Big Little Lies

Série créée par David E. Kelley (d’après le roman de Liane Moriarty), depuis 2017, États-Unis

Big Little Lies, c’est la rencontre entre plusieurs mères d’enfants fréquentant la même école à Monterey, aux États-Unis : Madeline, à la vie apparemment parfaite ; Jane, mère célibataire au passé mystérieux ; Céleste, coincée avec un mari de plus en plus violent ; et puis Bonnie et Renata. Au fur et à mesure des épisodes, des flash nous montrent un incident de plus en plus précis, dont on ne sait pas encore qui il implique… 

Au départ pensée comme une mini série, inspirée du roman Petits secrets, grands mensonges de Liane Moriarty, Big Little Lies a eu un grand succès. Résultat : une deuxième saison diffusée en 2019 (pas encore regardée de notre côté) ! Il faut dire que la série compose avec d’excellents ingrédients : très bon casting et belle réalisation, sur fond de sororité, de lutte contre l’enfermement dans des stéréotypes (celui de la maman parfaite, au foyer bien sûr) et de dénonciation des violences masculines.

A noter : Jean-Marc Vallée a aussi réalisé les films Wild et Victoria, les jeunes années d’une reine.

Les Demoiselles du téléphone

Série créée par Ramón Campos, Teresa Fernández-Valdés et Gema R. Neira, depuis 2017, Espagne 

1928, Madrid. Alba est accusée de meurtre par un policier corrompu, qui lui propose de la laisser en liberté en échange d’une grosse somme d’argent qu’elle doit voler à une entreprise de télécommunications… Elle s’y fait embaucher comme opératrice sous le nom de Lidia, et se lie d’amitié avec 3 autres jeunes femmes. 

Las chicas del cable, c’est surtout l’histoire de l’amitié entre ces 4 jeunes femmes en quête d’indépendance, car étouffées par le pouvoir des hommes (police, mari, père, société…). Elles découvrent ensemble la force de la sororité ! Une chouette série, qui peut cependant rapidement lasser : on n’échappe pas au traditionnel triangle amoureux, qui s’étale sur plusieurs saisons… Un autre regret : on passe à côté d’une histoire lesbienne au profit d’un autre triangle amoureux, avec un homme dans l’équation.

Les 100

Série créée par Jason Rothenberg (d’après les romans de Kass Morgan), depuis 2014, États-Unis

Il y a 97 ans, un incident nucléaire a dévasté la Terre… Les seul.e.s survivant.e.s, aujourd’hui au nombre de 2 400, vivent dans une énorme station spatiale. Malgré les mesures draconiennes (peine de mort, politique de l’enfant unique), la survie n’est pas forcément assurée pour le futur… Les dirigeant.e.s décident d’envoyer secrètement 100 prisonnier.e.s mineur.e.s sur Terre, pour savoir si elle est de nouveau habitable. Parmi “les 100” : Clarke, brillante fille de la cheffe médecin de la station spatiale… 

Les 100 fait définitivement la part belle aux femmes ! Elles sont puissantes, chacune avec des personnalités et des choix très différents, qui en font des personnages complexes et passionnants. Avec une jolie surprise lesbienne !

Agent Carter

Série créée par Christopher Markus et Stephen McFeely, 2015 (2 saisons), États-Unis

Après avoir été une grande espionne pendant la Seconde Guerre mondiale et s’être battue aux côté de Captain America (qui était aussi son amoureux), Peggy Carter se retrouve derrière un bureau… Ses supérieurs ne lui confient que des tâches administratives, puisqu’elle est une femme. Heureusement, Howard Stark (le père du futur Tony Stark, aka Iron Man) lui confie une mission secrète… 

Cette série est un dérivé du très masculin univers Marvel ; elle se passe chronologiquement juste après Captain America: Civil War. Elle s’attarde peu sur les conséquences de la mort de Captain America, et tant mieux ! On est directement face à une femme forte, déterminée, bien que faisant face au sexisme de ses collègues et supérieurs. Le personnage masculin d’Edwin Jarvis est aussi intéressant, parce qu’il casse les stéréotypes masculins habituels et qu’il offre une jolie histoire d’amitié sans ambiguïté avec Peggy Carter. Bref, une série sympathique !

Pour découvrir d’autres héroïnes de l’univers Marvel en série, on vous conseille Jessica Jones et WandaVision.

The L Word

Série créée par Ilene Chaiken, 2004-2009 (6 saisons), États-Unis

Jenny débarque à Los Angeles, où elle s’installe chez son petit ami dans le quartier de West Hollywood. En arrivant, elle fait la connaissance de ses voisines Bette et Tina, un couple de lesbiennes. Cette rencontre lui ouvre la porte d’un monde qui lui était jusqu’alors inconnu : celui de la communauté lesbienne, qui se réunit bien souvent au fameux café The Planet ! 

The L Word marque un tournant pour la visibilité des lesbiennes dans les séries ! Ilene Chaiken, sa créatrice, est militante lesbienne… alors forcément, ça change tout. La série a des écueils (l’univers est riche et ultra lisse : pas de poils, des corps parfaits, des jobs de rêve), mais elle met en scène des femmes, uniquement des femmes, qui n’ont pas besoin d’hommes pour vivre leur vie. Une nouvelle saison est prévue pour 2019 ! 

