Rebelle

Long métrage d’animation réalisé par Mark Andrews et Brenda Chapman, 2012, États-Unis, Ecosse

La princesse Merida est une jeune femme indépendante qui… refuse de se marier. Alors que ses parents convoquent les chefs des clans voisins pour départager lequel de leurs fils pourrait être marié à Merida, celle-ci les ridiculise et s’enfuit. Sur son chemin, elle croise une sorcière et change accidentellement sa mère en ourse…

Ce film Disney a beaucoup fait parler quand il est sorti, et pour cause. Adieu les princes charmants ! Ici, la princesse ne doit pas trouver l’amour de sa vie mais se réconcilier avec sa mère pour vaincre son sort. Autre élément phare de l’héroïne : ses cheveux. Merida est loin du stéréotype de princesse sage aux cheveux blonds et lisses : sa tignasse rousse, bouclée et mal coiffée est une illustration parfaite de sa rébellion. Une belle histoire d’héroïne à regarder en famille !

Mulan

Long métrage d’animation réalisé par Tony Bancroft et Barry Cook, 1998, États-Unis, Chine

Fa Mulan est une jeune femme en âge d’être mariée, ce qui l’intéresse bien peu… La guerre contre les Huns étant déclarée, elle s’habille en homme et prend les armes à la place de son père, trop âgée pour combattre. Il lui faudra alors s’intégrer et passer inaperçue au milieu des hommes de l’armée.

Grand classique de Disney, Mulan est une des premières héroïnes pour les enfants à n’en faire qu’à sa tête et à vouloir s’affranchir des traditions. Elle est courageuse, parfois hésitante, parfois absolument résignée, elle est en fait une héroïne à qui il est facile de s’identifier. On regrette qu’elle n’ait pas plus de femmes alliées au cours de son histoire et qu’il lui faille absolument son histoire d’amour. Elle reste pourtant une de nos héroïnes Disney préférées !

Atomic Blonde

Long métrage réalisé par David Leitch, 2017, États-Unis, Allemagne

Lorraine Broughton est l’une des meilleures agentes secrètes du Royaume-Uni. Elle est donc envoyée pour résoudre une affaire sensible à Berlin, en pleine guerre froide.

Bon ok, on devrait s’en douter vu le titre du film (résumer un personnage féminin à sa couleur de cheveux, quelle originalité), Atomic Blonde est certes un film d’action avec une héroïne, mais le scénario comme la réalisation sont vraiment désespérants. Héroïne hyper stéréotypée et sexualisée (voire pornifiée) tout au long du film, tout est fait pour montrer Charlize Theron nue, chemise bien ouverte, en mini-jupe et perchée sur des talons d’une hauteur improbable (mais comment fait-elle pour courir après les méchants ?!). Et il en est de même pour l’autre personnage féminin (oui, le film passe le test de Bechdel par contre). Bref, une déception, à regarder si VRAIMENT vous êtes en manque d’héroïne. 

Conspiracy

Long métrage réalisé par Michael Apted, 2017, Royaume-Uni, République Tchèque

Ancienne interrogatrice de la CIA, partie après un cas particulièrement traumatisant, Alice Racine est rappelée pour déjouer une attaque prévue à Londres. Rapidement rejointe par de nombreux collègues pour l’aider, elle se rend compte que son équipe a été infiltrée.

Voilà enfin un bon film d’action et d’espionnage avec une héroïne, alors que les films de ce genre ont du mal à se passer du bon héros viril et blanc, sûr de lui. Résultat ? L’histoire tient la route (non, ça n’est pas un film bidon où on aurait placé une héroïne pour satisfaire un public exclusivement féminin en manque de représentation) et emporte le public dans l’intrigue. Certes, il y a encore des efforts à faire en termes de parité des personnages : il n’y a que deux personnages féminins mais… le film passe le test de Bechdel. Sans spoiler, la fin appellerait même à une suite, à l’image de la saga Jason Bourne… à surveiller dans les prochaines années ?

Trois visages

Long métrage réalisé par Jafar Panahi, 2018, Iran

Une célèbre actrice iranienne reçoit une vidéo d’une jeune femme désespérée, implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice. Accompagnée d’un ami réalisateur, elle entame un voyage pour tenter de retrouver la jeune fille et de comprendre la situation.

