coup de cœur.