Les conquérantes

Long métrage réalisé par Petra Biondina Volpe, 2017, Suisse 

L’histoire se passe en 1971, dans le petit village suisse d’Appenzell. À l’approche d’un référendum sur le droit de vote des femmes, les villageois.es doivent se positionner : pour ou contre ? Nora, mère de famille, s’interroge… avant de mener la bataille pour l’égalité, emmenant avec elles d’autres femmes ! 

Un film “feel good” sur le militantisme et les droits des femmes, dans un contexte peu commun. La réalisatrice explore avec tendresse la manière dont ces femmes s’organisent et libèrent leur parole, se heurtant à des maris conservateurs voire violents. 

We want sex equality

Long métrage réalisé par Nigel Cole, 2010, Royaume-Uni

Printemps 1968, Londres. Rita O’Grady et ses collègues ouvrières se voient refuser une revalorisation des salaires par la direction de l’usine Ford de Dagenham. Ensemble, les 187 femmes décident de faire grève pour obtenir l’égalité ! 

Basé sur des faits réels, We want sex equality suit le quotidien de Rita (jouée par l’excellente Sally Hawkins) et de ses collègues, à l’usine et chez elles (car elles doivent composer avec les tâches domestiques qui leur sont habituellement dévolues…). Elles se heurtent à de nombreuses pressions, de la part de leurs familles ou de collègues masculins de l’usine. Pourtant, elles restent soudées et solidaires, sorores ! Et puis, que de couleurs et de bonne humeur dans ce film ! Un vrai bon moment. 

Vous pouvez aussi écouter notre chronique à propos de ce film, sur Euradio !

La belle saison

Long métrage réalisé par Catherine Corsini, 2015, France 

En 1971, c’est le début du mouvement de libération des femmes (MLF) ! Carole, parisienne en couple avec Manuel, fait partie du mouvement. Elle rencontre Delphine, fille de paysans montée sur Paris pour gagner son indépendance. Elles tombent amoureuses, mais se heurtent à une société conservatrice… 

2015 est définitivement une bonne année pour les histoire d’amours entre femmes au cinéma (voir aussi Free love) ! Catherine Corsini, féministe et lesbienne, réalise avec La belle saison un beau “femmage” aux militantes féministes des années 70. Parmi les figurantes, on reconnaît d’ailleurs quelques copines militantes ! Izia Higelin et Cécile de France sont excellentes. Un bémol important : si les scènes de nudité et de sexe n’ont rien à voir avec La vie d’Adèle et sont ici plutôt filmées d’un point de vue féminin (“female gaze”), ne sont-elles pas quand même de trop ? Izia Higelin les a particulièrement mal vécues… 

Free Love

Long métrage réalisé par Peter Sollett, 2015, États-Unis

Laurel est inspectrice de police dans le New-Jersey. Elle rencontre Stacie. Les deux femmes tombent amoureuses, achètent une maison et s’installent ensemble. Tout bascule le jour où Laurel découvre qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale… Elle va alors devoir se battre pour que Stacie touche sa pension de policière, ce qui lui permettra de payer le prêt de la maison. 

Free Love est adapté du court-métrage Freeheld de Cynthia Wade, portant sur l’histoire vraie de Laurel Hester et Stacie Andree. C’est un très beau film, porté par le duo Ellen Page (déjà vue dans Bliss, Juno et Tallulah) – Julianne Moore qui fonctionne à merveille (oui, malgré la différence d’âge !). Les deux héroïnes lesbiennes se battent contre le patriarcat et la lesbophobie avec un courage incroyable. Le film raconte aussi l’entrée dans le militantisme, et c’est une belle réussite. La bande originale accompagne très bien le film et sa fin, inéluctable. 

Aurore

Long métrage réalisé par Blandine Lenoir, 2017, France

A 50 ans, Aurore affronte perte d’emploi et ménopause, heureusement avec le soutien de ses filles et de sa meilleure amie. C’est alors qu’elle croise par hasard son amour de jeunesse… 

Un coup de coeur ! Agnès Jaoui étincelle dans ce film drôle et émouvant, “femmage” à la sororité et aux femmes quinquagénaires habituellement invisibilisées. Le féminisme est au rendez-vous, et pas qu’un peu ! Les militantes s’amuseront à repérer les symboles, affiches (et même une vidéo !) présents dans les décors. Avec en prime un passage succulent dans la Maison des Babayagas, cette résidence autogérée pour femmes âgées, fondée par Thérèse Clerc à Montreuil. On ose imaginer qu’il aurait même été possible de supprimer carrément l’amour de jeunesse du scénario !

