Domestic Policy

Court métrage réalisé par Alicia MacDonald, 2016, Royaume-Uni

En 1919, après la Première Guerre mondiale, un groupe d’hommes importants se retrouvent pour acter sur le dernier problème en Europe, sous le regard désespéré d’une domestique.

Ça, c’est une bonne trouvaille. Il y a beaucoup d’humour et de justesse dans ce court métrage et les spectatrices ne manqueront pas de s’identifier à la seule et unique femme du film, qui essaie de se débattre et d’exposer ses idées (en vain) face à cette incarnation du patriarcat. A voir si vous en avez l’occasion !

Le film est à voir en entier (en VO) sur Youtube :

Land Girls

Série créée par Roland Moore, 3 saisons, 2009-2011, Royaume-Uni

Seconde Guerre mondiale, Nancy et Joyce arrivent en train dans un village de la campagne anglaise pour rejoindre la ferme à laquelle elles ont été affectées pour soutenir « l’effort de guerre » en participant aux travaux agricoles. Elles y feront la rencontre de 2 autres femmes, Bea et Annie, et une foule d’autres personnages avec qui elles partageront désormais leur quotidien.

Sans être la meilleure des séries, Land girls a le mérite de nous faire découvrir un pan de l’histoire des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale : la Women’s Land Army, qui a recruté des dizaine de milliers de femmes dans les campagnes anglaises pour effectuer les travaux des hommes partis à la guerre. A part cela, on suit leur quotidien, leurs amitiés, leurs histoires d’amour, leurs joies et leurs tristesses en temps de guerre.

Audre Lorde: the Berlin years 1984 to 1992

Documentaire réalisé par Dagmar Schultz, 2012, Allemagne, Etats-Unis

Ce documentaire s’attarde sur les années berlinoises de la poétesse, femme de lettres afro-américaine et lesbienne, 20 ans après son décès.

La force de ce film est de nous offrir deux histoires : celle d’Audre Lorde lors de sa vie à Berlin, et celles de ces femmes afro-allemandes qui se sont réunies et organisées sous les conseils de la poétesse militante. Le film est ponctué de poèmes de l’autrice, une belle porte ouverte pour découvrir son oeuvre et sa vie.

Ni les femmes ni la terre

Film documentaire réalisé par Marine Allard, Lucie Assemat et Coline Dhaussy, 2019, France, Argentine, Bolivie

A Buenos Aires, un groupe de femmes se mobilise dans un quartier populaire contre les violences patriarcales. A quelques centaines de kilomètres de là, d’autres femmes luttent contre Monsanto et les extractions de minerais, qui provoquent la destruction de leurs villages. Plus loin encore en Bolivie, une femme raconte la spoliation des terres autochtones par les colonisateurs d’hier et d’aujourd’hui.

Ni les femmes ni la terre est un voyage, dans lequel les réalisatrices montrent la symétrie entre les appropriations capitalistes, patriarcales et coloniales des corps des femmes et des terres. Une belle entrée vers l’écoféminisme, avec des portraits superbes de femmes combatives !

Les filles du Docteur March

Little women greta gerwig

Long métrage réalisé par Greta Gerwig, adapté du roman Les Quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott, 2019, Etats-Unis

Dans les années 1860, le Docteur March part à la guerre, laissant son épouse et ses quatre filles Meg, Jo, Beth et Amy. On suit leurs trajectoires de leur enfance/adolescence lors de leur rencontre avec leur jeune voisin Laurie, à leur mariage.

Pourquoi, pourquoi, pourquoi toutes les adaptations cinématographies des Quatre filles du Docteur March veulent absolument retranscrire à l’écran non pas seulement le célèbre roman, mais également sa suite ? Suite dans laquelle toutes les soeurs March se retrouvent mariées, privées de leur insouciante, de leur liberté et de la fantastique sororité pour laquelle elles sont connues. Greta Gerwig, qu’on aime beaucoup par ailleurs pour ses rôles d’actrice et pour son premier long métrage Lady Bird, n’y coupe pas et c’est bien dommage (d’ailleurs, les hommes sont beaucoup plus présents dans le film que dans le roman). Difficile de résumer en 2h toutes les aventures que les héroïnes vivent. Le film ressemble à un catalogue de leurs aventures, surtout avec le choix d’avoir déstructuré la chronologie des événements. Vraiment dommage car la réalisation est très belle (les lumières sont fantastiques !) et Saoirse Ronan en Jo est éblouissante de vie et d’énergie.

