Anna Karénine

Anna Karenine Keira Knighley

Long métrage réalisé par Joe Wright, 2012, Royaume-Uni, France, Russie, d’après le roman du même nom de Léon Tolstoi

En rendant visite son frère à Moscou, Anna Karénine rencontre le Comte Vronsky. Les deux tombent immédiatement et irrémédiablement amoureux l’un de l’autre, malgré leurs engagements respectifs et les regards de la bonne société russe.

Dans la catégorie des adaptations cinématographiques qui ne rendent vraiment pas hommage à leur roman d’origine, ce film a une belle place. Certes, ce n’est pas facile de condenser les plus de 1000 pages du roman en un film de 2h. Le réalisateur a fait le choix de garder quasiment tous les personnages, même secondaires, ce qui laisse peu de place pour construire et faire comprendre la personnalité de chacun et chacune, notamment celle de l’héroïne principale, Anna Karénine, dont les traits et les émotions sont grossies et perdent en subtilité. La mise en scène et la réalisation sont très étranges et vous plairont… ou pas. Bref, si ce film permet tout de même de vous donner envie de lire le roman, tant mieux. C’est vraiment dommage quand on sait que Joe Wright (le réalisateur) et Keira Knighley (l’actrice principale) ont déjà travaillé ensemble sur une adaptation très réussie d’Orgueil et Préjugés, roman écrit par Jane Austen.

Le chant de la mer

le chant de la mer

Long métrage d’animation réalisé par Tomm Moore, 2014, Irlande, France

Maïna et Ben vivent avec leur père dans un phrase sur une île. Leur grand-mère désapprouve leur lieu de vie et décident de les prendre avec elle, en ville. Oui mais Maïna est une selkie, une créature magique de la mer, et ce voyage loin du rivage pourrait lui être fatal !

Waw, ce film est une beauté pour les yeux ! Les dessins sont magnifiques, les décors sublimes, l’histoire toute douce et les musiques très belles. Certes, ici l’histoire n’est pas vue du point de vue de la petite fille mais du petit garçon qui cherche à sauver sa sœur. Cependant, nous avons beaucoup aimé ce duo de personnages, notamment la figure du garçon qui s’éloigne des stéréotypes : il n’hésite pas à pleurer (et c’est normal pour un enfant de cet âge), sa quête le mène à veiller avec tendresse et amour sur sa petite sœur. La figure du père célibataire est également intéressante. Bref, à regarder sans hésitation.

Wild

Long métrage réalisé par Jean-Marc Vallée, 2014, Etats-Unis, d’après l’autobiographie de Cheryl Strayed

En 1995, sans aucune expérience en randonnée, Cheryl s’attaque à une longue marche en solitaire : le Pacific Crest Trail, long de 1700 km. Après avoir tout quitté, famille, mari, ami.e.s, entre vie marquée par les addictions et les souvenirs douloureux, Cheryl arrivera-t-elle à se retrouver ?

En plus des paysages magnifiques, ce film est connu pour la très belle interprétation de Reese Witherspoon dans le rôle principal. Wild, c’est surtout l’histoire d’une renaissance, celle d’une femme qui cherche à mettre la lumière sur ce qui la ronge, et trouve la force et la volonté d’analyser et de tourner le dos à son passé. Le film raconte à demi-mot les traumatismes de l’enfance et de la perte d’un être cher, et comment l’héroïne trouve le moyen de les surmonter, sur le court et le long terme. On la suit dans sa marche et dans sa quête d’elle-même, on l’encourage, et on vibre d’émotion à chacun de ses pas. Un beau voyage.

A noter : Jean-Marc Vallée a aussi réalisé la série Big Little Lies et le film Victoria, les jeunes années d’une reine.

Et pour découvrir une autre héroïne qui randonne, nous vous conseillons le film Edie.

La saison des femmes

La saison des femmes

Long métrage réalisé par Leena Yadav, 2015, Inde

Dans un village au cœur du Rajasthan, les vies de 4 femmes se font et se défont, entre mariage, histoires d’amour et rêves d’indépendance.

Attention pépite ! Si vous voulez un aperçu de comment peut s’appliquer le patriarcat dans cette région de l’Inde, La Saison des femmes est un film à voir. On a bien aimé la profonde amitié qui lie les différentes héroïnes tout au long de l’histoire, envers et contre tous, ainsi que la fin du film, pleine d’espoir.

Pour plus d’héroïnes indiennes qui se rebellent, on vous conseille également Love Sonia, Toilet, ek prem katha et Ek Ladki Ko Dekha Toh Aisa Laga.

Hala

Long métrage réalisé par Minhal Baig, 2019, Etats-Unis

Hala est une adolescente musulmane. Jour après jour, regard après regard, elle tombe amoureuse de Jesse. Entre la naissance de ses désirs et les traditions pakistanaises transmises et prônées par sa famille et sa communauté, Hala doit trouver sa place.

Hala est le récit touchant d’une adolescente en quête d’indépendance. Très poétique et avec une réalisation très belle, on suit l’héroïne, entre les heures lumineuses au lycée et au skatepark, et celles, sombres et pleines de malaise, avec sa famille. L’actrice principale, Geraldine Viswanathan, est brillante, une vraie découverte.

