Into the forest

Into the forest film féministe

Long métrage réalisé par Patricia Rozema, 2015, Canada, d’après le roman Dans la forêt de Jean Hegland

Dans un futur proche, toutes les communications et les technologies cessent de marcher du jour au lendemain. Deux sœurs se retrouvent livrées à elles-mêmes dans leur maison au cœur de la forêt.

On attendait cette adaptation du roman de Jean Hegland et le résultat n’est pas trop mal. On préfère vous prévenir tout de suite, il y a du suspens dans ce film, tourné en mode thriller (donc ça fait parfois un peu peur). Malgré quelques ressorts un peu faciles comme dans le roman d’origine, on prend plaisir à voir ces deux sœurs apprendre à se débrouiller et, dans la deuxième moitié du film, au fil des semaines, à apprivoiser la nature qui les entoure. Malheureusement, le film reste inédit en France.

Mixte

Mixte série féministe

Série créée par Marie Roussin, France, 2021

En 1963, le lycée Voltaire devient mixte et accueille pour la première fois des filles. Elles ne sont que 11, mais leur arrivée suffit à bouleverser le quotidien…

On a trouvé très chouette cette série française, la toute première financée par Amazon Prime. L’idée de départ est simple, mais ça fonctionne très bien, c’est frais et drôle ! Les personnages sont attachants, autant les jeunes que les adultes membres du corps enseignant. On a aimé que la série aborde des sujets résolument politiques, notamment l’avortement, l’homosexualité et la culture du viol. Malheureusement, la série n’a pas été renouvelée car elle n’a pas eu le succès escompté… Vraiment dommage !

Même époque (l’effervescence des années 60 en France) et style similaire, on vous conseille également le film La bonne épouse.

Nausicaä de la Vallée du Vent

Nausicaa de la vallée du vent film féministe

Film d’animation réalisé par Hayao Miyazaki, 1984, Japon

Il y a 1000 ans, la Terre a été ravagée par une guerre menée par les êtres humains, rendant la nature toxique. Une poignée de villages survivent encore mais la forêt malade contamine de plus en plus de terres. Nausicaä, princesse d’une de ces villages, saura-t-elle trouver le remède ?

Pionnière des héroïnes écolo, Nausicaä est une personnage qui a traversé les décennies et dont l’histoire reste encore très actuelle aujourd’hui. A la fois indépendante, proactive et scientifique, c’est un des modèles majeurs de personnages féminins de l’animation japonaise, comme Princesse Mononoké par exemple (mais en plus optimiste et plus sereine). Un film à voir et à revoir.

Princesse Mononoké

Princesse Mononoke film féministe

Film d’animation réalisé par Hayao Miyazaki, 1997, Japon

Le jeune Ashitaka quitte les siens à la recherche du Dieu-Cerf qui pourrait le guérir d’une blessure causée par un sanglier devenu flou par les démons. Sa quête le mènera auprès de Dame Eboshi, qui utilise la forêt pour mener ses activités et protéger diverses communautés au détriment de la préservation de la nature. Une forêt diablement défendue par San, dite « Princesse Mononoké », élevée par les loups et gardienne de l’âme et des esprits de la forêt.

Princesse Mononoké est un classique du cinéma d’animation porté par une (des !) héroïne(s) inoubliable(s) et avec un message écologique fort. Que dire de plus ? Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de le regarder, on vous le conseille vivement. Attention, si le film peut avoir plusieurs niveau de lecture, on le déconseille cependant aux plus jeunes de la famille.

Même style, même réalisateur, on vous conseille aussi Nausicaä de la Vallée du Vent.

Petite forêt

Petite forêt film féministe

Long métrage réalisé par Yim Soon-rye, 2018, Corée du sud

Après plusieurs échecs, dont un examen important, la jeune Hye-won décide de quitter Séoul sur un coup de tête pour revenir temporairement dans le village où elle a grandit. Les semaines passent, elle retrouve ses ami.e.s d’enfance Jae-ha et Eun-sook, elle prépare les saisons agricoles… et ne semble pas prête à repartir.

Petite forêt est l’adaptation coréenne du manga japonais du même nom. Assez fidèle, on y retrouve une héroïne attachante (la lumineuse actrice Kim Tae-ri, beaucoup plus à son avantage que dans Mademoiselle), perdue, qui se plonge corps et âme dans un quotidien rural pour échapper à ses problèmes. Comme dans le manga, elle cuisine beaucoup (attention ça donne faim !). On aime que dans cette adaptation, ses ami.e.s soient plus présent.e.s et qu’elle semble plus entourée. Un film feel good, une ode à la slow life (ça fait beaucoup de mots anglais pour terminer ce résumé !). Inédit en France après sa brève sortie au cinéma, une édition DVD est enfin disponible aux éditions Borealia.

Bombay Begums

Bombay Begums série féministe

Série créée par Alankrita Shrivastava, 2021, Inde

Rani, cinquantenaire, est cheffe d’une grande banque. Lily, quarantenaire, doit se prostituer et rêve d’un avenir plus digne. Fatima, trentenaire, travaille avec Rani et a du mal à équilibrer ses ambitions professionnelles et la vie de famille voulue par son mari. Ayesha, dans sa vingtaine, galère au travail à la banque tout en découvrant sa bisexualité. Et enfin Shai, adolescente et belle-fille de Rani, essaie de trouver sa place.

