Scandal

Scandal kerry washington

Série créée par Shonda Rhimes, 2012-2018 (7 saisons), Etats-Unis

Olivia Pope est une experte en relations publiques, connue pour ses compétences en gestion de crise. Elle tient un cabinet et résout les affaires qui lui sont confiées avec brio avec son équipe. Jusqu’à ce qu’un de ses amis, Fitzgerald Grant, aujourd’hui président des Etats-Unis, fasse appel à elle…

L’idée de départ de la série est assez bonne : d’un côté, une équipe attachante et efficace, menée par une femme brillante, s’occupe d’affaires à résoudre pour sauver la réputation de ses clients. De l’autre, la vie privée de cette femme noire et forte, Olivia Pope, modèle de réussite, qui n’hésite pas à exprimer ce qu’elle pense et ce qu’elle veut (notamment en amour). Mais saison après saison, le scénario s’enlise et la série devient de plus en plus mélo. Dommage ! On vous conseille tout de même de commencer et vous verrez bien à quel moment vous lâcherez !

Et pour plus de séries de Shonda Rhimes, rendez-vous avec l’équipe de Grey’s Anatomy et de Murder. Pour revoir Kerry Washington dans une autre série, nous vous conseillons Little Fires Everywhere.

Little Fires Everywhere

Little fires everywhere

Série créée par Liz Tigelaar, 2020 (1 saison), Etats-Unis, d’après le roman de Celeste Ng

Hiver 1997-1998, Elena contemple les restes de sa grande maison, en cendres après un incendie. Quelques mois plus tôt, Mia arrive avec sa fille adolescente à Shaker Heights. Elles trouvent un logement loué par Elena, mère parfaite d’une famille idéale composée de son époux et de 4 adolescent.e.s. Rapidement, les deux familles se rapprochent.

Racisme, sexisme, classisme, droits des femmes, homosexualité, les thèmes qui traversent cette série sont multiples, souvent abordés de manière frontale pour les personnages, rangés en deux camps qui s’affrontent : celui de la famille blanche et bourgeoise installée depuis longtemps, et celui de la famille noire monoparentale et nomade. Little Fires Everywhere, c’est aussi une série qui parle de ce qu’est être une bonne mère et de la difficulté à assumer ce rôle tout simplement, que ce soit d’un bébé ou d’adolescent.e.s (à ce sujet, allez voir aussi le film Tallulah). Le suspens tient en haleine pendant les 8 épisodes de la série, et on se demande sans cesse le ou laquel.le des personnages a finalement mis le feu à cette maison tant les étincelles émergent de tous côtés. Une vraie bonne découverte !

Pour bingewatcher une autre série récente avec Reese Witherspoon, on vous conseille The Morning Show et Big Little Lies, et pour Kerry Washington, l’incontournable Scandal.

Les Envolées

Série créée par Diego Martínez Ulanosky, 2020, Mexique

Rocío, Carlota et Vera sont 3 amies d’une vingtaine d’années, qui vivent à Mexico. Aucune n’est pleinement satisfaite de sa vie… La première doit partir poursuivre ses études de médecine en Europe, avec son copain : sa vie semble toute tracée. Carlota est poète et militante féministe ; elle entretient une relation avec un cyber-petit-ami qu’elle n’a jamais rencontré, à qui elle envoie des photos et vidéos d’elle nue. Vera est blogueuse mode, aux tendances autodestructrices. Avant que leurs routes se séparent, Vera propose à ses amies un road trip en direction d’Oaxaca. Sur la route, elles rencontrent Marcela, une jeune femme bien moins privilégiée…

Cette série étonnante a provoqué chez nous des sentiments assez ambivalents. Du positif : 4 jeunes femmes libres aux caractères bien trempés, dont l’une est ouvertement féministe, qui se cherchent. De la sororité, des poils, un début de réflexion sur les inégalités sociales au Mexique, de la musique et plein de couleurs. Et puis du négatif : c’est franchement assez énervant de voir les 3 héroïnes privilégiées s’en foutre parfois royalement des personnes qui les entourent et des conséquences de leurs actes… même si, progressivement, leurs comportements évoluent. Leur vie tourne beaucoup autour d’hommes, souvent passablement toxiques. Les scènes de sexe sont nombreuses et sont montrées frontalement, de même que les violences sexuelles. Le male gaze est bien présent et les insultes (sexistes) nombreuses. Bref, une série qui ne plaira peut-être pas à tout le monde !

