Land Girls

Série créée par Roland Moore, 3 saisons, 2009-2011, Royaume-Uni

Seconde Guerre mondiale, Nancy et Joyce arrivent en train dans un village de la campagne anglaise pour rejoindre la ferme à laquelle elles ont été affectées pour soutenir « l’effort de guerre » en participant aux travaux agricoles. Elles y feront la rencontre de 2 autres femmes, Bea et Annie, et une foule d’autres personnages avec qui elles partageront désormais leur quotidien.

Sans être la meilleure des séries, Land girls a le mérite de nous faire découvrir un pan de l’histoire des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale : la Women’s Land Army, qui a recruté des dizaine de milliers de femmes dans les campagnes anglaises pour effectuer les travaux des hommes partis à la guerre. A part cela, on suit leur quotidien, leurs amitiés, leurs histoires d’amour, leurs joies et leurs tristesses en temps de guerre.

Queen Sono

Queen Sono

Série créée par Kagiso Lediga, 1 saison (en cours), 2020, Afrique du sud

Queen Sono est une agente secrète efficace quoiqu’un peu rebelle. On la suit dans ses missions à travers l’Afrique, missions qui semblent avoir un lien avec le décès de sa mère, célèbre activiste morte assassinée.

C’est une bonne idée d’avoir choisi cette héroïne charismatique pour la première série africaine Netflix ! L’intrigue est un peu dense en rebondissements sans se prendre au sérieux. Telle une James Bond moderne, Queen mène ses missions avec brio (et souvent avec beaucoup de casse et de classe !) épisode après épisode. Son personnage est complexe, plusieurs aspects de sa personnalité entrent en jeu tout au long de la série. Les personnages secondaires sont aussi intéressants même si on regrette d’en savoir si peu sur une des autres personnages féminins de la série : on espère que son potentiel narratif sera développé dans la saison 2 ! Quelque chose d’étrange tout de même dans la série : la prédominance de l’anglais alors que les scènes se déroulent dans plein de pays d’Afrique différents, aux patrimoines linguistiques riches.

Girlboss

Girlboss avec Britt Robertson

Série créée par Kay Cannon, d’après le roman #GIRLBOSS de Sophia Amoruso, 1 saison, 2017, Etats-Unis

Au milieu des années 2000, Sophia est une jeune adulte insolente, inconsciente, insupportable, bref, immature. Elle saute de petit boulot en petit boulot, sans assurance maladie ni certitude de pouvoir payer son loyer. Un jour, dans une friperie, elle trouve une veste vintage qu’elle revend à prix d’or sur Ebay. Et si sa voie était celle de la mode vintage ?

On pourrait croire que Girlboss est une énième série comédie romantique avec une jeune femme blanche évoluant d’histoire d’amour en histoire d’amour, mais ça n’est pas le cas. Ici, c’est la construction d’une femme et son passage à l’âge (vraiment) adulte dont il est question, à travers sa réalisation professionnelle. Car loin d’être un passe temps, Sophia va se lancer corps et âme dans cette entreprise. Sa détermination est féroce, à la hauteur de son originalité, et c’est vraiment un point fort de la série. On a aussi beaucoup aimé la relation très juste qu’elle entretient avec sa meilleure amie, avec ses hauts et ses bas. Comme Trinkets, les épisodes sont rythmés par une super bande son, ce qui ne gâche rien ! La série est (très) librement inspirée de la vie de Sophia Amoruso. Dommage qu’elle ait été arrêtée après seulement une saison.

Self Made

Mini-série réalisée par Kasi Lemmons, 2020, Etats-Unis (4 épisodes)

A la fin du XIXème siècle, Sarah est blanchisseuse. Une créatrice de produits cosmétiques l’aide à réparer ses cheveux… mais refuse qu’elle devienne vendeuse de ses produits. Sarah décide alors de créer sa propre marque de produits pour les cheveux des femmes noires… et deviendra Madam C.J. Walker, première femme d’affaires noire américaine à devenir millionnaire par elle-même.

Cette mini-série est adaptée (très librement) de la biographie d’A’Lelia Bundles, petite-fille de Madam C.J. Walker. L’histoire est très prenante, elle visibilise les femmes noires et leur force, l’héroïne est jouée par la formidable Octavia Spencer : voici encore une mini-série qui se bingewatche (on a enchaîné avec Unorthodox) ! Cependant, c’est très « hollywoodien ». On a beaucoup regretté la rivalité entre femmes, permanente et centrale dans la série, qui plus est en sachant qu’elle est en partie inventée. On vous conseille la lecture de cette interview (en anglais) de la biographe pour en savoir plus sur la vie de cette héroïne et pour démêler le vrai du romancé !

Unorthodox

Mini-série créée par Anna Winger et Alexa Karolinski, 2020, Allemagne (4 épisodes)

Esty a grandi dans la communauté juive ultra-orthodoxe de Williamsburg à New-York. Mariée à 18 ans, enceinte un an après, elle décide de fuir en Allemagne, à Berlin. Elle y rencontre un groupe d’étudiant.e.s musicien.ne.s et décide d’obtenir une bourse pour entrer dans le même conservatoire. Mais pendant ce temps, son mari et un cousin traversent l’Atlantique à sa poursuite…

Cette adaptation des mémoires de Deborah Feldman est une belle surprise ! La série montre à la fois l’actuel (le Berlin moderne et branché) et le passé (la jeunesse et le mariage d’Esty, la communauté hassidique et ses pratiques). On suit Esty dans sa quête de liberté et dans la recherche de qui elle est. A bingewatcher ! On vous conseille aussi de regarder le making-of de la série, très intéressant. Et dernière info : le livre de Deborah Feldman sera traduit en français à l’été 2020 !