The Good Place

Série créé par Michael Schur, 2016, depuis 2016, États-Unis

Eleanor se réveille dans un bureau : elle apprend qu’elle est morte et qu’elle vient d’être admise au “bon endroit” (« the good place »), l’au-delà à destination des personnes ayant accompli des choses extraordinaires. Or, Eleanor était bien loin d’être une “bonne” personne… il semble qu’il y ait eu erreur ! 

Déroutante, étrange, puis addictive, The Good Place fait passer les spectatrices et spectateurs par plusieurs étapes avant de susciter l’adhésion. Doit-on détester ou apprécier pour ce qu’elle est le personnage d’Eleanor ? Une série surprenante qui a pour mérite de nous dépeindre des personnages complexes et des nouveaux profils féminins intéressants en tant qu’héroïnes.

Masters of Sex

Série créé par Michelle Ashford, 2013, 4 saisons, États-Unis

Masters of Sex se déroulé dans les années 50 et 60. La série raconte les recherches de William Masters et Virginia Johnson sur la sexualité, notamment celle des femmes.

L’idée de départ est plutôt bonne : il s’agit ici de parler de l’origine des recherches sur l’orgasme, notamment féminin, en mettant en scène deux scientifiques pionnier.e.s, le tout sans tomber dans la pornification. Virginia Johnson très bien campée par l’actrice Lizzy Caplan, et les sujets abordés divers (avortement, désir ou non-désir de grossesse, suivi médical de femmes en situation de prostitution, place des femmes divorcées dans la société de l’époque…). Cependant, on s’est rapidement lassées : le Docteur Masters conserve son comportement hyper patriarcal et n’est pas vraiment remis en question, le contexte des années 50 n’est pas dépassé, et plusieurs scènes de sexe auraient pu être évitées (oui, même pour en parler). Bref, une approche intéressante mais qui ne permettra pas à toutes et tous d’aller au bout des 4 saisons.

13 reasons why

Série créée par Brian Yorkey (d’après le roman Treize raisons de Jay Asher), depuis 2017, États-Unis

Quand Hannah Baker, se suicide, elle vient bouleverser toute la petite vie de son lycée et de son quartier. Avant de mourir, elle a enregistré 13 cassettes audio, chacune destinée à un personnage, expliquant les raisons de son geste.

On peut penser ce qu’on veut du thème principal de la série, il est indéniable qu’elle a introduit une nouvelle génération de séries pour adolescent.e.s, faisant la part belle à la diversité des personnages, autant filles que garçons, doté.e.s d’histoires complexes (oui, même les jeunes femmes de la série). Harcèlement scolaire, harcèlement moral et sexuel, agression sexuelle, homosexualité tant masculine que féminine, grandir et choisir son camp (celui des meneurs ou celui des suiveurs)… ce sont autant de thèmes que la série détaille épisode après épisode en gardant en fil rouge le mal-être d’Hannah. Un reflet parfois exagéré mais souvent sincère de l’adolescence. 

Attention cependant, la série n’est pas à conseiller à toutes et tous en raison des thèmes parfois très violents abordés et même montrés.

3 x Manon

Série créée par Jean-Xavier de Lestrade, 2014-2017, 2 saisons, France 

Manon, 15 ans, est pleine de rage et de violence. Après un incident (qu’on vous laisse découvrir), elle se retrouve dans un centre éducatif fermé pour jeunes filles, pour 6 mois. Le temps d’apprivoiser sa violence et de se projeter vers l’avenir. 

Mais pourquoi ne parle-t-on pas plus de cette mini-série de 3 épisodes ? Déjà la scène d’ouverture, magistrale, pose le décor et laisse les spectatrices et spectateurs sans mot, comme en apnée face à la violence et à la tension de la scène. Les 3 épisodes se succèdent tout en subtilité pour aborder l’adolescence, la violence chez les jeunes et notamment les femmes, la sociabilisation chez des jeunes en marge et le regard tour à tour bienveillant ou incompétent des adultes. Alba Gaïa Bellugi, qui joue Manon, est fabuleuse de justesse, tout comme toutes les actrices et acteurs de la série. Une pépite !

On vous déconseille par contre Manon 20 ans, la 2ème saison qui se déroule 5 ans plus tard. Elle enchaîne les clichés et fait perdre toute subtilité et consistance à l’héroïne. Suite aussi décevante que la 1ère saison est bluffante.

Age of youth

Série réalisée par Lee Tae Gon et scénarisée par Park Yeon Seon, 2016, 1 saison, Corée du sud

Eun Jae a tout juste 20 ans. Fraîchement arrivée à Séoul, elle cherche une colocation de femmes. En arrivant à la maison “Belle époque”, elle ne sait pas encore que ses 4 nouvelles colocataires ont autant de secrets que d’amitié à partager.

Age of youth est une série sur la sortie de l’adolescence, le début d’une vie émancipée de ses parents, thème que l’on suit principalement à travers le personnage (affreusement niais) de Eun Jae. Heureusement, les 4 autres femmes ont des personnalités hautes en couleur pour contrebalancer ! Cette série est surtout à voir pour le thème de l’amitié entre femmes qui y est développé, amitié qui devient si forte qu’elle sort certaines d’entre elles de situations compliquées, voire de violences. Il est aussi intéressant de souligner que pour une série coréenne, et même si chacune a un personnage masculin important dans sa vie (petit ami, frère…), ceux-ci ne sont clairement pas des personnages importants : ça change !