5 femmes, 5 générations, et pourtant des préoccupations communes. Parmi celles-ci : comment trouver sa place en tant que femme dans la société patriarcale ? A travers ces 5 personnages, de nombreux sujets sont abordés, notamment autour du travail : comment avoir des ambitions et mener carrière quand on est une femme, et plus généralement affirmer ses désirs (professionnels, personnels, sexuels), les agressions sexuelles au travail, la sororité… bref, des thèmes d’actualité pour une série au final sympathique.

Maggie a un plan

Maggie a un plan film féministe

Long métrage réalisé par Rebecca Miller, 2016, Etats-Unis

Maggie, trentenaire célibataire, veut absolument un enfant. Alors qu’elle trouve dans son entourage un donneur de sperme, elle tombe amoureuse (et réciproquement) de John, un universitaire déjà marié avec Georgette, universitaire également, et père de deux enfants. Quelques années plus tard, Maggie, mère d’une petite fille, partageant son conjoint John avec sa première famille, a un plan : remettre John et Georgette ensemble.

Maggie a un plan est un film assez déroutant, qui aborde avec légèreté et détermination les désirs féminins. Maggie n’a aucun problème à vouloir concevoir un bébé toute seule et d’ailleurs, la vie de famille avec l’énorme charge mentale et organisationnelle qui s’en suit les années passant lui font réfléchir à nouveau à la possibilité d’être mère célibataire, sans aucun complexe. On a également trouvé intéressant le traitement de l’infidélité masculine du point de vue des femmes, infidélité tournée en ridicule avec le personnage de John, finalement mené en bateau par les deux « femmes de sa vie » (jouées par Greta Gerwig et Julianne Moore) dont il ne s’occupe absolument pas.

Bonne nouvelle, vous pouvez voir le film en accès libre sur le site de France tv jusqu’au 28 février 2022.

Maid

Image de la série Maid

Mini-série créée par Molly Smith Metzler, adaptée des mémoires Maid: Hard Work, Low Pay, and a Mother’s Will to Survive de Stephanie Land, Etats-Unis, 2021

Une nuit, Alex s’enfuit de chez elle avec sa fille de 2 ans et demi, quittant un conjoint violent psychologiquement. Sans revenu, sans logement, elle devient femme de ménage dans l’espoir de redémarrer une vie meilleure.

Maid suit le parcours de cette jeune femme qui lutte pour s’en sortir, et le fait très bien. On a vraiment trouvé très juste cette série qui documente le parcours d’une femme qui quitte un conjoint violent, puis d’une mère célibataire : galères administratives, accès au logement, combat judiciaire pour la garde de l’enfant, sororité dans un centre d’accueil pour victimes de violences dans le couple… Notez qu’Alex quitte son compagnon très tôt, ce qui permet à la série de ne montrer que très peu de scènes de violence physique. La série montre aussi le très frappant contraste entre les maisons incroyables où Alex travaille et les lieux successifs où elle (sur)vit… Inspirée de l’histoire vraie de Stephanie Land, qui en a fait un livre, Maid est portée superbement par son actrice principale Margaret Qualley. On a aussi beaucoup aimé le rôle de la mère d’Alex, d’ailleurs jouée par la mère de l’actrice, la toujours formidable Andie MacDowell.

Trop noire pour être française

Trop noire pour être française documentaire

Documentaire réalisé par Isabelle Boni-Claverie, 2015, France

Isabelle Boni-Claverie interroge le racisme ancré dans la société française en partant de son histoire personnelle, et notamment celle de ses grands-parents, l’un des premiers couples mixtes mariés en France.

Trop noire pour être française est la réflexion à la fois intime, familiale et résolument politique d’une femme française, noire, élevée dans un milieu privilégié et très blanc qui ne lui a pas empêchée de subir des discriminations au cours de sa vie. Elle interroge son passé et la construction d’un contexte raciste en France, notamment à l’aide d’entretiens avec des intellectuel.le.s spécialistes de la question.

Un documentaire précurseur des également incontournables Mariannes noires, Ouvrir la voix, Regard noir ou encore La Parisienne démystifiée.

Bonne nouvelle, le documentaire est disponible en accès ligne sur la chaine Youtube d’Arte.

La parisienne démystifiée

La parisienne démystifiée documentaire

Documentaire réalisé par Rokhaya Diallo, 2021, France

La parisienne est-elle forcément blanche, mince, chic et hétéro ? L’idée est réductrice mais persistante dans la culture populaire en France et à l’international. Et s’il était temps de s’arrêter un instant sur ce stéréotype et de trouver qui sont les vraies parisiennes ?

A l’aide de nombreux entretiens avec des parisiennes de naissance ou d’adoption (dont Alice Coffin, Elisa Rojas ou encore Grace Ly avec qui elle a créé le génial podcast Kiffe Ta Race qu’on vous recommande chaudement) portant des histoires personnelles diverses, Rokhaya Diallo déconstruit le mythe, hautement publicitaire (coucou les publicités Air France) de la figure de la parisienne à travers un documentaire accessible au plus grand nombre. Simple, intelligent et efficace !