Always be my maybe

Long métrage réalisé par Nahnatchka Khan, 2019, États-Unis

Sasha et Marcus se connaissent depuis l’enfance et ont d’abord été meilleurs amis avant d’être brièvement amoureux. Quand 15 ans plus tard, Sasha, devenue une cheffe renommée, vient ouvrir un nouveau restaurant dans sa ville d’origine, elle recroise Marcus, toujours musicien de quartier… vous devinerez bien la suite !

Une comédie romantique qui casse les codes et les stéréotypes, ça existerait vraiment ? Eh bien Always by my maybe propose quelque chose qui y ressemble. Certes, on retrouve le couple hétéro, l’amour d’une vie, les ex “bad boy” (comprendre potentiellement violents mais soi-disant sexy pour le public…) mais ces éléments sont rapidement compensés par du positif. Amitié entre femmes, modèle féminin structurant, lesboparentalité, différence de statut et de salaire visible entre les deux personnages principaux, en faveur de l’héroïne, qui n’est jamais remise en question… Et une héroïne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et expose ses désirs sans réserve ! De quoi passer un bon moment.

Maléfique

Long métrage réalisé par Robert Stromberg, 2014, États-Unis

Maléfique vivait en paix sur ses terres lorsque le roi voisin décide de lui faire la guerre… Mais Maléfique est aussi sorcière et pour se venger, elle lance une malédiction à la toute jeune princesse Aurore, fille du roi. Les années passant, Maléfique se rend compte que la princesse Aurore pourrait être la clé de la paix entre les différentes parties.

Si vous avez grandi avec des films Disney, le personnage de cette sorcière iconique ne vous est pas inconnu. Et pourtant, qui connaît sa véritable histoire ? Voilà une version retravaillée, retournée pour changer de point de vue, et cette expérience est plus qu’intéressante. C’est ici un vrai film sur la sororité et la domination masculine, la manipulation des hommes, la division des femmes mais aussi l’entraide et l’amour entre femmes (qui sont plus fortes que tout). Une vraie surprise pour ce blockbuster ! A partir de 9 ou 10 ans. 

Bandidas

Long métrage réalisé par Joachim Rønning et Espen Sandberg, 2006, France, Mexique, États-Unis

Mexique, 1880. Deux femmes issues de milieux complètement différents (la fille d’un pauvre fermier et la fille d’un riche banquier) vont unir leurs forces contre un financier qui saisit illégalement des terres pour y installer le chemin de fer… 

Dans Bandidas, deux héroïnes fortes s’unissent contre un homme… Malheureusement, le film comporte un bon paquet de bémols. D’abord, il y a beaucoup de scènes de chamailleries en tous genre, la sororité est longue à arriver. Ensuite, les deux femmes sont souvent hypersexualisées, notamment dans une scène particulièrement gênante… Et puis finalement, elles suivent pendant les trois quarts du film les instructions d’un homme, qui les dirige. Sans surprise, le film est réalisé par deux hommes.

Mademoiselle

Long métrage réalisé par Park Chan-wook (adapté du roman Du bout des doigts de Sarah Waters), 2016, Corée du sud 

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement. 

L’histoire se passe en Corée du sud, pendant l’occupation japonaise des années 30. Sookee, une voleuse, est engagée par un escroc pour devenir la servante d’une riche japonaise, Hideko. L’objectif de Sookee : qu’Hideko tombe amoureuse de l’escroc, pour qu’il l’épouse et devienne riche. Oui, mais Sookee et Hideko tombent amoureuses… 

Mademoiselle, c’est un peu le nouveau La vie d’Adèle… ce qui signifie : BEAUCOUP de “male gaze”. Les scènes de nudité et de sexe sont LONGUES et filmées avec un regard masculin intrusif assez dégueulasse, quand elles ne sont pas aussi totalement irréalistes… Au passage, on a droit à un oncle pornographe-sadique et aux scènes de violences qui vont avec (clairement filmées sous un angle complaisant et ultra malsain). Il y a également des scènes de domination entre les deux jeunes femmes, assez gênantes. Passé ce constat et en retirant beaucoup de scènes, le film pourrait être intéressant : il dépeint l’histoire de deux héroïnes qui se libèrent de la violence masculine dans la sororité et l’amour… Dommage, donc. 

Pour vous changer les idées avec un film de très loin meilleur et avec la même actrice Kim Tae-ri, on vous conseille Petite forêt.

