I May Destroy You

I may destroy you

Série créée par Michaela Coel, 2020, Royaume-Uni

Arabella est une jeune adulte, écrivaine à succès, voix de sa génération et… en panne d’inspiration pour sa nouvelle œuvre. Un soir dans un bar, elle est droguée et violée, sans rien se rappeler le lendemain, à part quelques flashs qu’elle va tenter d’exploiter pour retrouver l’homme qui l’a violée.

Attention, voilà une nouvelle création puissante et déjantée de Michaela Coel ! On vous prévient : sexe, drogue, viol et traumatisme sont les fils rouges de la série. Certains partis pris sont très intéressants et montrent ce qui n’est jamais (ou rarement) montré au cinéma ou en série, comme le traumatisme de l’héroïne après son viol (comment il se manifeste, comment elle vit avec, et comment son entourage le perçoit et essaie de faire avec), ou encore les rapports sexuels en ayant ses règles. On adore aussi la relation avec ses deux meilleur.e.s ami.e.s. Par contre, il faut avoir le cœur accroché pour certaines scènes, explicites ou trop suggestives (on peut d’ailleurs s’interroger de la différence de traitement entre un viol d’un homme sur une femme qui est suggéré, et un autre viol, d’un homme sur un homme, qui est intégralement montré, de manière assez insoutenable). I May Destroy You et son style unique vous convaincront… ou pas !

On vous parle aussi de ce recueil dans une de nos chroniques hebdomadaires sur Euradio !

Amandine Malabul, sorcière maladroite

Amandine Malabul

Série créée par Emma Reeves, depuis 2017, Royaume-Uni

Amandine, jeune adolescente, vit avec sa mère et s’ennuie un peu. Jusqu’au jour où Pamela, une jeune sorcière de son âge, atterrit par mégarde sur son balcon ! Cette dernière étant en retard pour la rentrée à l’école des sorcières, elle embarque Amandine… qui finalement y trouvera peut-être sa place.

Amandine Malabul, adaptée d’une série de romans jeunesse, est une série toute mignonne, où l’amitié est centrale, une sorte de version d’Harry Potter avec que des filles et des femmes et destinée à un public légèrement plus jeune. Car oui, si la série se regarde agréablement en famille, pour les plus grands et grandes d’entre vous, les intrigues manqueront peut-être d’originalité ou de piquant.

Shrill

Shrill

Série créée par Alexandra Rushfield, depuis 2019, Etats-Unis, d’après le roman de Lindy West, Shrill: Notes from a Loud Woman

Annie est une jeune femme grosse, pleine d’ambition professionnelle et d’aspirations amoureuses.

Shrill est une vraie belle découverte. Déjà, ce n’est pas souvent que le devant de la scène est donné à une femme grosse. Ensuite, elle n’est pas la seule de la série ! De manière parfois drôle, parfois incisive, on aime que la série dissémine au fil des épisodes des problématiques spécifiques aux femmes grosses (taille et choix des vêtements, perception par des inconnu.e.s, etc.). La complicité avec sa meilleure amie et coloc, Fran, est vraiment chouette et les deux actrices convaincantes. Une très bonne découverte que nous vous conseillons !

Mes premières fois

Série créée par Mindy Kaling et Lang Fisher, Etats-Unis, 2020

Devi Vishwakumar est une ado américaine d’origine indienne. Après une année traumatisante (décès de son père et perte de l’usage de ses jambes pendant plusieurs mois), elle décide de devenir une élève populaire.

En partie inspirée de la vie de sa co-créatrice Mindy Kaling (déjà créatrice de The Mindy Project, également aperçue dans Ocean’s 8), Never have I ever (le titre original) est une série drôle et rafraichissante. Certes, on y trouve des thèmes vus et revus dans les séries pour ados (popularité, conflits entre ados, premiers émois amoureux…). Certes, la série ne dépasse pas certains stéréotypes (concernant la culture indienne et les personnes grosses notamment). Toutefois, l’héroïne est attachante, tout comme les personnages secondaires : les 2 meilleures amies, dont l’une se découvre lesbienne, la cousine qui jongle entre mariage arrangé par sa famille et ses propres désirs, etc. Bref, une série divertissante qui n’oublie pas d’aborder des sujets socio-culturels importants et qui fait un sérieux effort de représentation !

Des années avant Mes premières fois, le film Joue-la comme Beckham abordait aussi les questions de double culture avec son héroïne anglaise d’origine indienne.

Les Justicières

Série créée par Holly Phillips d’après une série de romans écrits par Gretchen McNeil, Royaume-Unis, 2020

Kitty, Bree, Margot et Olivia forment le groupe clandestin « GTC/DGM » (Garde Ton Calme / Don’t Get Mad en VO). Leur objectif : dénoncer les harceleurs et agresseurs de leur lycée ! Mais un jour, l’une de leur cible (un lycéen agressant des jeunes filles notamment via « revenge porn ») est retrouvé mort devant chez lui… et tout semble accuser GTC.

Les Justicières (Get Even en VO) est une série divertissante, qui tient en haleine. Issues de milieux sociaux très différents, réunies on ne sait pas trop comment, les 4 héroïnes sont attachantes. Et même si on regrette un peu que les sujets liés au harcèlement soient seulement survolés, c’est une série bien rythmée, qu’on a plaisir à bingewatcher !