Queen Sono

Queen Sono

Série créée par Kagiso Lediga, 1 saison (en cours), 2020, Afrique du sud

Queen Sono est une agente secrète efficace quoiqu’un peu rebelle. On la suit dans ses missions à travers l’Afrique, missions qui semblent avoir un lien avec le décès de sa mère, célèbre activiste morte assassinée.

C’est une bonne idée d’avoir choisi cette héroïne charismatique pour la première série africaine Netflix ! L’intrigue est un peu dense en rebondissements sans se prendre au sérieux. Telle une James Bond moderne, Queen mène ses missions avec brio (et souvent avec beaucoup de casse et de classe !) épisode après épisode. Son personnage est complexe, plusieurs aspects de sa personnalité entrent en jeu tout au long de la série. Les personnages secondaires sont aussi intéressants même si on regrette d’en savoir si peu sur une des autres personnages féminins de la série : on espère que son potentiel narratif sera développé dans la saison 2 ! Quelque chose d’étrange tout de même dans la série : la prédominance de l’anglais alors que les scènes se déroulent dans plein de pays d’Afrique différents, aux patrimoines linguistiques riches.

Si tu savais

Si tu savais the half of it

Long métrage réalisé par Alice Wu, 2020, Etats-Unis

Ellie, « l’intello » du lycée, celle qui fait les devoirs de la moitié de la classe, se voit demander un autre type d’écrit. Paul, sportif et maladroit, voudrait conquérir le cœur d’Aster, par une lettre-déclaration d’amour. Ellie accepte… même si elle éprouve des sentiments pour Aster.

La comédie romantique pour ado avec une histoire lesbienne ? La voilà ! Reprenant la trame de Cyrano de Bergerac, Si tu savais (ou The Half of it de son titre anglais) est un film très littéraire, pleine de belles phrases et de bonnes intentions, et ça marche. On s’attache facilement aux personnages, tant principaux que secondaires, et on aime le petit suspens jusqu’à la fin pour connaître l’issue (enfin plutôt le processus, big up pour une superbe scène entre les deux héroïnes) qui mènera à la fin du film. Une chouette découverte.

Liz et l’Oiseau bleu

Liz et l'oiseau bleu

Film d’animation réalisé par Naoko Yamada et écrit par Reiko Yoshida, 2018, Japon

Mizore joue du hautbois, Nozomi de la flûte. Elles se sont rencontrées au début du lycée. Maintenant en Terminale, elles doivent faire leurs choix pour l’année suivante tandis que l’orchestre de leur lycée prépare une nouvelle pièce, le conte musical « Liz et l’Oiseau bleu », qui rappelle à Mizore son amitié avec Nozomi et cette fin d’adolescence qui approche.

Liz et l’Oiseau bleu est un film poétique, plein de musique (forcément, c’est un des thèmes principaux) avec des graphismes superbes (notamment la partie « conte »). Il explore la construction d’une amitié entre deux femmes et son potentiel basculement vers un sentiment amoureux, ainsi que le passage à l’âge adulte. Un film délicat avec uniquement des personnages féminins ! (sauf peut-être le professeur de musique)

Delphine et Carole, insoumuses

Delphine et carole insoumuses

Documentaire réalisé par Callisto Mc Nulty, 2019, France

L’actrice Delphine Seyrig et la vidéaste Carole Roussopoulos se rencontrent à la fin des années 60. Le mouvement de libération des femmes est dans l’air et ces deux femmes engagées allieront leurs talents pour filmer les femmes, leur donner la parole et raconter leurs histoires.

Ce documentaire revient non seulement sur leur amitié mais aussi sur leur travail et militantisme en commun, pour aller filmer les femmes. Dans des extraits d’interviews et de films, elles abordent tour à tour la légitimité des femmes dans le milieu très masculin qu’est le cinéma, le regard des hommes sur les femmes (male gaze), la créativité des femmes manifestantes des années 70, etc. bref, que de sujets toujours d’actualité ! Une bonne façon de découvrir ces deux figures importantes du matrimoine français (dont les deux héroïnes du film La Belle saison portent le nom) qui ont créé le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir.

Black mamba

Black mamba amel Guellaty

Court métrage réalisé par Amel Guellaty, 2017, Tunisie

Sarra vit à Tunis avec sa mère et s’apprête à se marier. A moins qu’elle n’ait une autre idée en tête…

Black mamba est surprenant : on suit Sarra dans son quotidien en imaginant le pire… et finalement, quand l’objet de ses cachotteries est révélé, on se prend à espérer avec elle. Un beau film sur une femme qui hésite entre suivre un chemin tout tracé pour elle par sa famille ou aller à la poursuite de ses rêves.