The Morning Show

Série dirigée par Kerry Ehrin, depuis 2019, Etats-Unis (en cours)

Depuis 15 ans, la matinale de la chaîne UBA est présentée par Alex Levy et Mitch Kessler. Oui, mais Mitch est accusé de harcèlement sexuel… Pour conserver son poste, Alex désigne une nouvelle binôme, auparavant reporter sur le terrain : Bradley Jackson.

Cette série vibrante d’actualité, jouée et co-produite par deux actrices engagées contre les violences sexuelles (Jennifer Anniston et Reese Witherspoon, toutes les deux excellentes), est implacable. Elle démontre impeccablement comment les enjeux de pouvoir influencent sur les relations interpersonnelles et la culture du silence. Comment, aussi, des hommes blancs puissants maintiennent l’entre-soi au plus haut niveau de la chaîne hiérarchique (un véritable « boys’ club »). Elle évoque la difficulté de se soutenir entre femmes, d’être sorores, dans ce monde d’hommes. La série parle également du traumatisme issu des violences sexuelles et de ses conséquences, y compris des années après. Bref, une vraie démonstration féministe qui fait du bien !

She-Ra et les princesses au pouvoir

Série animée réalisée par Noelle Stevenson, 2018-2020, Etats-Unis (5 saisons)

Adora est une jeune femme, membre de l’armée de la Horde. Alors qu’elle s’aventure dans la forêt des murmures avec son amie Catra, elle trouve une étrange épée… qui lui donne le pouvoir de se transformer en She-Ra, une puissante princesse guerrière. Elle découvre alors les méfaits de la Horde et décide de rallier le camp des princesses pour sauver la planète Etheria.

De l’aventure, de l’humour, des amitiés fortes et des personnages qui grandissent au fil de leur quête, comment ne pas aimer She-Ra ! Nouvelle version d’une série datant de 1985, celle-ci, mise au goût du jour, vaut vraiment le détour notamment par la diversité des personnages qu’elle propose : caractères bien différents, plusieurs nuances de couleurs de peau, silhouettes diverses, personnages masculins (très peu nombreux !) hors des stéréotypes habituels, histoires d’amour entre personnages de même sexe… Les héroïnes (et leurs costumes) ne sont pas sexualisées et les princesses sont même musclées ! Bref, beaucoup d’atouts pour cette série qu’on vous conseille, même avec des plus jeunes.

De la même créatrice, on vous conseille la bande dessinée Nimona.

Polichinelles

Web série réalisée par Sandra Parra et Armand Robin, 2019, France

Marion et Salomé sont en couple. Marion veut un enfant, Salomé ne sait pas encore. Une discussion s’en suit…

Attention, coup de cœur ! Drôle, attachante et pleine de justesse et d’amour, Polichinelles est une série aux minis épisodes sur l’homoparentalité, présentée par un couple de lesbiennes. On suit leur parcours, de leur début de réflexion à leur décision commune d’avoir recours à une PMA artisanale. A ne pas manquer si vous avez l’occasion de la voir. On espère très fort qu’il y aura une suite à la première saison !

Pour une autre histoire de conception dans un couple lesbien, on vous conseille le court métrage Le fruit de nos entrailles.

L’école des petites sorcières

Série animée créée par Yoshinari Yoh, 2017, Japon (2 saisons)

Depuis qu’elle a vu le spectacle de Shiny Chariot étant petite, Akko ne rêve que d’une chose : devenir sorcière elle aussi ! Alors quand la rentrée arrive, elle se rend à l’école Luna Nova avec détermination. Arrivera-t-elle a trouver sa place là-bas, alors qu’elle n’a pas de pouvoirs contrairement aux autres élèves issues de familles de sorcières ?