Sur le même thèmes (des jeunes femmes badass qui pourchassent des agresseurs), on vous conseille la géniale série Sweet/Vicious et le roman Les orageuses.

Blood & Water

Série créée par Nosipho Dumisa et Travis Taute, Afrique du Sud, 2020

Puleng est lycéenne. Comme chaque année, sa famille célèbre l’anniversaire de sa sœur, disparue il y a de nombreuses années dans des circonstances obscures. C’est alors que Puleng rencontre Fikile, une adolescente née le même jour que sa sœur disparue…

Le scénario de cette série sud-africaine (une des premières de Netflix avec Queen Sono) donnait vraiment envie : une enquête de lycéen.ne.s, un peu à la Veronica Mars, sur fonds de trafic d’enfants et d’inégalités sociales. Dommage, la série s’attarde en fait surtout sur les amourettes, jalousies et conflits entre ados d’un lycée ultra huppé… et l’enquête est finalement reléguée au second plan. Aussi, la sororité n’est pas vraiment au rendez-vous : les personnages féminins passent leur temps à se chercher des noises !

Wolfblood

wolfblood

Série créée par Debbie Moon, 2012-2017 (5 saisons), Royaume-Uni

Maddy est une lycéenne presque ordinaire dans une petite ville au milieu de la campagne. Son secret ? C’est « wolfblood », une « sang de loup » : elle et ses parents ont le pouvoir de se transformer en loup. Ils vivent en cachant cette part de leur vie jusqu’à l’arrivée d’un nouveau lycéen dans le village, lui aussi un wolfblood.

Wolfblood, ça change un peu des séries américaines sur les loup-garou ! En parallèle de leurs pouvoirs de loups à explorer et à maîtriser, c’est surtout la vie quotidienne d’adolescent.e.s qu’on suit dans cette série, avec leurs amitiés, leurs relations avec leurs parents et les autres adultes, etc. La personnage principale Maddy est volontaire, dégourdie et effrontée, on aime la façon dont elle découvre son pouvoir et n’hésite pas à explorer ses limites. On aime bien aussi sa meilleure amie Shannon, qui croit dur comme fer à l’existence d’une bête dans les alentours et passe de nombreux épisodes à la traquer sans savoir qu’il s’agit de son amie ! On regrette que le « meilleur ami noir » n’ait le droit qu’à un développement narratif sur 2 épisodes (et semble être présent dans la série uniquement pour ne pas avoir que des actrices et acteurs blanc.he.s). En bref, c’est chouette à regarder. On s’est arrêtées à la première saison (donc on ne sait pas comme évolue la série !).

Tuca & Bertie

Série animée créée par Lisa Hanawalt, 2019, Etats-Unis

Tuca est une toucan décomplexée et irréfléchie, Bertie est une grive timide et hésistante. Les deux oiselles sont amies de longue date, auparavant colocataires… jusqu’à l’emménagement de Bertie avec son amoureux. Les deux amies séparées (de pas beaucoup, elles vivent dans le même immeuble) doivent composer avec cette nouvelle situation…

Tuca & Bertie, c’est une série complètement déjantée ! Hyper colorée, elle enchaîne les situations improbables et ubuesques… et ça marche. On rit beaucoup, et puis la série aborde des thèmes féministes : harcèlement sexuel, sexualités, masturbation, rapport au corps, sororité… Ali Wong et Tiffany Haddish, qui prêtent leurs voix aux 2 héroïnes, sont super !

D’ailleurs, on vous conseille aussi le spectacle d’Ali Wong : Hard Knock Wife.

Feel Good

Série créé par Mae Martin, 2020, Royaume-Uni

Mae est canadienne, elle vit au Royaume-Uni. Elle souhaite devenir humoriste et se produit régulièrement en stand-up dans un club. Un soir, elle y fait la connaissance de George, qui n’a jamais eu de relation lesbienne auparavant. Entre elles commence une histoire d’amour… compliquée.

Feel Good, c’est une comédie en partie autobiographique, qui ne porte pas vraiment bien son nom : si vous n’êtes pas au top de votre forme, on ne vous la conseille pas forcément ! Sinon : go ! Au fil des 6 épisodes très courts, on suit la construction de leur histoire d’amour, entre difficultés du coming-out pour George et mal-être de Mae (entre addiction aux drogues et relations compliquées avec ses parents). Une série qui parle d’identité, de comportements addictifs, de relations humaines, de sexualités.

Toujours du stand-up, mais un style totalement différent : découvrez aussi la série The Marvelous Mrs. Maisel.

Betty

Skateuses série Betty

Série créée par Crystal Moselle, 2020, Etats-Unis

Janay et Kurt sont deux copines, fanes de skate. Un jour, elles lancent un appel sur les réseaux sociaux pour former un groupe de groupe de skateuses et prendre leur place au skatepark !

Janay, Kurt, Honeybear, Indigo et Camille, les cinq personnages de la série, sont toutes d’attachantes et touchantes jeunes femmes. On aime les suivre au gré de leurs aventures à travers New-York, entre amitié, amourettes, sorties entre filles… et le combat contre le sexisme ! Du peps, de l’humour et de belles images, une réussite pour cette mini série !

Pour d’autres héroïnes qui roulent, on vous conseille la série Les filles du rink et les films Bliss et Hala.