Pour d’autres histoires avec des skateuses dedans, on vous conseille le film brésilien Je m’appelle Bagdad et la série Betty !

Harriet

Long métrage réalisé par Kasi Lemmons, 2019, Etats-Unis

Dans les années 1840, dans un état du sud esclavagiste des Etats-Unis, Minty se bat pour obtenir sa liberté. Quand elle lui est refusée, elle décide de s’enfuir. Elle deviendra la célèbre Harriet Tubman, femme libre, qui a aidé à faire échapper des centaines d’esclaves des états du sud.

Harriet est un film important pour découvrir une figure historique encore trop peu connue. Il y a parfois quelques longueurs… Pour compenser, Cynthia Erivo, qui joue l’héroïne en titre, tient merveilleusement bien son rôle. Par la même réalisatrice, allez jeter un oeil à la série Self Made.

Rosie Davis

Long métrage réalisé par Paddy Breathnach, 2018, Irlande

Rosie et son mari ont 4 enfants. Travailleurs pauvres, ils ont du mal à joindre les 2 bouts. Un jour, leur propriétaire vend l’appartement… Impossible de trouver un nouveau logement étant donnés leurs faibles revenus. Rosie doit se battre chaque jour, depuis sa voiture, pour trouver un hôtel pour la nuit, tout en amenant ses enfants à l’école et en luttant pour essayer de garder un semblant de vie familiale.

Un film touchant sur le combat d’une famille face à la précarité et à la menace du sans-abrisme. On suit particulièrement le quotidien de Rosie, la mère, qui tente de préserver sa famille. Un film qui rappelle aussi que cette histoire est celle de milliers (millions ?) de familles en Irlande, en France et ailleurs.

On vous en parle aussi dans une de nos chroniques hebdomadaires sur Euradio !

Tallulah

Long métrage réalisé par Sian Heder, 2016, Etats-Unis

Lu vit dans son van et voyage à travers les Etats-Unis avec son petit ami, qui commence à en avoir assez de ce quotidien précaire. Une nuit, il part et Lu se retrouve seule. Elle décide d’aller à New-York pour le retrouver. Dans un hôtel, elle rencontre une femme, mère d’une petite fille… petite fille qu’elle décide d’emmener avec elle.

Tallulah est une vraie surprise. La réalisatrice aborde avec intelligence et beaucoup d’humanité le sujet de la maternité. Être mère est loin d’être une question simple, comme le montrent les trois héroïnes du film : une jeune femme a priori sans désir d’enfant, abandonnée par sa propre mère et qui s’attache rapidement à une enfant, une mère « abandonnée » par son grand fils maintenant adulte et par son mari, et une mère biologique qui n’arrive pas à éprouver cet « amour maternel » si souvent présenté comme instinctif. Avec la fantastique Ellen Page dedans, déjà vue dans Bliss, Juno et Free Love.

Les filles du Docteur March

Little women greta gerwig

Long métrage réalisé par Greta Gerwig, adapté du roman Les Quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott, 2019, Etats-Unis

Dans les années 1860, le Docteur March part à la guerre, laissant son épouse et ses quatre filles Meg, Jo, Beth et Amy. On suit leurs trajectoires de leur enfance/adolescence lors de leur rencontre avec leur jeune voisin Laurie, à leur mariage.

Pourquoi, pourquoi, pourquoi toutes les adaptations cinématographies des Quatre filles du Docteur March veulent absolument retranscrire à l’écran non pas seulement le célèbre roman, mais également sa suite ? Suite dans laquelle toutes les soeurs March se retrouvent mariées, privées de leur insouciante, de leur liberté et de la fantastique sororité pour laquelle elles sont connues. Greta Gerwig, qu’on aime beaucoup par ailleurs pour ses rôles d’actrice et pour son premier long métrage Lady Bird, n’y coupe pas et c’est bien dommage (d’ailleurs, les hommes sont beaucoup plus présents dans le film que dans le roman). Difficile de résumer en 2h toutes les aventures que les héroïnes vivent. Le film ressemble à un catalogue de leurs aventures, surtout avec le choix d’avoir déstructuré la chronologie des événements. Vraiment dommage car la réalisation est très belle (les lumières sont fantastiques !) et Saoirse Ronan en Jo est éblouissante de vie et d’énergie.

Si tu savais

Si tu savais the half of it

Long métrage réalisé par Alice Wu, 2020, Etats-Unis

Ellie, « l’intello » du lycée, celle qui fait les devoirs de la moitié de la classe, se voit demander un autre type d’écrit. Paul, sportif et maladroit, voudrait conquérir le cœur d’Aster, par une lettre-déclaration d’amour. Ellie accepte… même si elle éprouve des sentiments pour Aster.

La comédie romantique pour ado avec une histoire lesbienne ? La voilà ! Reprenant la trame de Cyrano de Bergerac, Si tu savais (ou The Half of it de son titre anglais) est un film très littéraire, pleine de belles phrases et de bonnes intentions, et ça marche. On s’attache facilement aux personnages, tant principaux que secondaires, et on aime le petit suspens jusqu’à la fin pour connaître l’issue (enfin plutôt le processus, big up pour une superbe scène entre les deux héroïnes) qui mènera à la fin du film. Une chouette découverte.