Cette série est une très bonne découverte : très drôle dans plein de situations, l’héroïne ne baisse jamais les bras et prouve à plusieurs reprises son courage ! On a bien aimé la profonde amitié qui se tisse entre les personnages (quasiment exclusivement féminins) et l’absence d’amourette qui détournerait l’héroïne de ses aventures et quête à accomplir. La rivalité avec une autre élève (très douée en magie contrairement à l’héroïne) peut être agaçante au début mais est approfondie épisode après épisode.

Avant la série, 2 courts-métrages avaient été produits. Il existe également une adaptation en manga !

Jessica Jones

Série créée par Melissa Rosenberg, 3 saisons, 2015-2019, Etats-Unis

La super-héroïne Jessica Jones possède une force incroyable. Mais aujourd’hui, il n’est plus question de sauver le monde, elle est devenue simple détective privée. A moins que son ennemi Kilgrave resurgisse au détour d’une enquête…

Saluée lors de sa sortie, la série Jessica Jones mérite le détour. Il s’agit ici d’une super-héroïne malgré elle, devenue anti-héroïne : elle n’est pas vraiment sympa et ne cherche pas à faire plaisir à son entourage (ça change, ce parti pris vous plaira… ou pas !). Bref, un personnage à l’opposée de sa consoeur super-héroïne Supergirl. Les épisodes prennent le temps de développer plusieurs facettes de sa personnalité, en s’attardant sur le stress post-traumatique qu’elle subit suite à sa relation avec le méchant de l’histoire, qui l’avait mise sous emprise. On aime également la relation qu’elle entretient avec sa soeur Trish, et le développement des autres personnages féminins de la série.

Pour découvrir d’autres héroïnes de l’univers Marvel en série, on vous conseille Agent Carter et WandaVision.

Mrs. America

Série créée par Dahvi Waller, 2020, Etats-Unis

Fin des années 60 dans l’Illinois. Phyllis Schlafly, mère de famille conservatrice, se révèle être une puissante activiste anti-féministe en se mobilisant contre l’Equal Right Amendment (ERA).

Mrs. America est une série à laquelle on ne s’attendait pas forcément. Ici, la personnage principale, l’héroïne, est anti-féministe ! A-t-elle sa place sur ce site ? Définitivement oui, non pas pour cette personnage, mais pour toute l’histoire qui est racontée au cours des 9 épisodes de la série. Si elle est le fil rouge de la série, c’est surtout le contexte de la conquête de l’égalité des droits aux Etats-Unis dans les années 70 qui est présenté, avec ses stratégies d’influence et de communication. Gloria Steinem, Shirley Chisholm, Betty Friedan, Bella Abzug, ce sont tout autant de figures du mouvement féministe américain que l’on (re)découvre dans cette série. Féministes d’un côté, conservatrices de l’autre… C’est peut-être justement ce qui fait défaut : cette opposition constante entre deux groupes de femmes, quand les réels acteurs du mouvements anti-féministe étaient surtout… des hommes. Gloria Steinem en parle d’ailleurs dans une interview, traduite partiellement dans cet article des Inrocks. Petit plus : le générique introductif est vraiment top !

Même époque, mêmes combats, nous vous conseillons aussi le documentaire Roe v. Wade : La véritable histoire de l’avortement et Ma vie sur la route, l’autobiographie de l’activiste Gloria Steinem.

Poupée russe

Série créée par Natasha Lyonne, Amy Poehler et Leslye Headland, depuis 2019, Etats-Unis

Nadia fête son 36ème anniversaire avec ses ami.e.s. Au cours de la soirée, elle meurt heurtée par une voiture. Elle se retrouve alors de nouveau en pleine soirée d’anniversaire…

Si le scénario peut sembler vu et revu, on vous conseille quand même cette série, pour plusieurs raisons. Elle est entièrement créée et réalisée par des femmes… et ça se voit : pas de male gaze ici, au contraire. La série nous montre une héroïne atypique mais réaliste, pas sexualisée, égoïste, un peu trop franche, qui fume trop et boit trop… mais aussi plusieurs personnages masculins atypiques, éloignés de la masculinité toxique. Drôle mais aussi profonde, Poupée russe met en scène des sujets philosophiques et de société : sans-abrisme, santé mentale, traumatisme…