His Dark Materials : A la croisée des mondes

His dark materials lyra

Série créée par Jack Thorne, adaptée de la trilogie de Philip Pullman A la croisée des mondes, depuis 2019, Royaume-Uni

Dans un monde parallèle au nôtre, l’univers de l’intrépide Lyra est bouleversé lorsque son ami Roger est enlevé par les Enfourneurs. Elle s’engage alors dans un long voyage qui la mènera vers le nord et vers d’autres mondes.

Ça fait longtemps qu’on l’attendait, cette adaptation de la célèbre série de Philip Pullman ! Après une adaptation en film moyennement réussie, cette série est assez bluffante ! Très fidèle à l’univers des romans, elle peut se savourer sans connaître l’univers. Les acteurs et actrices sont convaincant.e.s, notamment Ruth Wilson qui incarne la terrifiante et glaciale Mrs Coulter. Attention, si l’héroïne est une adolescente, l’univers est assez sombre et peut-être pas forcément approprié aux plus jeunes de vos adolescent.e.s.

Le roman d’origine a également fait l’objet d’une adaptation en bande dessinée.

The Marvelous Mrs. Maisel

Marvelous Mrs Maisel

Série créée par Amy Sherman-Palladino, depuis 2017, Etats-Unis

New-York, 1958. Miriam, dite « Midge » Maisel, est une épouse juive exemplaire qui aide volontiers son époux Joel dans son envie de faire du stand-up amateur. Quand Joel la quitte, Midge retrouve ses repères dans le stand-up et s’avère pleine d’humour et réellement brillante.

The Marvelous Mrs. Maisel est une série très rafraîchissante. On voit l’héroïne prendre son envol et son indépendance malgré toutes les contraintes liées à sa séparation. L’actrice principale, Rachel Brosnahann, est lumineuse, et la musique et bien sûr l’humour sont omniprésents. Si vous n’avez aucun lien de près ou de loin avec le judaïsme, peut-être que certaines blagues vous échapperont mais on peut globalement suivre l’ensemble avec plaisir. On a aussi particulièrement apprécié la complicité et amitié qui se crée entre Midge et une autre femme (atypique pour Midge et son milieu social). Une bonne découverte, à regarder avec plaisir.

Pour découvrir une autre héroïne qui plaque tout pour faire du stand-up, on vous conseille Bhaag Beanie Bhaag.

Les espionnes racontent

Les espionnes racontent

Série documentaire animée réalisée par Aurélie Pollet, 2018, France

Pouvez-vous donner les noms de 3 espions ? Et ceux de 3 espionnes…? Dans « Les espionnes racontent », découvrez une histoire d’espionne du XXème siècle par épisode !

Voilà une série utile pour connaitre encore plus de femmes aux actions extraordinaires ! De la Russie à Israël, de Paris à Washington, ce sont 6 portraits de femmes fascinantes qui sont dressés ici. Des épisodes de 6 minutes environ, inspirés de l’essai du même titre écrit par Chloé Aeberhardt.

Tous les épisodes sont en accès libre sur le site d’Arte.

Dans le même style et même format, on vous conseille également la série Les Culottées.

Coisa Mais Linda

Coisa mais linda

Série créée par Giuliano Cedroni et Heather Roth, depuis 2019, Brésil

1959. Maria Luíza quitte São Paulo pour Rio de Janeiro afin d’y retrouver son mari. Mais une fois à Rio, le mari est introuvable, l’appartement vide et le restaurant qu’il devait ouvrir n’est absolument pas prêt. Passée la surprise, Maria Luíza décide de rester à Rio et de faire du restaurant un club de musique.

Coisa Mais Linda parle d’une chose : l’émancipation des femmes. Car ce n’est pas une seule héroïne que nous offre la série mais 4. Chacune cherche à respirer et à trouver sa liberté, en pouvant compter sur les autres femmes de la série et en se détachant d’un mari disparu, d’un mari violent, d’un père trop patriarcal, d’amants peu fiables, etc. C’est sûr, dans cette série, les hommes ont rarement (voire jamais ?) le beau rôle ! La série est lumineuse, accompagnée d’une superbe bande son de bossa nova. On aime aussi qu’elle aborde le sujet du racisme : une des 4 héroïnes, racisée, a la même importance narrative que les 3 femmes blanches de classe aisée. C’est juste dommage que des scènes explicites de sexe ponctuent la série régulièrement, ainsi qu’une de viol (mais pourquoi continuer à montrer des viols de cette manière-là en 2019 ?!). Attention, la fin de la saison 1 est vraiment décevante et rageante à tous points de vue : un conseil, arrêtez-vous 5 minutes avant la fin (heureusement, la saison 2 vaut quand même le coup).

Dear White People

Série créée par Justin Simien, depuis 2017, Etats-Unis

Sur le campus de Winchester, Samantha White anime quotidiennement une émission de radio intitulée « Dear White People ». Au programme : la dénonciation des comportements et discriminations racistes sur le campus. Et ce n’est pas du goût de tout le monde…

Une série nécessaire, ancrée dans l’actualité ! Les personnages sont successivement héros et héroïnes de chaque épisode, offrant des points de vue différents sur de nombreux sujets, sans jugement. Plusieurs femmes sont héroïnes, parlent de la place des femmes noires, d’intersectionnalité. Bon, il faut aimer le style particulier de cette série qui s’étire en longueur, les références nombreuses et pas toujours évidentes à saisir (d’autant plus bien sûr pour nous, Françaises blanches).