Vaiana

Long métrage d’animation réalisé par John Musker et Ron Clements, 2016, États-Unis

Vaiana est la fille du chef du village, destinée à devenir cheffe à son tour. Mais elle aspire à voyager, à voguer loin du lagon… Impossible, répond son père, c’est trop dangereux ! Pour sauver son île menacée et avec l’aide de sa grand-mère conteuse, elle part à la recherche d’un demi-dieu…

Vaiana fait partie de ses héroïnes modernes, qui se battent pour leur liberté ! Les autres personnages féminins (mère, grand-mère, déesse) sont forts aussi, et les relations entre elles sont très belles. Pas de prince « charmant » ici, et même pas d’histoire d’amour du tout ! Et en plus : des chouettes chansons !

Les Gardiennes

Long métrage réalisé par Xavier Beauvois, 2017, France

Le film raconte l’histoire de plusieurs femmes qui font fonctionner une exploitation agricole pendant la Seconde Guerre mondiale, en l’absence des hommes de la famille…

Dommage, on s’attendait à une belle fresque sorore, mais tout tourne… autour des hommes. Plutôt que de mener leur vie sans eux, les femmes du film attendent, attendent, attendent… Elles ne discutent quasiment pas entre elles, les seuls dialogues se font entre hommes revenus en permission. Si les personnages sont sublimes et très bien jouées (notamment celui d’Iris Bry), que leur force de travail et leur grand courage sont loués, elles sont sans cesse mises en concurrence, notamment amoureuse. On imagine que la réalisation par un homme, inspiré d’un roman également écrit par un homme, n’aide pas.

Zootopia

Long métrage d’animation réalisé par Byron Howard, Rich Moore, Jared Bush, 2016, États-Unis

Judy Hopps est une lapine. Depuis toute petite, elle n’a qu’un rêve : entrer dans la police. Oui, mais jamais une lapine, un animal aussi petit, mignon et inoffensif, n’est entrée dans la police ! En réussissant le concours haut la main, elle pourrait bien changer la donne, notamment lors d’une enquête concernant d’étranges disparitions…

Pour un Disney, on ne s’attend au premier abord pas à voir se dérouler une intrigue policière. Et quand elle est menée par un personnage féminin, c’est encore plus savoureux ! Le film est à double message comme souvent, et les plus âgé.e.s pourront observer des parallèles dans les inégalités entre les animaux dits forts et puissants et les autres petits et mignons, échos aux stéréotypes qui justifient les inégalités entre les femmes et les hommes. Un chouette moment pour jeunes et moins jeunes.

Marie Stuart, Reine d’Ecosse

Long métrage réalisé par Josie Rourke, 2018, Royaume-Uni

Marie, mariée à l’âge de 16 ans au roi de France et veuve 2 ans plus tard, rentre dans son Écosse natale, terre catholique en résistance face aux velléités d’annexion de sa voisine l’Angleterre, où le protestantisme est devenue religion d’Etat et où règne Elizabeth.

Réalisé par une femme, ce film retrace la vie de Marie Stuart, avec en fil rouge ses relations avec l’autre grande reine de l’époque, Elizabeth Ière. Si tout n’est apparemment pas historiquement avéré, le film offre des beaux moments de sororité entre deux grandes reines, qui font plaisir aux féministes que nous sommes ! 

Prendre le large

Long métrage réalisé par Gaël Morel, 2017, France, Maroc

Edith, 45 ans, est licenciée de son usine textile et accepte d’être « reclassée » dans la même usine qui délocalise au Maroc.

Prendre le large n’est certes pas l’incontournable de l’année 2017, mais il reste une belle histoire, avec des personnages féminins forts (et masculins quasiment inexistants, car pensés comme les « enfants de » plutôt que des adultes à part entière). L’héroïne, incarnée très justement par Sandrine Bonnaire, a par ailleurs un profil (âge, situation sociale, etc.) encore peu représenté dans le cinéma français. Découvrez aussi le film Crash Test Aglaé : un synopsis proche, un style très différent !

Queen of Katwe

Long métrage réalisé par Mira Nair, 2016, États-Unis, Ouganda

Phiona Mutesi est une jeune adolescente qui survit avec sa famille dans le bidonville de Katwe en Ouganda. Elle entre un jour dans un club d’échec pour les enfants du quartier, tenu par un ancien joueur de football… et se révèle brillante.

Inspiré d’une histoire vraie, ce film est une belle histoire de réussite, avec une héroïne noire et africaine, qui au passage visibilise une fille dans le milieu très masculin des échecs. De très beaux moments également avec sa mère, qui se bat seule et avec très peu de moyens pour élever ses enfants. 

Pour une autre histoire d’héroïne qui joue aux échecs, découvrez la série Le jeu de la dame.