Blandine Lenoir est également réalisatrice du film Annie Colère, qu’on vous conseille !

Wonder Woman 

Long métrage réalisé par Patty Jenkins, 2017, États-Unis

Diana vit sur une île secrète peuplée d’Amazones… jusqu’au jour où un pilote américain s’écrase sur l’île. Elle le sauve, puis décide de l’accompagner pour combattre à ses côtés, alors que la Première Guerre mondiale bat son plein. Elle découvre alors l’immensité de ses pouvoirs. 

Enfin un film avec une super-héroïne, qui plus est réalisé par une femme ! Oui, mais… Contrairement à Captain Marvel, les clichés restent bien ancrés dans ce blockbuster pourtant markété féministe. Bien peu indépendante des hommes qui l’entourent, Wonder Woman porte une tenue hypersexualisée (coucou les bottes à talons, trop pratique pour combattre) et vit une histoire d’amour gnangnan au possible… Dommage. Et pour voir la suite, c’est Wonder Woman 1984 qu’il faut regarder.

Captain Marvel 

Long métrage réalisé par Anna Boden et Ryan Fleck, 2019, États-Unis

Dans les années 1990, Vers est une combattante humanoïde de race Kree, qui vit sur la planète Hala. Un conflit oppose les Kree aux Skrulls. Au cours de ce conflit, Vers débarque sur Terre… Elle découvre alors qu’elle est en réalité humaine et se nomme Carol Denvers… Elle va devenir une des héroïnes les plus puissantes que la Terre ait jamais connu.

Pour les fan.e.s de super-héros en manque de super-héroïnes ! On a apprécié la tenue non sexualisée de Captain Marvel (exit les chaussures à talons), la sororité et l’absence d’histoire d’amour. Il faut dire que le film est co-réalisé par une femme, et que 4 des 5 scénaristes sont également des femmes… ce qui est assez rare pour le noter ! 

Big Eyes

Long métrage réalisé par Tim Burton, 2014, États-Unis, Canada

Big Eyes raconte l’histoire vraie de Margaret Keane, peintresse des années 50-60. Son mari, Walter Keane, a connu un succès phénoménal en vendant les toiles de son épouse… en son nom à lui. Jusqu’au début des années 80, quand Margaret lui intente un procès et que la vérité triomphe.

Une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art est racontée dans ce film, qui montre aussi l’emprise et la violence exercée par Walter sur Margaret. Toutefois, on se sent parfois mal à l’aise face au film, quand la culpabilité de l’imposture semble presque incomber à la peintresse elle-même.

Pour découvrir une autre histoire d’imposture, on vous conseille le film Colette.

Les invisibles

Long métrage réalisé par Louis-Julien Petit (adapté du livre de Claire Lajeunie, Sur la route des invisibles, femmes dans la rue), 2018, France

L’Envol est un centre d’accueil de jour pour femmes en situation de rue. La municipalité décide de fermer le centre dans 3 mois, pour “absence de résultats”… L’équipe de travailleuses sociales se mobilise pour insérer ou réinsérer les femmes, dans ce court laps de temps… 

De beaux portraits de femmes combattantes, travailleuses sociales comme bénéficiaires, dans cette comédie française portée par d’excellentes actrices. Des scènes très drôles qui nous font rire, même si on n’oublie jamais la réalité des situations vécues par les femmes exclues et l’absurdité du système administratif qui demande de l’efficacité. Un vrai beau moment de cinéma !

Populaire

Long métrage réalisé par Régis Roinsard, 2012, France, Belgique 

En 1958, Rose Pamphyle quitte son village et débarque à Lisieux : elle veut devenir secrétaire ! Elle est recrutée par Louis Echard, impressionné par sa vitesse de frappe à la machine. Il décide alors de l’inscrire à un concours de vitesse dactylographique, qui regroupe des centaines de femmes secrétaires… 

Bon, vraiment, le personnage joué par Romain Duris est INSUPPORTABLE : il décide tout pour Rose (Déborah François), il a mauvais caractère, il est obsédé par la compétition. On a TRÈS envie de crier à l’héroïne de s’en débarrasser au plus vite ! On n’échappe pas non plus aux mièvreries… C’est très dommage, car le film est sympathique, en mode rétro, et le thème peu commun.