Le scénario est intéressant, et parfois déroutant car il laisse les spectatrices et spectateurs dans le doute : s’agit-il d’une manipulation ? Voire d’un piège pour l’actrice ayant réussi à s’affranchir des traditions ? Ou est-ce réellement un appel au secours ? S’agit-il d’une récit inventé ou d’un mélange entre la réalité et la fiction (les personnages du milieu du cinéma portent a priori leurs noms d’actrices et acteurs) ? A vous de vous faire votre propre idée. Cela reste un film notable pour plusieurs aspects, malgré certaines scènes de violence dont le film aurait pu se passer.

La brindille

Long métrage réalisé par Emmanuelle Millet, 2011, France

Sarah a 20 ans, et au cours de son stage, elle s’effondre. Prise en charge par les secours et quelques examens plus tard, elle apprend qu’elle est enceinte, de 6 mois. Face à l’impossibilité d’avorter à ce stade de sa grossesse, elle choisit d’accoucher sous X.

Ce film suit la vie de Sarah pendant ses 3 derniers mois de grossesse. Regards culpabilisants, mots réprobateurs des gens, incompréhension de son entourage face à sa détermination. Tout est là et on a d’abord du mal à savoir où la réalisatrice veut en venir. Tout semble décourager l’héroïne d’accoucher sous X et « d’abandonner » ce bébé non désiré… Pourtant il faut avoir confiance en la réalisatrice et rappeler que le regard et la direction d’une femme pour parler de ce sujet peut en changer le traitement habituel. 

Djam

Long métrage réalisé par Tony Gatlif, 2017, France, Grèce, Turquie

Djam est une jeune femme traverse les pays de la Grèce à la Turquie pour chercher une pièce qui lui permettra de réparer le bateau de son beau-père. Sur le chemin, elle fait la connaissance d’une jeune française, Avril, qu’elle prend sous son aile, et elles font le chemin ensemble.

Tout de suite, le scénario interpelle et promet un beau récit. Pourtant, le film aurait pu aller plus loin, notamment dans la complicité entre les 2 femmes… C’est vraiment dommage que le personnage d’Avril soit si peu étoffé. Djam est présentée comme une femme libre et qui fait ce qu’elle veut, mais on reste peu convaincues pendant le film, probablement parce que peu de stéréotypes sont déconstruits. Encore une fois, il s’agit ici du regard idéalisant d’un homme sur ces jeunes femmes. 

Mary Shelley

Long métrage réalisé par Haifaa Al Mansour, 2018, Irlande, États-Unis

Un biopic sur Mary Wollstonecraft Godwin (future Mary Shelley), autrice de Frankenstein, qui retrace sa jeunesse à partir de 1814 et notamment la période de sa rencontre avec le poète Percy Bysshe Shelley qui deviendra son époux.

Une réalisatrice, une scénariste, une compositrice, 2 productrices sur 3… déjà le générique annonce la couleur ! A part, comme toujours, 2-3 scènes dont on aurait pu se passer, c’est globalement un beau film de matrimoine, qui met réellement en valeur le parcours de créatrice de Mary Shelley et tout ce qui l’a amené à son oeuvre majeure.

Lou Andreas-Salomé

Long métrage réalisé par Cordula Kablitz-Post, 2016, Allemagne, Suisse

Femme de lettres, intellectuelle importante de la fin du XIXème siècle en Europe et une des premières femmes psychanalystes, Lou Andreas-Salomé a enfin droit à son biopic, raconté comme des mémoires.

On peut regretter que le film se concentre (trop) sur ses histoires d’amour et d’amitié avec les hommes de son entourage qui eux, ont trouvé place dans les livres d’histoire (Nietzsche, Rilke, Freud…)… Il aurait pourtant été intéressant d’approfondir ses pensées et œuvres qui sont seulement survolées. Mais il est tout de même intéressant et plaisant de découvrir cette femme importante pour l’autonomisation et l’indépendance des femmes, résolument décidée à ne jamais se marier, en bref, une pionnière de son temps.

La reine garçon

Long métrage réalisé par Mika Kaurismäki, 2017, Finlande, Suède

Kristina de Suède est élevée « comme un homme » et proclamée « Roi de Suède » par son père pour qu’elle puisse lui succéder. Grande mécène, lesbienne, importante reine européenne à son époque, ce film raconte sa vie romancée. 

Dans La reine garçon, la réalisation est portée par un homme et ça se voit : on n’échappe pas au “male gaze”, le regard sexualisant des hommes sur les femmes. Pourtant, c’est un film qui permet de faire connaissance avec une femme importante de l’histoire européenne du 17ème siècle et qui mérite donc un détour.